jeudi 5 juillet 2018

FRAGMENTS -INSTABLES.

















FRAGMENTS INSTABLES


I





















                                  AVANT PROPOS





On pourrait dire ( du point de vue de la langue) que les fragments instables sont des fragments en bascule, ( ils sont en bascule entre deux formes d'écriture) ils appartiennent au départ au journal ,car ils étaient insérés dans des pages des journaux intimes, pourtant ils appartiennent déjà aux formes de l'écriture romanesque ou à celles de la nouvelle. Toutefois, ces modes narratifs demeurent ici complètement aléatoires, ils ne se rattachent pas à des modes d'écritures durables, ils sont venus se poser sur la page un peu par hasard. au gré des .événements. D'ailleurs si on prend les choses au premier degré, les fragments instables apparaîtront avant tout comme des fragments dispersés des journaux.. Au départ je ne savais à quoi les rattacher, ils se présentaient sous formes de feuillets; dispersés ( leur instabilité dans mon esprit provenait de là) je me suis aperçu très vite en les relisant qu'ils se rattachaient pour la plupart aux journaux (ils avaient été retirés de ceux ci, je ne parvenais plus à me souvenir pourquoi) la plupart les dates figurant sur ces écrits n'étaient pas lisibles, une partie de ceux écrits étaient tachés presque illisibles. Plutôt que de les rajouter à la suite des journaux dans l'ordre chronologique (opération rendue possible par simple recoupement, mais presque sans intérêt) j'ai préféré leur conserver cette place à part , que le hasard ( ou mes propres mains) avait crée en les rassemblant dans une chemise portant cette mention bizarre " Fragments instables". Formule que je trouvais assez belle, et dont je me demandais qui pouvait bien l'avoir trouvée, car je ne me souvenais pas de l'avoir employée; c'était donc un autre probablement qui l'avait écrite et qui avait travaillé à ma place ; je trouvais la chose assez réjouissante (qu'on travail pour moi ) cela donnait à ces écrits une forme que je ne leur connaissais pas.













PREMIER FRAGMENT
UN FRAGMENT SUR BALZAC
( Pour nuit aux pôles)






J'ai la tête plombée, peut être le résultat de cette randonnée surréaliste avec Balzac hier après midi. J'ai l'impression d'avoir pas mal dégenté, les temps ci, en tout cas de voyager totalement en dehors de la réalité, ou en tout cas en dehors du temps. Dérive extrême accablante, ou en moi se heurtent de fronts des choses paradoxales. J'ai pourtant tenté pour une sorte de volonté acharné de sortir (de m'extraire )de moi, ( car j'ai chuté trop bas) mais cela ne donne pas les résultats escomptés; j'ai perdu une partie de ma consistance intérieure ( mon imaginaire fantasmatique ma trop éloigné de la réalité). Je considère néanmoins ma rencontre avec Balzac comme exceptionnelle, car B…..est un être exceptionnel, il a l'aisance intérieure, c'est un acteur véritable; il est sans doute l'acteur que je n'ai pas su devenir.
Mais l'aisance intérieure de l'acteur est ce bien ce que je recherche? Mes rapports de fascination avec A…… s'estompent ( j'en reparlerai une autre fois, avec le recul nécessaire). J'ai sans doute beaucoup trop fantasmé cette relation. Etre possédé par l'esprit de A…….n'est pas de tout repos, c'est même le contraire A….a faillit me faire chuter.*


Note écrite en marge:
la désinvolture de mon propos ici ne doit pas tromper , elle est simplement salutaire ou du moins faite pour me rassurer après ces multiples randonnées dans les méandres de mes mirages intérieurs j'avais besoin de récupérer une toute petite part de légèreté.

*A…..Il s'agit d'ARTAUD.





DEUXIÈME FRAGMENT

AURÉLIE

Je rencontre des femmes (en ce moment les femmes me manquent beaucoup), j'en rencontre plusieurs sur ma route, mais je ne sais pas assez les prendre. (C'est peut être qu'aujourd'hui je ne sais plus ou j'en suis avec elles). J’ai besoin d'en aimer une? Ou plusieurs? Je trouve (qu'à mon égard )beaucoup de choses ne parviennent pas à s'expliquer aujourd'hui.
J'aimerais revoir cette fille que nous avons rencontré hier avec Balzac*(1). Elle se trouve je crois dans les mêmes eaux troubles que moi*(2) . Les femmes doivent être aimées pour elles même, alors leur mystérieuse beauté ressortira, ensuite il faut surtout leur montrer qu'on les aiment, c'est le plus difficile.




(1)Il s'agit d'Aurélie.
*(2) Ces eaux aussi paradoxales, aussi belles que peuvent l'être celles des êtres en dérive, ces eaux ont des resplendissement si subtilement acérés qu'ils coupent de leur beauté féroce tous ceux qui s'en approcheraient sans avoir l'âme bouleversée.











TROISIÈME FRAGMENT



SUR AURÉLIE ET BALZAC
( A conserver pour l'écriture de NUIT AUX PÔLES)


(LA PREMIÈRE PARTIE DU TEXTE EST PRESQUE ILLISIBLE)


Je commence véritablement à faire mon expérience du monde ( mais je me heurte a beaucoup de difficultés). Une de mes grandes faiblesse, c'est sans doute de ne pas savoir encore reconnaître certaines de mes limites, c'est devenu en soi une sorte de faiblesse.
Partie illisible………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Sur la même feuille au dos
Suite de Balzac

