ST.J.D'ASTRE.
CORRIGE
(non révisé)
POETIQUE
I
_______________________
TEXTES
EPARS DES ANNEES 8O.
______________________________
INSTANTS
ELEGIES
- STANCES
ECRITS
EPIPHANIQUES
Plus
un récit abandonné
(TOUS ECRITS
DANS UNE LANGUE INCERTAINE)
Sur
un cahier bleu à la couverture déchirée
PREFACE
Tous
les éléments de la quête poétique ( que j'ai entrepris dans les
années 80) sont des échecs, les textes sont la plupart inaboutis,
fragmentaires parfois maladroits, du peu qu'il en reste j'ai extrais
ce que j'en donne à lire. On peu toutefois voyager ( dans une
limite restreinte) en s'abandonnant à la lecture de ces textes, et
peut être même pourra ton y trouver un léger intérêt si on
parvient à s'imaginer que celui qui les a écrit se considérait
comme un infirme de l'écriture. Les infirmités qu'il se prêtent ne
sont pas toutes visibles, car j'ai fais disparaître beaucoup d'entre
elles. Celui qui écrivait à cette époque avait de la peine à
écrire; dire pour autant que c'était un mauvais poète ( pire un
poète raté, cela à bien peu de sens ( pour lui) car celui qui
écrivait à cette époque était bien (pire) (pire que tout ce qu'on
imagine "dans l'ordre caché du désordre "et qui puisse
donner raison à ceux qui pensent que c'est perdre son temps de toute
façon que de courir après des profondeurs cachées à l'intérieur
de nous, qu'elles nous échapperons toujours)- Cet homme était
encore bien pire; car
c'était un homme en lutte acharné contre lui même
( il n'en existe pas de plus fragiles) il écrivait le plus souvent
uniquement pour survivre ( intérieurement) même s'il avait toutes
les peines du monde à dire les choses) L'écriture (sa damnation )
se jouait de lui comme il se jouait d'elle; ce qu'il recherchait
était probablement au delà de toute poésie; il s'imaginait que son
sort était scellé à l'écriture et qu'il n'en sortirait jamais,
car l'écriture lui échappait, malgré tous les efforts qu'il
faisait pour la rejoindre. Certains de ses textes en portent encore
la marque ( malgré toutes les tentatives que j'ai fais pour en
épurer la forme) .C'est pourquoi il faudrait lire ces textes,
plutôt comme des TENTATIVES DE CONQUËTE DE SOI A TRAVERS LA POËSIE
plutôt que des manifestes poétiques, mêmes s'ils s'en donnent à
chaque fois l'apparence et même si parfois, ils nous donnent
l'impression d'être purement désintéressés et de se jouer des
mots comme on se joue d'une chose sans importance.
( Celui
qui les a écrit à l'époque ne se portait pas encore ce nom bizarre
qu'il s'est donne par la suite)
ST.J.D'ASTRE
SHANGHAI
3 Décembre 2000
"La
seule chose qui apaise ceux qui voyagent dans l'inconnu est l'oubli"
Castaneda.
Le feu du dedans. P.264.
INSTANTS
1981
( Suite
de trois instants)
FIGURE
(I)
INSTANTS
I
EPIPHANIE
(I)
-
PREMIER -FRAGMENT D'ECRITURE INCERTAIN
Le
désir des mots
PREMIER
INSTANT
Joie
Paris
le 11.2.81
Cette
journée pourrait s'ouvrir sur un événement innattendu, sur une
sorte de découverte. On serait par exemple un jour de la semaine
parmi d'autres, il ferait un peu de soleil sur Paris, il ferait
froid néanmoins. Je me serais réveillé vers 14heure, puisque
c'était la grève des métros et que j'aurais du me coucher à
8heure au lieu de 7heure,selon un nouveau rythme que j'aurais réussi
à mettre en place depuis peu de temps. Je me serais dirigé vers le
centre Beaubourg qui est à deux pas de chez moi, ne résistant pas à
ces lames de couteau que le froid aurait suspendu dans ma chambre, et
j'aurais décidé de n'aller nul part, c'est à dire vers cet endroit
même ou se dirigeraient mes pas ; j'aurais décidé de n'aller nul
part, contrairement à mes résolutions de mes jours passés, ou la
résolution de "peindre " semblait me prendre tout entier.
C'était
un peu, comme si j'avais soudainement décidé de m'accorder + de
temps pour manifester ma liberté de n'être rien qu'un promeneur
parmi d'autres.
Et
dans ce vaste embuement de ma pensée, c'est comme si soudain un
événement singulier venait soudain à me heurter.