ULYSSE
Lorsque j'étais hier soir résolument prêt à partir pour la Bretagne, est venu LE SPECTRE de Balzac, ( ce n'était plus Balzac, c'était un être humain complètement paumé, en perte d'identité avec lui même). Son problème je le résume, il est accroché à la boisson , mais surtout il a peur de perdre la femme qu'il aime. Je vais essayer de raconter ce qui s'est produit; (je vais avoir du mal, parce que il me faut produire un effort énorme pour raconter). Ulysse je l'appellerai par son nom ( comme le héros d'Homère et celui de Joyce) car c'est son véritable nom, avait le visage qui avait peut être changé ( mais je n'oserais l'avouer) il y avait en tout cas dans son attitude un changement notable c'était devenu un être humain.
Je n'avais pas aperçu une chose fondamentale samedi lors de notre promenade dans le forum des halles à Beau-bourg, je n'avais pas aperçu l'homme, étant perdu moi même, j'avais confondu le personnage qu'il incarnait et l'être humain de chair et d'os qu'il était( je l'avais confondu lui Ulysse avec Balzac). Hors à ce moment là Ulysse n'était pas lui même, il était complètement tombé sous l'emprise de Balzac), et quand Aurélie que j'ai revue dimanche me dit qu'elle n'aimait pas Balzac mais qu'elle était tombée sous l'influence de son charme, qu'elle avait été séduite par lui, et qu'elle l'admirait presque comme dans un rêve (et qu'elle en avait ressentit comme une sorte de malaise) car il y avait dans leurs rapports une sorte d’ambiguïté, puisqu'elle était en fait séduite, comme prisonnière de son charme et presque réduite à, sa merci. Je compris mieux ce qui c'était passé. Balzac qui savait quelle sorte de séduction il opérait sur les esprit avait joué avec Aurélie de cette séduction et en avait presque abusée.

A présent, je comprend mieux pourquoi Aurélie tenta de s'échapper de lui à un moment donné dans une espèce d'effort presque insensé; elle y mit tant de persévérance et tant de volonté, qu'elle parvint finalement à ses fins ( mais moi qui la voyais faire, je me demandais pourquoi elle se débattais avec un tel désespoir) c'est en fait qu'elle tentait de reconstituer son autonomie , ( Balzac lui faisait perdre le peu de moyens qu'elle avait d'être elle même , une partie d'elle même désirait cet anéantissement, mais une autre partie d'elle même ( la plus orgueilleuse ? La plus lucide?) la refusait). Balzac était un splendide acteur et il nous dominait, car il était totalement possédé ( à ce moment )par son personnage; il était devenu l'incarnation vivante de Balzac; c'est ce qui était proprement fascinant.

Mais quand je le revis hier soir, il était sorti de son personnage ( ou plutôt Balzac était sorti de lui) il se trouvait alors placé au centre d'un grand malaise, il avait ( tout à coup)la sensation de ne pas se reconnaître , il était comme frappé de stupeur de se retrouver vidé de la présence de Balzac. C'est ce vide qui l'anéantissait. Moi avec ma conscience vacillante, j'avais cru lorsque j'avais vu Balzac, me trouver en présence d'un être humain doué de pouvoirs exceptionnels. C'est sans doute une erreur que j'ai fais en promenant avec lui toute une après midi; c'est sans doute une erreur que j'ai fais de rentrer dans son jeu de séduction et de l'épouser. Je pensais alors que Ulysse savait ce qu'il faisait et qu'il tenait Balzac comme un maître de nô le fait avec son personnage (il l'offre à la contemplation, mais sait se tenir à l'écart , il est pleinement maître de ce jeu) c'était en réalité tout le contraire que faisait Ulysse avec Balzac,il n'avait laissé rentré Balzac (en lui) que pour échapper à lui même; une fois Balzac sorti il était redevenu l'homme qu'il était, un homme qui ne parvenait pas à se résoudre à affronter l'immensité de sa propres faiblesse). Je le voyais ce soir tel qu'il était le visage totalement défait, je voyais cet homme Ulysse dans la plus grande des détresse , parce qu'il avait la trouille de perdre cette femme dont il était amoureux et dont il ne parvenait pas à se détacher( alors qu'avec Aurélie et avec moi, peut de temps auparavant il se comportait en Seigneur, il rayonnait tout entier du prestige de Balzac )là il apparaissait minable. Je le vis à ce moment là avec ses lunettes et la veste que je lui avais prêté ( pour aller attendre cette femme à la gare, ou il avait voulu que je l'accompagne) je le vis apparaître semblable à un petit fonctionnaire (minable) pire, il avait pris des airs de chien battu qui cherche un os à ronger; il voulait à tout prix voir cette femme, c'était pour lui une question de vie ou de mort; il était attaché à cette femme, comme un petit chien à qui ont aurait attaché un fil à la patte; il avait perdu toute dignité (il ne pensait qu'à ronger l'os que lui tendait cette femme). J'ai eu une envie subite de lui foutre une baffe dans la gueule, lorsqu'il me rabattit mon col de veste que j'avais relevé ( il me demanda d'être sage et poli d'un ton onctueux, comme une mère qui parle à son enfants , il me supplia même…). Je relevai d'un geste brusque le col de ma veste et je lui dit qu'on devait nous prendre comme nous étions lui et moi, je lui dit qu'un homme ne devait surtout pas se mettre à genoux devant une femme ce serait la pire des choses qu'il puisse faire ( car les femmes au fond d'elles mêmes méprisent les hommes faibles).Je pensais avoir la situation en main, mais quelque part je ne l'avais pas, j'avais l'esprit ailleurs, j'étais toujours planté à la verticale de moi même, mon âme était empoisonné par une douceur étrange qui ne provenait que d'une étrange vision qui venait de me heurter à l'instant…et si le Christ avait raison? Si c'était seul l'amour qui devait guider le pas des hommes?…dix minutes avant que n'arrive le train qui devait amener cette femme…plongé dans mes pensées surnaturelle, mon corps glaçé (car il faisait froid) je me dirigeais vers un bistrot pour y prendre un café, laissant Ulysse seul sur le quai. Quand je revins quelques minutes plus tard…il n'était plus là ,Ulysse était parti…j'ai pensé alors qu'il avait craqué; c'est alors que je vis arriver le train et je vis cette femme en descendre. Je ne la connaissais pas mais j'étais sur que c'était elle…celle que Ulysse voulait voir…elle se mit à attendre et j'étais sur qu'elle attendait Ulysse…Je l'ai laissée là sur le quai , car je ne pouvais rien faire.. j'avais le cœur grand ouvert.. je marchais dans les rues de Paname comme un être en proie à une étrange hallucination ...je me prenais pour le Christ…pauvre de moi!
(Poursuivre … rencontre sur les quais avec ce jeune arabe qui voulait me draguer pour du fric, il ne voyait pas au début que j'étais complètement en dehors de moi, je voyais le corps du Christ qui flottait transparent dans l'espace, quand le garçon m'accosta je le regardait dans les yeux au plus profond car je sentais en moi le regard du Christ, lui sans doute s'imagina que je voulais faire une passe, il me montra son sexe a travers son pantalon et avec sa langue me fit signe qu'il pouvait me sucer…je fis semblant de ne rien voir , je le regardais dans les yeux avec le regard brûlant du Christ, le garçon soudain sembla s'apercevoir de sa méprise , il détourna brusquement son regard du mien et lentement me tourna le dos avec un air de gêne qui lui allait bien et qui me le rendit tout à coup sympathique.





QUATRIÈME FRAGMENT


AURÉLIE

(Autre passage pour nuit aux pôles)

J'ai passé la nuit chez Aurélie et ses sœurs. Je ne connaissais d'Aurélie que ce que les circonstances m'avaient fait découvrir d'elle lors de ma rencontre avec Balzac dans le forum des halles, notre après midi presque irréelle, et plus tard notre seconde rencontre ou Aurélie est venue me voir dans ma chambre( rue Sauval ). Ma première approche d'Aurélie fut très particulière; elle fut attirée comme moi par le charme magnétique très particulier de Balzac. A ce moment, que faisait elle dans le forum des halles? Elle devait errer ou s'y balader peut être; elle fût attirée par Balzac "l'acteur", de la même façon que je le fus moi…elle fut sans doute attirée par l'acteur car elle aimait le théâtre, mais aussi elle était peut être légèrement perdue. Elle devait dériver dans le forum, ( comme Nadja dérivait lorsque Breton l'aperçu dans une rue pas loin de la porte dorée).Elle était habillée en noir, avec son corps longiforme et son visage énigmatique, elle était d'une beauté surprenante. Elle avait les allures d'une femme distinguée, mais je vis qu'elle avait cela " sans affectation" elle était pourvue (dans sa démarche )d'une sorte d'élégance qui lui conférait cette espèce de grâce naturelle qui la faisait ressembler ( je ne sais pourquoi) à une princesse russe. C'était peut être ce qui me séduisit le plus chez elle cette espèce de singularité qui la faisait ressembler à une aristocrate. J'aimais l'indépendance de ses manières, et sa façon rapide de trancher avec fermeté mais avec une superbe élégance. Quand Balzac lui proposa de mettre son chapeau, elle le fit impeccablement; elle alla chercher son chapeau dans son sac, et elle le plaça avec détermination sur sa tête, elle se transformait en actrice (qu'elle est naturellement) avec une rigueur non affectée. Je ne parvenais pas à donner une origine aux manières d'Aurélie, d'où venait elle? Que faisait elle?. Il y avait un côté indépendant, marginal , félin magnifique qui me séduisit chez elle une sorte de "classe" .Cette distinction ce côté aristocratique, elle le tenait d'elle même, mais peut être y avait il quelque chose d'autre qui avait contribué à le forger? C'est un peu plus tard, en venant la voir vivre au milieu de ses sœurs que je compris mieux d’où provenait ce côté aristocratique que je lui prêtais, il provenait en fait de ses véritables origines russe ( son grand père qui était un aristocrate blanc avait quitté la Russie pour venir s'installer en France)Je me disais qu'il était plus que probable qu'Aurélie ait conservée inscrite en elle, cette forme d'élégance aristocratique qui lui venait de sa famille; d'ailleurs, la voir avec ses sœurs me rappelait soudain l'atmosphère des pièces de Tchekhov.*(1)

La distinction d'Aurélie me plut lorsque je la vis pour la première fois(dans un monde ou l'originalité se fait de plus en rare) la sienne tranchait singulièrement. Lors de notre seconde rencontre chez elle, elle m'apparut beaucoup plus ordinaire , ne serais ce que par sa tenue; elle avait au pieds des sabots ,et de grosses chaussettes qui allaient avec, une robe très grande comme celle qu'en portait à une certaine époque les hippie; elle me semblait sortir d'une tribu de squatters , j' eu l'impression en la voyant vivre elle et ses sœurs qu'elles vivaient toutes dans un temps décalé; elles vivaient je crois d'une façon parallèle. Ce qui me faisait un peu peur à présent chez elle, c'était ce côté un peu tranchant, presque autoritaire, un peu austère; elle avait les cheveux tirés en arrière, enfermés dans un filet, comme si elle tenait à se rendre volontairement plus laide qu'elle n'était ou en tout cas distante; en fait c'était surtout cette distance qu'elle mettait entre les gens et elle qui me faisait subitement un peu peur; elle était plus aiguë encore que la première fois ou je l'avais rencontrée, il me sembla qu'une certaine tristesse s'échappait d'elle. Nous sommes descendus boire un café tous les deux …je me sentis tout à coup misérable; je ne pouvais pas m'expliquer pourquoi… il me semblait que je n'avais rien à offrir à cette femme qui soit digne d'elle…( Je repensais à Ulysse, et à l'état misérable dans lequel il se trouvait lorsqu'il évoquait cette femme dont il était amoureux, et qui allait sans doute le quitter) je ne sais pourquoi, j'éprouvais soudain une sensation de déchéance presque similaire devant Aurélie; j'avais l'impression qu'elle aurait du me mépriser, car je n'étais rien……qu'avais je à apporté à cette femme? Qu'avais je à lui apporter, sinon ma misérable vie d'artiste raté. J'avais surtout vis à vis d'elle le complexe du pauvre, je me sentais d'une autre classe sociale que la sienne, qui était " aristocratique". J'avais du mal à me tenir, je ne savais pas ce qui se passait…il me semblait que tout en moi vacillait. Je sombrais lentement je voyais mon univers qui s'effondrait.