Il
s'agirait peut-être d'un livre écrit par un ami, par une personne
que j'aurais rencontrée dans Paris il y a de ça quelques années,
et avec laquelle j'ai pu éprouver du plaisir à parler.
La
rencontrer dans ces lignes, à travers ce livre que je feuilletais,
m'aurait soudain fait l'effet d'une surprise presque égale au
plaisir que j'aurais eu à la revoir soudainement aussi présente
devant moi, que si elle y était présente en chair et en os. Avec
cette différence toutefois, en feuilletant ce livre, en y
recherchant des traces de son passage dans ma mémoire - c'était des
indices de sa présence passée que j'y cherchais - comme
si je cherchais à travers son errance vertigineuse dans l'écriture,
les traces intérieures de son être que j'aurais connu à distance
du présent.
A
le lire, j'étais happé saisit, transporté, par une sorte d'extase
survenue à l'improviste, celle
que j'éprouvais à voir comment s'énonce une pensée, et comment
elle s'ouvre sur les mots
;
alors je découvrais comment les mots eux-mêmes peuvent s'ouvrir, se
heurter, comment ils pouvaient soudainement imploser, et comment
parfois, ils éclataient en feux multicolores ; j'éprouvais
peut-être à cet instant la faculté de sentir comment les mots
deviennent matière
vivante.
J'observais comment les mots deviennent des tracés fulgurants
imprimés par les sens, des bandes sons restituant des atmosphères,
des films empreintes qui restituent de la mémoire et de la
sensibilité, et je m'ingéniais à saisir, comment
ils fabriquent des émotions.
J'étais
à cet instant soudainement plongé dans la réjouissance d'un flot
d'écriture, qui me renvoyait à un conte imaginaire écrit par un
autre. De cet autre, je faisais mon désir, et je plongeais dans le
désir de ses mots, dans le désir de matérialiser des traces
invisibles que les mondes intérieurs laissent échapper. C'est
ainsi donc que commenceront mes instants d'écriture, ils
commenceront par le désir de prolonger l'écriture d'un autre à
travers le désir des mots.
DEUXIEME
INSTANT
Trouble
Mon
écriture ne se découvre pas sans heurts, et commençant ce récit
des instants, je me vois déjà m'y perdre, comme un nain que l'on
aurait jeté en pâture à des ogres ; car je me retrouve ici, et
presque d'une façon subite en position de faiblesse ; je suis venu
sur la page, un peu trop à la va vite, ne me souciant pas de ce qui
allait "se faire ici" ; et soudainement, dans la rencontre
avec ce paysage de mots qui dévalent (et s'avalent) dans la page, je
prends conscience que ma plume est trop lisse. Je me laisse berner
par le désir des mots, et dans aucune direction je ne vais.
TROISIEME
INSTANT
Douceur
C'est
aussi peut-être à cause que mon ami M....*m'a interrompu à
l'instant, alors que j'amorçais un simple désir d'écriture il
est venu placer ses pas ici, comme le voyageur de la chair
qui vient chercher ici des caresses de vertige (et des mots) de quoi
remplir son planétaire intérieur (son beau ventre de femme et
d'artiste ) son ventre d'accoucheur. Sa présence remplit mon espace
de ses vastes empreintes à travers lesquelles je devine (car
presque toujours imperceptible ) le travail de mûrissement
intérieur qu'il a fallu produire pour que s'engendre ses pas . Il
vient, et
il m'apporte ses oeufs,
c'est une image que je dessine, pour indiquer de quoi est faite sa
matière. Ses pas profonds sont comme des fruits, qui résonnent à
travers une coquille ; leur consistance est née du plein des choses.
Cette consistance que j'observe, m'est précieuse, car elle me permet
d'entrevoir, le profil des sourdes opérations qui se nouent en son
corps ; elles sont le reflet du "travail
parturiel invisible qu'opère l'artiste pour s'engendrer lui-même".
En ce reflet, j'y trouve par opposition, ce qui manque encore à ma
propre nature, trop extérieure aujourd'hui ; j'y rencontre la
consistance de la matière et la lenteur de ses mouvements ; j'y
trouve inscrit, l'exigence de l'attente, et celle du mûrissement.