Ma position sociale ambiguë, mes ressources financières inexistantes, mes difficultés à me faire de l'argent ( surtout cette dernière chose) me rendait auprès des femmes totalement vulnérable, j'en prenais subitement conscience . J'avais cru m'éveiller et sortir d'un grand rêve, en fait j'étais toujours plongé dedans; abrité du monde derrière mes pauvres projets d'artiste, je me sentais de plus en plus misérable( minable); c'était comme si toutes mes incertitudes s'étaient jetés sur moi et m'avaient d'un seul coup jeté à terre; il fallait que je me relève, que je me redresse, mais c'était un effort qui était au dessus de mes forces; je devais résister ne pas céder à mes démons intérieurs, je devais me battre… j'entendais une voix qui me disait - allons redresse toi tu n'est pas si mauvais! Mais en vain…il me semblait que le temps s'était arrêté… j'aurais pu m'effondrer…une partie de moi même semblait m'échapper…Aurélie elle ne disait rien, elle ne semblait pas s'être aperçu de mon trouble…elle se mit à parler… j’aperçus en observant ses traits une partie d'elle qui s'était adoucie; lorsque je croisai son regard il me sembla qu'il commençait par devenir moins noir , alors lentement j'ai osé lui parler…Je lui ai parlé de mon passé et de mes origines, elle semblait s'émouvoir; elle se mit bientôt elle même à me parler de sa vie, je la voyais brûler intérieurement. Je découvrais le véritable visage d'Aurélie, ses côtés noirs fatalistes, ses peurs terribles, ses maladresses, son rire magistral, c'était ça sa façon a elle d'être paumée et de se rattraper, je me demandais si le trouble qui m'avait pris tout à l'heure n'avait pas été qu'un mauvais rêve . Je regardais Aurélie , je me disais que j'étais fou d'avoir déliré …cette femme n'était pas celle qu'une partie de moi avait imaginée…en fait, je venais de m'apercevoir qu'il y avait deux femmes dans Aurélie l'une toute noire, l'autre toute blanche, les côtés tranchant que j'avais cru apercevoir en elle, s'était réfugié sur la ligne d'horizon qui séparait les deux côtés, je m’aperçus soudain qu' Aurélie était un être de contraste comme moi; nous avions donc des points communs. En tant que femme, elle pouvait être selon ses humeurs totalement belle ou totalement terne, ( elle existait à mes yeux avant tout comme une femme) je devais supposer qu'en tant qu'être humain, ce devait être la même chose, ce devait être tout l'un tout l'autre; je voulais provoquer la discussion avec elle, car c'est la seule façon de l'obliger à sortir, et à se démasquer . En elle il y avait plein de choses obscures , elle était pleine de confusions, de contradictions comme tout le monde; des contradictions qu'elle ne voyait pas ; je voulais par le biais de la discussion l'obliger à prendre conscience…cela paraîtra prétentieux…je considère en fait qu'il s'agissait d'un apport réciproque, j'avais autant besoin qu'elle d'un interlocuteur pour me situer…je n'étais pas encore entièrement remis de mes dérives…j'étais encore un peu mal  à l'intérieur…la parole lorsqu'elle est vrai libère les êtres, car elle permet d'échapper pour un temps aux images toutes faites …. Lorsque l'homme s'enferme dans ce qu'il croit être ses certitudes, très vite il devient aveugle. Aurélie avait beaucoup d'idées toutes faites, d'idées théoriques sur elle même et sur les choses, je voulais qu'elle s'en rende compte. Encore une vague prétention de ma part sans doute. En fait je me sentais attiré par Aurélie non seulement par sa beauté…mais parce que c'était une femme intelligente, et qu'elle portait en elle le désir de s'affranchir de ses conditionnements; ce qui faisait que le dialogue avec elle était devenu possible, c'était qu'elle transportait avec elle la faculté de comprendre et celle d'écouter avec sincérité. Balzac par exemple était un cas plus difficile, il était très intelligent mais quelque part j'avais l'impression qu'il ne désirait pas s'affranchir de ses conditionnements , c'était sa faiblesse, il se complaisait en eux ; il manquait beaucoup d'exigence par rapport à lui même, il se défaisait avant même qu'on le touche. En présence d'Aurélie, je me sentais grandir, elle avait d'autres exigences , c'est pourquoi elle me plaisait, elle ne se contentait pas des choses toutes faites, elle voulait plus…c'est pourquoi j'avais vraiment envie d'aller plus loin avec elle .

Pour qu'un dialogue devienne possible avec quelqu'un, il faut que ceux qui parlent aient le désir de comprendre les choses par eux mêmes, si les hommes ne résonnent que par clichés ou s'ils ne cèdent qu'aux conventions les choses deviennent ternes elles stagnent, elles se répètent, elles deviennent stérile et monotone; la vie cesse d'être une aventure pour devenir un cercueil; cette chose je la savais depuis toujours, mais il fallait que je me la répète encore une fois; car cette fois si j'avais bien failli l'oublier.






*(1)A cette époque je ne fis pas le rapprochement qui aurait dut s'imposer ( mais existait il réellement? Entre, l'histoire de Balzac et celle de son admiratrice (qui devint sa maîtresse) cette contesse Russe dont le nom m'échappe. Aurélie qui devait connaître cette liaison car elle était cultivée, avait certainement ( dans sa tête) en présence de Balzac fait le rapprochement, car il était évident qu'il pouvait exister. Aurélie au moment ou elle a rencontrée Balzac aurait très bien pu se prendre pour la réincarnation de la comtesse…..car la fascination qu'il exerça immédiatement sur elle, était si mystérieux qu'il devait avoir sa raison d'être, une raison d'être peut être surnaturelle.)





CINQUIÈME FRAGMENT


UN VIEUX CLOWN
Je me souviens d'avoir rencontre" ce vieux clown" un soir au Drayer*, c'était le soir ou J'avais failli me prendre pour A…..j'avais rencontré N……cette très belle fille aux cheveux frisés qui ressemblait à un garçon, nous avions passé la soirée avec quelques un de ses amis. Que disait il ce vieux clown? J'étais juste assez proche de lui pour écouter ce qu'il disait, même si Je l'entendais de loin, de très loin. Il parlait de lui même, comme un clown parle des gens , en riant. Ce qu'il disait n'était pas drôle a entendre. Il parlait du combat qu'il menait contre la mort. Il en parlait en riant. Il y avait une vieille humanité qui parlait a travers la voix de cet homme, mais très peu de personnes prêtaient l'oreille a ses propos, car c'étaient ceux d'un vieux clown. J'avais l'impression d'entendre parler Céline à travers ce clown, à la tête chauve et toute ridée. Il n'arrêtait pas de parler, et a un moment il voulu même chanter, la jeunesse gâtée cuvait son vin, il n'osa pas pousser sa pointe de chanson, ce n'était pas ici un bistrot mais un café sérieux. La situation de cet homme que j'appelle le vieux clown se précisa soudain quand surgit un jeune homme à l'air un peu stupide appartenant à un groupe qui se trouvait plus loin derrière. Il vint s'excuser auprès de nous du dérangement que nous causait ce vieux gâteux, Le jeune homme se présenta comme son fils. Je compris très vite, que le vieux clown était sans doute à la merci de ses enfants qui le traitaient comme un vieux pitre ils le sortaient de temps en temps tout en le surveillant du coin de l'œil, car sans doute, il leur causait des problèmes " Papa est devenu un vieux clown encombrant" nous dit ouvertement son fils - il a cessé de nous faire rire! Hein Papi! - Lui dit il en lui tapant sur l'épaule. Il ajouta d'un air hostile en direction de son père - Nous emmerde pas papi aujourd'hui on a envie d'être tranquille, c'est notre jour de détente! - Je n'aurais jamais décrit cette scène, si ce jour là j'avais osé regardé plus longuement, le beau visage de A…..cette très belle fille aux cheveux roux et frisés, elle était tellement belle que j'avais du détourné mon regard du sien pour ne pas succomber ( cela n'aurait servit à rien)car elle était accompagné par son fiancé. D'ailleurs j'étais tellement déphasé que j'aurais eu beaucoup de mal à la draguer.









SIXIÈME FRAGMENT

Ma rencontre avec la fille blonde qui cherchait un amant.



Elle m'avait prit en sympathie, sans doute parce qu'elle m'avait vu un jour tourner au coin d'une rue, et que son regard avait croisé le mien . Elle habitait au cinquième étage d'une vieille maison, avec des ours en peluche et des petits chiens en toile synthétique, elle était la fille unique d'une grande famille assez riche. Son père était marchand de crème glacés et il avait un tas de château et de maisons qu'elle habitait de temps en temps. Je savais qu'elle mentait quand elle me disait ça, mais ça n'avait vraiment pas d'importance, je ne connaissais qu'une chose d'elle, c'était son corps qu'elle avait plutôt laide, elle le cachait sous des vêtements un peu trop éclatants. Lorsqu'elle me voyait, elle retroussait ses manches et me montrait deux petits tatouages qu'elle avait sur les bras, peut être pour m'impressionner; je ne savais pas quoi dire, je ne voulais pas la froisser en lui disant que je les trouvaient laides ils montraient deux tour Eiffel mal dessinées enlacées chacune dans des cœurs étirés, elle me montrait le bas de ses grosses jambes et me disait qu'elle aurait aimé qu'elle soit plus fines lorsqu'elle se baissait, elle s'arrangeait toujours pour que je puisse voir sa poitrine qui débordait de son corsage, car elle essayait de me séduire. Je voulais bien répondre à ses avances lorsqu'elle me montrait sa collection de cartes postales et aussi lorsqu'elle me demandait de la regarder marcher, car elle s'entraînait à marcher pour devenir " actrice", mais j'avais beaucoup de mal à la fréquenter, car elle avait un défaut de prononciation terrible qui me la rendait quelque part profondément antipathique, elle "zézayait " et je trouvais insupportable au bout de quelques minutes sa façon de parler. J'avais beau me dire que ce n'était pas sa faute, il y avait en elle quelque chose que je ne parvenait pas à admettre. Je ne sais pas pourquoi, j'avais accepté de la suivre la toute première fois qu'elle m'avait invitée à venir jusque chez elle, car je ne l'avais pas trouvée particulièrement belle. L e jour ou je l'avais rencontrée, j'étais un peu perdu, j'avais croisé son regard, elle ma sourit, elle s'est approché de moi et ma dite- ON Ze CONNait!ON CE Déjà VU, JE ZEPPELIN M…..sa façon de parler me désarçonna si totalement que je faillis m'enfuir, mais je fis des efforts pour ne rien laisser paraître de mon trouble. Ce qu'elle me disait m'étais à peine compréhensible à cause qu'elle parlait comme si elle avait un cheveu sur la langue elle avait un gros défaut de prononciation; je trouvais cela extrêmement déplaisant; mais je ne voulais pas le laisser paraître, car je ne voulais pas la blesser. Comme j'avais envie de parler avec quelqu'un à cause que ma solitude a Paris me pesait, je montais de temps en temps chez elle, mais je n'y restais pas longtemps…j'y restais chaque fois peu de temps, car je sentais qu'elle essayait de me tirer à elle. Je savais qu'elle cherchait un homme pour meubler sa vie car elle en avait marre de vivre toute seule. Un jour pourtant j'ai cédé à son désir, je suis resté avec elle toute une nuit, nous avons fait l'amour; le matin alors que je m'apprêtais à partir elle tenta de me retenir; je me doutais qu'elle le ferait. Lorsqu'elle me vit déterminée à partir, elle se mit à pleurer.- C’EUT E YEUSE DE ME FANCHON DE PERLE QUE TE MIE QUETTE, JE SI! Je lui dit qu'elle se trompait, que je ne voulais pas avoir une nouvelle relation avec une femme que je sortais juste d'une déception sentimentale, et que sa façon de parler ne rentrait pas en ligne de compte dans le fait que je veuille m'en aller; je voulais simplement conserver ma liberté! Elle se mit à pleurer davantage; j'étais en peine pour elle, car je savais que ce qu'elle me disait était vrai; c'était à cause de sa façon de parler que je ne pouvais pas vivre avec elle, mais aussi à cause qu'elle ne me plaisait pas! Mais lui dire de face c'eut été la rendre encore plus malheureuse . Elle finira bien par trouver l'homme de sa vie me disais je !. J’aurais bien aimé la satisfaire, même si à vrai dire j'étais incapable de jouer ce rôle là.