Ainsi, en ces périodes troublées par des "coureurs de
nécessité" je peu mieux (à travers son corps espacé )
cerner mes visages futurs dans la création, et je
peu lentement ouvrir mes espaces à la compréhension du monde,
car l'éclosion a soi est lente, elle est sinueuse, elle a besoin de
nourritures d'échange pour s'accomplir…
FIGURE
II
INSTANT
II
EPIPHANIE
II
DEUXIEME
FRAGMENT D'ECRITURE INCERTAIN
IMAGE
ENTREVUE DE MA DEFAITE
CHUTE
Il
y a parfois mon estomac qui me maudit (lorsque mes nourritures sont
dévoyées) mais le plus souvent lorsque je me réveille ( comme
c'est le cas à présent ) c'est ma gorge qui m'insulte. Certains
phénomènes d'accoutumance physique, ne nous servent qu'à
dissimuler des états de saleté psychique. Si j'entre ( même
momentanément ) dans les parties "les plus âcres" de
moi-même, j'y rencontre certaines manies de ma vie inconsciente ( là
ou l'abîme loge en altitude) j'y aperçois des troubles et des
cicatrices dont je ne sais pas toujours d'où ils me viennent; car
certains viennent de trop loin pour que je la sache. Pour d'autres
troubles, je n'ai pas à chercher, je sais qu'ils me viennent de mes
manies et de mes dépendances. Ainsi, ce matin, je me heurte à
l'emprise du tabac ( une de mes sales dépendances); j'allume une
première cigarette…je n'en ai pas envie, mais je l'allume, je
l'allume et j'absorbe la fumée. A ce stade, je le sais, il n'y a
plus de plaisir réel à fumer ; mais néanmoins, je fume ; je fume,
dans un réflexe empoisonné ( de dépendance) je fume, car je sens
en moi, le manque profond, le manque viscéral , celui qui me
tenaille en profondeur; il est plus fort que ma faible volonté, plus
fort que mon dégout momentané de la cigarette, il règne sur moi
avec une langueur qui, me dévore. J'ai besoin de fumer, j'ai besoin
de combler ce manque, par mes succions matinales ; j'ai besoin de
téter la matière universelle du manque, car un mal qui est "un
manque viscéral" creuse en moi sa caverne et y déverse une
obscure langueur ; ce mal me harcèle, il ne me laisse pas de répit,
il a besoin pour exister de se perpétrer en moi. A chaque
respiration de fumée, à chaque tétée, je comble ainsi; le vide "
du
mal de vivre qui me dévore",
à chaque tétée de fumée, je tente d'abolir la difficulté que
j'ai de vivre "ailleurs"
ailleurs, c'est à dire hors de la caverne initiale, ailleurs du nid,
hors du ventre maternel, loin de la mère qui ma capturée en
naissant . A chaque bouffée, je renoue avec la dépendance génitale
de celle qui m'a donnée la vie; a chaque bouffée, je retrouve les
spasmes intermittents de la succion. Dans cette manie ( l'usage du
tabac) j'établis ma dépendance (instinctive) à celle qui ma donné
le jour ( et qui me maintient dans l'obscurité aimante de son
ventre) à travers elle ,je suis nourrit, je suis allaité; dans ces
instants ou la fumée m'absorbe, je retombe volontairement dans
l'inconscient total ( dans sa jouissance, dans sa dépendance), je
suis l'enfant, le pas encore née exactement, je suis l'enfant
aveugle et vagissant qui suce le cordon nourricier. Ma dépendance
est elle définitive? Est elle aussi irréversible que voudrais le
faire croire mon désir de fusion ?
Pour
naître et renaître n'y a t'il pas d'autre choix? Pour naître n'y
a t'il pas d'autre choix que celui là? Pas d'autre choix pour moi
que de tuer symboliquement celle qui ma engendrée?
FIGURE
(III)
I
INSTANTS III
UNE
STANCE
Je
cherche mon écriture dans la nuit sans fin
Un
jour je trouverai « mon écriture » ; en attendant
ce jour, je me promène sans voix , dans une arrière saison qui
charrie des "INSTANTS". Ces instants sont semblables au
sommeil. Mes nuits qui n’en finissent pas , se passent à errer
dans l'arène irréelle d'une planète assez peu ordinaire ; je
chevauche des paysages grandioses plein d'éclats de tonnerre (
surtout plein d'absence de toutes sortes) je rencontre parfois des
piétons, des singes à queue longue, des machines somptueuses ( à
broyer du café) des camions de toutes sortes de couleurs (aux formes
éclatantes) des hommes fardés qui ressemblent à des putains, des
petits chefs putassiers alanguis eux aussi comme des putains, des
camionneurs aux bras énormes rongés par la vermine, des femmes
indignement belles, qui ouvrent leurs cuisses splendides (aux hommes
les plus offrant). Et dans cette errance de mes nuits , je cherche
mon écriture, ( comme un affreux somnambule) comme si elle n'était
pas déjà à l'œuvre dans mes cahiers.
Je
suis lasse de ces voyages de nul part.
FIGURE
(IV)
ELEGIE
AUX SEPT GRANDES FIGURES.
INSTANT
IV
SUITE
DES STANCES
DERIVE
POETIQUE
PROFILS
D'ÂME ET AUTRES INSTANTS
SURNOMMEE
AUSSI
(ELEGIE
AUX SEPT GRANDES FIGURES )
FIGURE
I
(PREMIER
FRAGMENT PREMIERE DERIVE)
-I-
Etrange
réalité, semblable à un ventre, qui s'ouvre, et qui se ferme.
Je
voyage dans des substances tout entières en proie à
l'hallucination.
Ce
projet poétique d'écrire par exemple, je ne saurais à quoi le
comparer ; je sais qu'il n'est qu'une vague tentative de percée ;
cette percée elle même n'est qu'une longue atteinte...à cette
atteinte pourtant rien ne résiste. Et dans ces atteintes qui forment
rempart, et malgré ces frontières (qui me débordent de toutes
parts) malgré ces frontières je progresse lentement.
Lentement
j'achemine mes pas . Une sorte de rêve m'accompagne, fidèle à mes
exhortations, il me prend par le bras, et me lève, comme si je n'y
étais pour rien ; comme si cette fermentation ( et cette
exaltation)qui est là n'y était pour rien ? Comme si les ligaments
les plus élémentaires qui servent à nouer le corps poétique de ma
vie éclataient parfois sous le fait d'une pression irréversible.
Et
je gonfle, je me gonfle semblable à une voile en cristal (de soie)
prête à se déchirer fasse aux assauts du vent; d'où je suis, je
vois bouger sur un rivage lointain cette voix lumineuse qui
m'interpelle … que me veut elle cette voix?
Vent
et solitude.
Je
suis à l'abandon, je me débat dans un puits de ténèbres.
(DEUXIEME
FRAGMENT SECONDE DERIVE)
II
Dans
les moments ultimes de désespoir, dans les périodes de solitude
abrupte , depuis mon esquif d'écriture (noir somptueux) je regarde
le ciel qui jette des pluies de cendre (et de phrases que je
détestent) et je pleure; je pleure, car je sais qu' il ne sert à
rien de vouloir rompre l'échine à "ces infectes noyaux de
silence et de nuit que je vois se répandrent autour du monde qui me
borde" ils obstruent toute langue poétique et toute
possibilité de communiquer ils ont été déposés là pour
m'imposer une épreuve à la hauteur du mortel silence qui règne
ici.
(TROISIEME
FRAGMENT SUITE DE LA DERIVET)
III
Quand
les corps d'espérance du poème sont dissous , il faut chercher
ailleurs le grain de lumière poétique. Non pas dans l'être
suprême, ( ou dans cette part de conscience surajoutée à celle
qu'on possède ordinairement lorsque la lumière de l'inspiration
nous saisit ) mais simplement dans celle qui se trouve dans la
frappe régulière des phrases; dans celles qui forment le contact
immédiat, spontané avec le monde ordinaire qui est là. Dans ces
phrases banales qui s'agitent à l'ouverture du monde.
(FIGURE)
-II-
Ultime
dérive
(PREMIER
FRAGMENT)
I
J'ai
beau m'efforcer à être en règle, jamais je n'y parviens; je ne
suis pas ceci, pas uniquement cela ; cela peut-être ceci, ou cela
peut-être cela; mais pas forcément non-plus.
Ma
crise d'altérité poétique (celle que je viens de traverser) m'est
peut-être passée ; ou du moins, elle est en train de me passer ;
malgré tout c'est vrai, les mains (les miennes ?)ont encore du mal à
s'exprimer; c'est que dans les paysages épais que je traverse, je
garde trop encore la conscience du temps; le temps est mon péril; et
c'est dans cette marge seule, ou j'écris que j'y échappe. Mais
cette marge même m'est devenue trop étroite, elle ne suffit plus.
(DEUXIEME
FRAGMENT)
II
Je
suis nu, je suis à l'abandon de moi ( je suis tombé dans l'axe
supérieur d'une révélation) à présent il me faut revenir . Je
dois de nouveau rentrer dans le grand corps à corps "ou se
travaillent mes instants" ; ceux qui forment ma présence
(invisible en ce monde), je dois casser les miroirs épais qui m'ont
servit de deuxième œil de deuxième conscience. Faire éclater ces
miroirs, et les étendrent plus bas, vers le sol qui les appellent .
C'est ainsi que les choses doivent être.
(FIGURE)
-III-
Ardeur
silence extase
(PREMIER
FRAGMENT)
I
Ceci
n'est pas entièrement une révélation (pourtant ce fut tout comme)
- comme un instant de "compréhension supérieur" - celui
qui me permit d'accéder à ces états de perception que j'ai montrés
plus haut. ( seulement perceptible pour ceux qui auraient sombré un
jour dans les mêmes états dépressifs et lumineux) Ils me
reviennent seulement maintenant.