SEPTIÈME FRAGMENT


LA VIERGE NOIRE
A propos d'un tableau que je me souviens avoir peint

Je l'avais peint sur une icône dorée ( il n'y a pas si longtemps, c'était dans l'appartement que j'occupais rue Rochechouart ) elle ( Marie) se tenait debout à gauche de la scène ( une crucifixion) prêt de deux autres femmes (dont je ne parviens plus à me souvenir qui elles étaient) il y avait une croix dorée au centre de la scène et deux autres sur les côtés .Sur les croix il n'y avait personne, ni Christ ni mauvais larrons. Seul Marie (la vierge) se trouvait là; un voile noir recouvrait son visage, pour le reste elle était nue, elle avait un corps très beau, qu'on aurait désiré caressé, le triangle noir de son sexe, formait comme une offense à la scène. J'avais conçu le tableau, comme une offense. La vierge n'était pas cette être asexué qu'on représente dans toute la tradition, elle avait un corps et un sexe et elle était désirable. Dans cette scène, la mort du Christ n'était pas visible, on pouvait dans un lointain distinguer une mise au tombeau; c'est cette distance qui marquait le veuvage de la vierge. Lorsque j'ai peint ce tableau, dans mon esprit la vierge était mariée au Christ, elle l'avait certes enfantée par une opération divine, mais plus tard elle en était tombée amoureuse, elle avait entretenu avec lui une complicité presque coupable; ce qu'elle montrait en relevant sa robe noire de veuvage, c'était la disparition physique et charnelle de celui qu'elle aimait comme son fils et la frustration qui désormais était la sienne (mais il n'était pas son fils puisqu'il était de Dieu) ou bien si il était son fils, un fils incestueux qui n'était crucifié que pour avoir commis l'acte d'inceste. Ce tableau pouvait être blasphématoire, pourquoi l'avoir peint de cette manière…je ne m'en souviens plus…tout comme je ne sais pas pourquoi il me revient à l'esprit aujourd'hui.



HUITIÈME FRAGMENT

C'EST BIENTÔT LA st JEAN J'AIMERAIS VOIR LES FEUX (C'est ainsi que commence la phrase, et elle n'a aucun rapport avec ce qui suit)
(C'est bientôt la St jean j'aimerais voir les feux).
Je suis allé à la fac pour l'exposé sur A……*(1)y ai fais quelques rencontres (ce mec que j'apercevais dans les A. G. et qui gesticulait beaucoup). Il n'a pas arrêté de me parler, de l'état policier, des flics, de la répression qui s'abat sur la France. Il est une véritable machine de guerre à lui tout seul, une sorte de mitraillette permanente. Il dit à chaque fois qu'il a une "vision clinique" que toutes ses lectures se font à partir d'une vision clinique des choses. Difficile de toucher calmement les centres d'intérêts dans une discussion avec lui, car il est absolument centré dans son trip qui est l'insoumission, il est irréductiblement insoumis. Ces yeux clairs étaient beaux, mais presque toujours fixe, j'avais du mal à le sentir. Je ne n'ai pas pu caser grand chose, je lui ai dit que sa paranoïa était peut être exagérée qu'il fallait avoir la faculté d'oublier ces choses, l'état l'ordre, les flics, sinon c'était la guerre permanente, l'état de siège. Il semblait acquiescer par instants (Partie tachée illisible…………………………..)
Parler avec lui c'était comme parler avec un mur invisible, il était ( Nouvelle partie illisible…………………………………………….) excessif inabordable à d'autres.
J'ai revu aussi X..le copain de Y…( me rappelle plus son nom)Il ma surpris ( Partie illisible…………) quelque chose en lui était différent., il était devenu plus beau, alors que d'ordinaire je le voyais toujours flippé. Il voulait partir pour l'Afrique, chaque fois que je le rencontre, il veut partir pour l'Afrique, c'est l'éternel voyage. Son problème c'est l'argent. J'ai aussi aperçu S…je n'ai pas eu envie de lui parler, comme si peut être nous n'avions réellement plus rien à nous dire. P...aussi était venu à la fin de l'exposé sur A..il y avait là de belles des têtes C...D... et C….*.(2)Assez cool comme examen de passage. Assez sympathique aussi. Je suis allé mangé rue St Denis en terminant le livre - Un homme en trois morceau- un bon livre écrit par (……..illisible).


*(1)Il s'agit d'un exposé sur Artaud ( Antonin). Je suis totalement incapable de me souvenir de cette séquence à part les notes qui figurent ici; je ne saurais donc dire s'il s'agissait d'un exposé que je devais faire ( je travaillais moi même sur Artaud) ou si c'était celui d'un autre.
*(2) Il y avait là des philosophes connus Châtelet, Deleuze, Cherrer.













































FRAGMENTS INSTABLES

II
SUITE













AVERTISSEMENT




Les personnes qui ne s'intéressent pas à l'exploration littéraire des textes pourront tirer profit à sauter ces pages, elles ne sont pas entièrement nécessaires à la compréhension des ÉCRITS. Toutefois elles en font parties intégrantes, même si c'est un peu risqué pour moi de les introduire ici ( presque sans prévenir) car je n'ai rien calculé (je n'ai pas de plan préétablit pour le travail que j'effectue ici) pourtant l'évidence que ce travail avait "sa "place ici" s'est imposé à moi, lorsque j'ai commencé par effectuer les corrections des textes qui se trouvent dans l'opuscule précédent les modifications que j'ai du faire subir à certains textes justifient en quelque sorte mon intervention dans cette partie ancienne des ÉCRITS. Si on veut bien me suivre, je vais m'en expliquer plus loin. Il suffit de tourner les pages.





































NEUVIÈME FRAGMENT COMPOSE EN PARTIE EN DÉCEMBRE 2OOO.



VOICI POUR L'USAGE DE TON ENTENDEMENT A TOI LECTEUR UNE PETIT EXERCICE D’INTERFÉRENCE VOLONTAIRE DE DEUX TEXTES . CET EXERCICE JE L’ESPÈRE TE FERA PARTICIPER DE PLUS PRES A L’ÉLABORATION DE CES ÉCRITS.

LE PREMIER TEXTE A ÉTÉ COMPOSE EN 1980 ou 81.Il fait partie de la suite des feuillets que j'ai recueillis dans cet opuscule .