Pour
l'instant, j'ai perdu il me semble une partie de l'œil du Voyant qui
m'avait guidé jusqu'ici, jusqu'à ce lieu ou l'être renoue
dialogue "avec sa propre grammaire poétique" comme si
cette grammaire poétique un jour s'était dissoute en chacun de
nous, et qu'il nous faille ( impérativement) la retrouver après
l'avoir perdue (seule condition pour que cette vie sur terre révèle
son sens).
(DEUXIEME
FRAGMENT)
II
A
présent que l'opération de redécouverte de mon corps poétique
est amorcée ; je peu donner du leste, je m'apprête à remonter de
cette longue nuit d'orgie et d'ivresse ( certains ne capteront ici
que la nuit) pour donner à mon corps des nourritures ; car d'être
resté si longtemps dans le noir poétique absolu, j'ai fini par
perdre la mémoire du jour; ma conscience du jour s'est abîmée ;
ou plutôt, elle s'est épaissie ; au point d'être aveugle à toute
lumière surgissante, aveugle comme un homme, qui est demeuré trop
longtemps dans le noir, (et qui du noir à sondé les différentes
épaisseurs, les différentes textures de nuit ) cet homme qui
s'apprête à renouer avec le jour , cet homme hésite encore, il
hésite a cause précisément qu'il est aveugle ; aveugle d'une
lourdeur aveugle ; à cause de cette cécité temporaire cet homme
hésite encore avant de s'élancer vers le corps mystérieux de sa
propre existence poétique
(FIGURE)
-IV-
Naissance
(UN
SEUL FRAGMENT)
I
Bientôt
je sens que je serai en état de réaliser le grand bond de la
mémoire, celui qui est nécessaire pour que mon corps renoue avec
lui-même ; et toutes les parcelles de cette histoire formeront un
autre temps ; un temps que je ne connais pas encore, et qui sera
l'apogée du temps. Mais ceci n'est qu'un aspect de cette sorte de
développement, et ce développement ne prendra forme, que lorsque
l'œil qui était à l'intérieur de moi se sera recomposé sous sa
forme génitale ; forme que l'on pourrait matérialiser en lui
faisant prendre l'apparence de l'œuf, de l'œuf en pleine
croissance, de l'œuf prêt à éclore. L'intérieur de l'œil
qu'il forme me sera seulement perceptible à ce moment, mais
perceptible d'une façon tactile et plus seulement rétinienne, comme
jusqu'à présent ce fut le cas. Ma troisième naissance s'accomplira
donc ici, sans qu'il soit nécessaire de la hâter ; elle
s'accomplira dans l'instant qui suivra ma dernière mort.
Surgira
avec elle une intelligence poétique profonde qui m'éveillera ;
celle qui marque déjà présentement ces instants ( presque
imperceptiblement). Marqué par une nouvelle conscience de soi, l
'être qui m'habite n'aura de cesse dès lors d'être lui-même.
(
FIGURE)
-V-
Révélation
(UN
SEUL FRAGMENT)
I
Je
les vois partout présentes, mes peurs agissent encore, comme pour
tenter de me dissimuler à moi-même la levée du restant des
secrets " qui m'habitent". Ces peurs agissent à mes côtés
comme des ombres emportés par le soucis de me nuire. Pourtant je
sais que l'habit de nuit qu'elles revêtent n'est pas si monstrueux,
il tient aussi caché dans ses écarts des formes de clarté (et
d'éclats )qui puisent leur beauté dans les secrets du monde. C'est
pourquoi la poésie aussi revêt des formes incompréhensibles à
certains grammairiens trop avides de logique .
(
FIGURE)
-VI-
Réminiscence
(UN
SEUL FRAGMENT)
I
Les
heures qui s'écoulent ont cessées d'être marquées temporairement
par le flot des injures malheureuses et par les cris des Gorets
par qui naquit naguère ma folie ; c'est ainsi que les secrets de
mes vertiges sont nés; ils sont nés surtout de l'angoisse d'être
qui embrasait mon cœur et de la peur qui captivait et isolait
mes sens; c'est ainsi que ma folie est née. Je n'avais pas assez
d'âme pour la dissuader de venir m'habiter. Seul le heurt d'un
resplendissant poème ma rendu à moi - même. Ce poème s'appelait
POEME DU TRISTE ET DE LA NUIT.
C'est
donc par l'initiation poétique que le pouvoir sentir de mon âme
s'est fait, et par lui seul, entendu que toutes les autres formes de
compréhension m'avaient été ravies et que je n'avais d'autre
choix que mourir emporté par l'oubli ou que de renaître emporté
par le feu du "désir de naître" .
(
FIGURE)
-VII-
Voir
(UN
SEUL FRAGMENT)
I
Ainsi
donc, ce que d'autres ont pu appeler l'effondrement central de l'âme,
avait pris naissance chez moi dans les espaces de ma mémoire
brûlée. J'étais mort-né, il me fallait incessamment renaître et
renaître sans cesse à moi-même, comme on naît, comme on meurt.
J'étais cet être sidéral bercé par sa propre éternité, à
l'affût du temps j'étais dressé. Tel un astre absolu, je devais me
dresser et mourir pour renaître à nouveau.
INSTANTS
V
VISIONS
UN
LONG FRAGMENT D'ECRITURE
INCERTAIN
ELEGIE
DOUX
REFLETS DE PROSE AUX CIMES D'UN POEME QUI S'EFFONDRE
Des
coureurs de plage aux tempes dorées sont entrés dans ma chambre ;
ils ont brisé pour une fraction de seconde, les poussières du temps
qui s'étaient formées sous mes paupières . Leurs navires chargés
de feux acides m'invitent à visiter le royaume des ardents.
Je
découvre soudain (pour quelques instants) les bouts du monde ainsi
cachés. Et je commence le voyage " vers mes Indes intérieurs".
J'ai revêtu pour un temps la tunique (écarlate) des initiés ,
seule l'âme (pure et resplendissante) des fidèles éclaire ma
route. Ma conscience qui déborde, est encore (pour l'instant)
prisonnière des anciennes habitudes ; elle me fait miroiter des
émotions faciles; et dans les grands yeux de fièvre de ses apparats
, je peu lire (à présent) les tremblements du fou qui ma mené ici
et qui s'apprête à gravir les marches du majestueux palais ou se
noue (les fameux cycles) de la vie et de la mort, comme si les pages
de l'écriture (de l'astre solaire qui m'accompagnait) étaient
tournées désormais vers le fleuve ou s'écoule l'orient. C’était
comme si dans les bras de ce fleuve chargés de rêves, je voyais
sommeiller à présent mes ancêtres venus des plaines du vieil
Occident . Ils se levaient soudain conscient "d’une faille
intérieure dans leur coeur" alors leur âme orgueilleuse (dans
un dernier sursaut ) d’un seul bond étreignait les nuées et
tous étaient touchée par la grâce.
POEME
EPIPHANIQUE
Suite
des visions
I
Dans
mon œil gît
Une
plage, un océan de rêves, un lac de cygnes.
Une
libellule, un morceau de ciel bleu, des fleurs.
II
Mille
pétales posés sur la surface polie de ma mémoire.
DANS
MON ŒIL J’APERCOIS
Des
lèvres qui remuent, un regard qui s'éteint,
Des
mains qui s'ouvrent.
II
Un
rouge gorge qui traverse le ciel
IV
Mes
mains sur tes lèvres
Mon
regard sur ton cœur
Je
rêve de l'espace infini
V
Du
haut du chêne immense
On
voit la terre qui s'échine
VI
Dans
mon œil
je
vois ses mains croisées sur l'eau polie du miroir
VII
Hier
,J'ai aperçu une colombe dans les taillis
Un
jet de pierre a frappé la colombe
VIII
Ce matin
Le
soleil au-dessus de la montagne s'est inclinée
Jusque
sur ton sexe couleur de rose
IX
Tu
n'étais pas la même en revenant des champs
J'ai
vu de la rosée couler sur ton visage
X
C'était
un jour de grâce verticale
ou
la naissance de Dieu précédait celle d'un poème
SORTILEGES
Le
vent s'agglomérait dans l'étendue du paysage et formait avec l'air
des pyramides d'effroi.
Nous
étions en été, mais je me souviens de l'hiver, il fut presque
identique.
C'est
dire que les saisons ont bien peu d'importance pour celui là qui
mène son cheval en abîmes.