PREMIER TEXTE

Mardi 27
Il est urgent que je recycle mes conduites, je viens de traverser en effet une phase astrométrique très douteuse. Cela est du en partie à ma position isolée à l'intérieur d'une recherche (sur les signes). Comme j'approche en certains lieux d'une compréhension organique des signes, je suis sujet à des extrapolations, c'est mon intellect qui m'induit en erreur, ou + tôt la part d'émotion que j'y attache. Si ma dérive dans l'univers symbolique n'est pas rattachée à une version concrète de l'événement, elle se perd dans les dédales d'un mystère absolu. Car la tentation ou le danger en l'occurrence, c'est bien entendu et toujours l'isolement. Je ne sais par quelle opération cela se produit, mais il m'arrive toujours à un moment ou à un autre, de glisser et de me retrouver au pire dans un "univers Initiatique" sans être à même d'y vivre comme un poisson dans l'eau; d'où ce terrible malaise que fait peser sur moi cette plongée dans ce profond univers. Mais je dois dire que c'est ici un danger de l'imagination symbolique, coupée de ses sources vitales, car c'est considérer qu'il y a un au dedans au dehors, considérer qu'il y a un univers ordinaire et un autre extraordinaire ( ceci est sans doute une vérité) mais qui est mal située; lorsqu'on les fait s'affronter comme je le fais ( ces univers). C'est un danger pour la spontanéité en tout cas; et manifestement je dois m'arrêter pour un temps dans cette recherche des signes. En tout cas m'arrêter d'en effectuer la découverte en dehors d'une activité concrète. Je dois passer par une activité plus concrète, car sans une médiation, c'est l'obscurcissement intégral, la plongée symbolique vers un état " autre" en lequel je ne suis pas en état d'accéder, sans sans être la proie. Si toutefois poser le problème en ces termes n'est pas trop le mystifier. En elle même la vérité est concrète, voyager dans des signes extérieurs à celle ci c'est donner dans la folie; je ne peu pas me permettre le luxe de la folie, à l'heure qu'il est, ni plus tard d'ailleurs, car je me refuse obstinément à cultiver l'hermétisme ( née de la folie) pour lui même ou comme chose en soi. Ce n'est pas ce qui m'intéresse ici, ailleurs non plus.
.
Décembre 2000.SHANGHAI.

Voici ( en contrebas) la partie du même texte modifiée par moi ( en l'an 2000 après une lecture peut être un peu trop hâtive). Je la tiens à disposition ici, uniquement pour ceux qui pourraient s'intéresser aux écarts de perceptions résultants d'une transposition trop rapide d'un texte.(un regard ancien modifié par un regard nouveau, cela ne fais jamais que deux regards portés sur une même chose). Celui qui écrivait hier n'est pas forcément moins bon que celui qui écrit aujourd'hui, le regard qu'il porte sur le monde est simplement "différent"; c'est souvent cette "différence" que celui qui relit ces écrits (et les transposes) à du mal de respecter, car il pense souvent à tord que sa vision présente ( du langage) est meilleure que celle de l'individu qui écrivait hier).

On mesurera mieux l'écart qui s'est produit entre les deux textes si je place en caractère gras les parties du texte que j'ai modifié.





SECOND TEXTE (MODIFIE)

Mardi 27

Il est très urgent que je règle mes conduites, je viens en effet de traverser une phase gyromagnétique très douteuse; cela est du en partie à ma position d'isolement dans une recherche ( sur les signes). Comme j'approche ( en certains lieux) d'une compréhension organique des signes; je suis ( en certains endroits) en même temps victime de mes extrapolations; c'est mon intellect qui m'induit souvent en erreur, ou plutôt ( c'est la part d'émotions que j'y rattache). Lorsque ma dérive dans l'univers symbolique n'est pas rattachée à des choses tangibles, elle se perd immanquablement dans les dédales d'un mystère absolu ( un mystère sans fin) celui qui se tient à l'affût derrière le SPHINX qui garde l'entrée du monde des symboles. Je ne sais pas par quel procédé cela se produit, mais il m'arrive toujours à un certain moment , de glisser, je me retrouve alors installé au cœur d'un monde "INITIATIQUE", j'évolue à l'intérieur de ce monde sans repères; d'où parfois ce terrifiant malaise qui me saisit; quand j'ai la sensation de perdre pieds, et de ne plus savoir ce qui va advenir de moi. Je dois dire que c'est un profond danger de l'imagination symbolique ( coupée des sources vitales) que de croire que cet univers est coupé de toute réalité. Considérer qu'il y un univers ordinaire et un univers extraordinaire, un au dedans et un au dehors et qu'on les fait s'affronter comme je le fais parfois c'est certes une erreur car les choses ne sont jamais si tranchées. C'est un danger pour la spontanéité que de vouloir tout rattacher à des signes, car la vie n'est pas une suite de signes préfabriqués, elle est tout simplement la vie. Le danger dans mes errances et qu'elles se produisent parfois trop dans les choses de l'imagination ( celles que je prête à la réalité initiatique découle de là ) et pas assez dans l'univers concret; elles ne passent pas assez par une médiation ( peinture théâtre). Sans cette médiation, c'est l'obscurcissement intégral qui risque de se produire; la plongée dans un univers initiatique, purement symbolique dont les clés d'accès m'échapperont de toute façon. Si toutefois je peu poser le problème en ces termes, sans trop le mystifier et sans en être la proie, je dirais, que la vérité doit être rattachée à des choses concrètes, voyager dans des signes abstraits extérieurs à soi même, et s'identifier à des images symboles sans les relier à un vécu, c'est plonger dans une forme de folie; je ne peu pas me permettre ce luxe ( de la folie) ni aujourd'hui ni plus tard d'ailleurs; d'une autre façon, je me refuse obstinément également à cultiver l'hermétisme, ce n'est pas mon chemin.


SUITE:

De même on pourra mesurer la distance et l'écart engendré par une remisE des textes ( en rapport aux originaux) si je met à disposition la version intégrale du premier du texte de mes errances ( avec Balzac) et celui qui se rapporte au vieux clown( auparavant, je dois retirer les feuillets de la poubelle ou je les avaient déjà jetés) Je ne me livre à ce jeux, que pour tenter de montrer l'intérêt du labeur que j'effectue en parcourant ces textes (en dehors du fait qu'il porte sur une forme de mémoire, ce labeur) il présente aussi un intérêt purement syntaxique (je n'ose pas dire littéraire) un intérêt sémiotique, surtout il montre le travail de l'écriture qui est "EN TRAIN DE SE FAIRE" et finalement c'est ce qui m'intéresse ici "C 'EST AUSSI DE MONTRER UN PROCESSUS DE TRAVAIL EN TRAIN DE S'ACCOMPLIR" Celui qu'il est nécessaire d'effectuer présentement ici pour que les ÉCRITS revêtent demain peut être leur véritable dimension.

MANUSCRIT ORIGINAL DU TEXTE SUR BALZAC ( inclure ici une page scannérisée du manuscrit)


Je commence véritablement à faire mon expérience du monde, mais je me heurte à beaucoup de difficultés. Une de mes grandes faiblesse, c'est sans doute de ne pas savoir encore reconnaître certaines de mes limites, et c'est devenu en soi une sorte de faiblesse.
Lorsque j'étais hier soir résolument prêt à partir pour la Bretagne, est venu Balzac, je veux dire un être humain complètement paumé avec lui même, en perte d'identité. Son problème, si je le résume est contenu dans sa faiblesse, il est accroché à la boisson, et a peur de perdre la femme qu'il aime. Je vais essayer de raconter ce qui s'est produit, je vais avoir du mal, car il me faut produire un effort extrême. J…*, je l'appellerai par son nom avait le visage qui avait peut être changé, mais je n'oserais l'avouer, il y avait en tout cas dans son attitude des changements notables; c'était devenu un être humain tout simplement. Je n'avais pas aperçu une chose fondamentale, samedi lors de notre promenade dans le forum des halles à Beaubourg; je n'avais pas aperçu l'homme, étant perdu moi même, j'avais confondu le personnage qu'il incarnait, le l'avais confondu lui, avec Balzac. Hors à ce moment là, J…n’était pas lui même, il était complètement tombé sous l'emprise de Balzac et quand Aurélie que j'ai revue dimanche me dit qu'elle n'aimait pas Balzac, mais parce qu'elle était sous son influence, elle était séduite, elle l'admirait, et qu'il y avait dans leur rapport une sorte d’ambiguïté, puisqu'elle était en fait séduite, prisonnière de son charme, et presque réduite à sa merci. Je compris mieux pourquoi, elle s'échappât, et y mit tant de persévérance , à ce moment là. C'est qu'elle tentait de reconstituer son autonomie. Balzac était en quelque sorte possédé par son personnage. Mais quand je le revis hier soir, il en était sortit avec tout son malaise ( ne pas se reconnaître tout à coup)sa faiblesse ( grande faiblesse) ne pas avoir le courage de s'affronter. C'est une erreur que j'ai fais de rentrer aussi largement dans son jeu, car J…à besoin qu'on le bouscule. A ce moment, je me suis pris sans le savoir, à ma grande faiblesse, qui est d'être trop bon. Et sans le savoir peut être J….a joué avec moi sur cette faiblesse; c'est là que je n'ai pas vu la différence entre nous, lui est encore absorbé par lui même ( il est encore dans sa peur de s'affronter, peur de se prendre en main, avec une conscience vacillante.). Moi je me suis pris pour un homme d'expérience ( j'aurais du lui avouer ma faiblesse en la matière) car en réalité la grande détresse de J…c’est qu'il avait la trouille, complètement la trouille de perdre cette femme dont il est amoureux , mais dont il parvient pas à se détacher. Je le vis à ce moment là avec ses lunettes et la veste que je lui avais prêtée apparaître comme une sorte de petit fonctionnaire minable, avec des airs de chien battu qui cherche un os à ronger. Il voulait à tout prix voir cette femme, c'était une question de vie ou de mort pour lui; il s'attachait à cette femme comme à un petit chien à ( illisible…
……………………………………………………………………………………………………..) J'aurais du lui foutre une baffe dans la gueule, lorsqu'il me rabattit mon col de veste qui était relevé, (comme une mère parle à ses enfants). Je relevai d'un geste brusque mon col, et je lui dit qu'on devait nous prendre comme nous étions, qu'un homme ne devait pas se mettre à genoux devant une femme. Je pensais avoir la situation en main, mais quelque part je ne l'avais pas; j'étais sous l'emprise de ma propre passion qui étais d'aimer les hommes; mais étais ce vraiment les hommes à ce moment là que j'aimais? Car je ne faisais pas confiance à J…je jouais à ce que je n'étais sans doute peut être pas, un maître en la matière. Je me situais à un autre niveau que lui , à un niveau "Idéal", trop idéal. Dix minutes avant que n'arrive le train, je le plantai sur le quai, pour prendre un café. Quand je revins, quelques minutes plus tard, il n'était plus là, j'ai pensé qu'il avait craqué. C'est alors que je vis cette fille dont j'étais sur que c'était lui qu'elle attendait.
En rentrant, j'avais le cœur grand ouvert, je me prenais pour le Christ pauvre de moi!


Je n'ai pas de commentaire spécial a faire par rapport à ce texte original, certaines des modifications que j'ai introduites dedans pour obtenir la seconde version ( celle qui se trouve à la page …du premier opuscule sur les fragments) n'ont été introduites que pour accentuer la partie " littéraire du texte". Je ne les ai peut être introduites que pour obtenir un effet de grossissement" de mes facultés littéraire" de l'époque? Cela était t'il strictement nécessaire? Je l'ignore. Ces modifications je les ai introduite aussi, pour voir si, reprenant ce texte sous une forme légèrement plus romancée, il ne me permettrait pas de réécrire des fragments de ma vie de l'époque avec cette "façon d'écrire" que je voulais mettre à jour pour l'écriture d'un roman qui s'appelait "NUIT AUX PÔLES". Un roman que je rêvais d'écrire, mais que je ne parvenais pas à écrire. Certaines des notes ( biographiques) que je prenais au jour le jour sur mes cahiers, avaient pour destination d'être utilisés plus tard ( peut être) pour l'écriture de ce roman fantasmatique.




FRAGMENT ORIGINAL DU TEXTE SUR LE VIEUX CLOWN.




NOTES DU SAMEDI 23 DÉCEMBRE 2000.
Montrer comment l'insertion d'un texte nouveau( la vierge noire est intervenu dans cette partie , et comment j'ai été amené a réécrire des parties de nuit au pôle stimulé par la relecture de ces anciens écrits). D’une façon générale je crois qu'il peu être intéressant de montrer ( en certains endroits) comment s'effectue pour moi la redécouverte de ces textes. CELA NATURELLEMENT VA M'OBLIGER A FAIRE INTERVENIR PEU A PEU DANS CES ÉCRITS UN NOUVEAU TEMPS : LE TEMPS PRÉSENT DE LA NARRATION (CELA N'EST PAS FAIT POUR ME DÉPLAIRE).




















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