J'étais
parti un jour de fête, pour ce voyage sans bornes
Je
voulais contempler à ma façon les innombrables vestiges et les
soleils nombreux qui embrasaient la route fertile des seulement nés
Je
voulais me hisser dans ces endroits ou l'homme rarement a pénétré
Je
voulais aller et revenir de ces endroits ou l'homme rarement est
sorti autrement qu'écorché
J'avais
posé un défi à la nature
Je
voulais non seulement l'égaler, je voulais aussi la surpasser
Je
me suis hissé un soir sur le seuil de lumière qui resplendissait à
deux pas devant moi sur le chemin que j'avais mis a jour
Et
là, j'ai hurlé violemment mon nom en direction des sept ciels
suspendus dans l'espace infini
J'ai
vu à cet instant en un éclair mon visage s'écraser sur la cité
des abîmes
EN
BAS DU CIEL UN NUAGE BLANC ETAIT SUSPENDU AU DESSUS D’UN BUILDING
UN
ECLAT DE LUMIERE PLONGEA DANS MON CŒUR
UN
OISEAU BLANC PIQUA DE L’AILE ET S’ECRASA SUR LE SOL
J’APERCU
LE VISAGE DE MA MERE QUI ME SOURIAIT
INSTANTS
VI
UN
RECIT ABANDONNE
PARABOLE
EPIPHANIQUE DE LA REINCARNATION
(
Dernier fragment écrit )
Incantation
Ecoute
O Lecteur
La
parabole
Des
renaissants
Vois
De
l’aube
A
midi
le
cercle prodigieux
Que
tracent
Les
esprits invisibles
Une
Sybille nue sous un voile sous un porche
Voix
de la sybille :
Sous
le sommeil de l’homme courent
Des
fleuves de Jade épais,
Sous
sa tête
Un
morceau de soie,
A
ses poignets
Des
diamants qui brillent
Je
vois un homme harassé qui marche près d’un fleuve
Plus
loin je vois
Entre
deux collines,
Un
pont immense qui traverse le ciel
Devant
le pont je vois
Deux
gardiens .
L'un
est de blanc vêtu,
Il
porte un soleil sous sa chemise il a un cimeterre à la main
L’'autre
est de noir vêtu,
Il
tient une lune(blanche) entre ses dents.
Un
arc est à ses pieds
Un
œuf lumineux est suspendu au-dessus d'eux.
Je
vois l’homme arrivé
A
un endroit du monde
Que
la mémoire des hommes à oubliée
Je
vois des gisants blancs
Qui
entourent
Un
arbre millénaire
PARIS
ANNEE 81
UN
HOMME VIENT D’ECRIRE LA PAGE 40 DE SON JOURNAL
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40
REMINISCENCES
Dans
mon rêve, j’ai vu un chemin qui mène à un grand pont c’était
comme dans un conte égnimatique, comme dans un rêve qui se serait
déroulé à l’intérieur d’un rêve) avant l’entrée du pont
j'ai rencontré des personnages qui parlaient en chuchotant.).
Il
y a eut tout d'abords cette femme aux cheveux blancs comme de la
neige ; elle portait dans ses bras un immense oiseau rouge, dont le
cœur mis à nu battait si fort qu'on aurait cru à chaque instant
qu'il était prêt à rompre. Cette femme qui me semblait plus
vieille que la mort restait immobile au centre d'un carrefour, (dont
le centre formait un cercle doré).
Quand
elle me vit, elle me tendit l'oiseau qu'elle tenait dans ses bras, et
son regard ( plus pur que l'aube) rentra en mon cœur en un vol si
rapide qu'il me sembla presque invisible.
Lorsque
je tendis les mains pour recueillir l'oiseau qu'elle m'offrait, il
s'envola.
Un
mendiant dont le visage était couvert de boue se trouvait à la
place qu’elle occupait. Il avait le crâne rasé, il tenait dans
ses mains un bol en bois remplit d'une nourriture que je connaissais
pas. Il me tendit le bol en me souriant, je vis aussi qu'il voulait
me parler ; mais lorsqu'il ouvrit la bouche une multitude de verres
en sortirent. Je m'enfuis immédiatement terrorisé par cette vision
; j'errai quelques temps sous le choc de cette apparition.
C'est
alors qu'une chose inattendue se produisit, alors que j'étais assis
en train de pleurer sur un monticule de pierre au milieu d'un désert
aride, passa silencieusement un cortège à environ une vingtaine
de mètres du lieu ou je me trouvais. Il était essentiellement
composé de femmes dont les bustes découverts laissaient entrevoir
une extrême beauté physique ; des bijoux éclatants et des fleurs
de plusieurs couleurs rehaussaient encore leur beauté et donnait à
leurs corps ainsi parés un aspect quasi divin. Mais le plus
extraordinaire c'était leurs têtes, elles étaient mi -humaines mi
- animales . Il y avait là, des femmes chèvres, des femmes ours,
des femmes cabris, des femmes singe, des femmes chats, des femmes
coqs, des femmes loups, des femmes poissons, des femmes oiseaux, des
femmes serpents, des femmes éléphants. Chacune de ces femmes tenait
entre ses mains un objet mystérieux qui semblait lui conférer un
grand pouvoir. Un immense baldaquin couvert de soieries d'or et de
sculptures en ivoire était porté par une dizaines de jeunes femmes
au visage de serpent leur corps à demi nu laissait voir leur
poitrines nubiles. A ma stupéfaction, je vis le cortège s'arrêter
lorsque le baldaquin arriva à ma hauteur. Bientôt une pluie de
sons étonnants se déversèrent dans les airs (à la fois mélopée
et musique incantatoire ) avec des cuivres des harpes des gongs et
autres sonorités délicieusement entremêlées. Je vis alors une
femme d'une grande majesté sortit lentement de dessous le baldaquin
; sa beauté quasi céleste et sa parure divine contrastaient avec le
reste du cortège dont la splendeur pourtant était déjà tellement
impressionnante. Cette femme qui ressemblait à un Dieu souriait ; la
nacre de ses dents et le rouge de ses lèvres étaient d'une telle
pureté qu'il me sembla que toute la perfection de la nature s'était
rassemblait là pour donner une image parfaite de la beauté
humaine ; son menton, ses yeux mystérieux et les pommettes de ses
joues, tout contribuait à la rendre d'une beauté irréelle quasi
surnaturelle. A mon grand émoi ; cette femme d'apparence céleste
se dirigea vers moi ; la splendeur vertigineuse de son sourire me
transperça cruellement le cœur ; ses yeux étaient semblables à
deux cristaux gris bleutés qui lançaient par instants des éclats
de luminosité blanche.
-
Te voici enfin me dit-elle sur un ton familier -(comme si elle me
connaissait depuis de longue date ) nous t'attendions depuis
longtemps ; mais tu tardes comme à chaque fois !
-
A tu fais bon voyage ?
Je
me demandais dans mon for intérieur s'il s'agissait d'un rêve ;
mais je m'entendis lui répondre d'une façon très naturelle (comme
si je la connaissais depuis toujours).
-
Je te remercie Aida Bienheureuse O Vénérée Aida ! . Mon voyage
s'est bien passé ; mais comme à l'accoutumé, j'ai beaucoup
souffert du fais de l'inconfort du véhicule que j'utilise ; il me
semble parfois que je devrais choisir des véhicules moins rigides
que ceux que j'empruntent pour venir jusqu'à toi.
-
Allons oublie tout cela! Viens ! Me répondit-elle en s'approchant
de moi, comme si elle était impatiente de pouvoir me toucher.
-
Je vais te conduire au temple, ici ils attendent tous ton retour !Et
moi je suis si impatiente de…Ses lèvres effleurèrent les miennes.
Je
vis alors comme dans un rêve sortir de moi un être à l'apparence
irréelle; ses vêtements étaient tissés d'or des bijoux finement
ciselés, enserraient ses bras, ses jambes et son cou , il semblait
être connu de tous, il paraissait surtout jouir dans ce lieu
d'une estime considérable.
Je
le vis s'avancer vers le baldaquin et s'allonger sur la couche ;je
sentis en même temps le désir que cet homme éprouvait pour cette
femme, je vis également le désir que cette femme éprouvait pour
cet homme . Lorsque je me mis peu à peu à réaliser que j'étais
cet homme une sorte de vertige s'empara de moi, j'eus la sensation
effrayante qu'une abîme s'ouvrait sous mes pieds pourtant je me
sentais heureux; car je savais qu'une partie de moi - même
rejoignait un lieu qu'il lui était destiné. Je vis cet homme faire
l’amour avec cette femme et mon vertige m’entraîna hors de toute
raison dans un sommeil innénarable .
Lorsque
je repris mes esprit, j’étais devenu un autre homme, un homme que
je ne connaissais pas, je marchais sur une route, je marchais pieds
nus, j'étais vêtu de blanc, je parlais dans une langue que ne
connaissais pas, je portais sur mes épaules un jeune agneau qui
émettait des sons plaintifs. Le soleil brillait au-dessus de ma
tête. Je ne savais qu'une seule chose, les gens d'ici m'appelaient
Josua j'étais né ici sur cette terre sombre bordée d'oliviers
située en bordure du désert , je marchais en direction d'une ville
qui s'appelait Damas.
RECIT
SANS SUITE
Année.
1981
Photos placées en deuxième page du manuscrit.
PREMIERE
PARTIE
Décembre
2004
C’est
dans mon psychisme que je voyais évoluer les choses lorsque
j’écrivais
les pages de DESTINS, dans ces moments, j’étais
au plus mal.. J’avais
des visions, c’est
à peine si j’avais
conscience de ce que j’écrivais,
c’est
pourquoi il y a des ruptures narratives importantes dans ce texte; je
n’étais
que repli et douleur, l’écriture
ne me servait alors qu’à
survivre elle me permettait de m‘élancer
hors de moi pour me libérer des abîmes et des obsessions qui me
hantaient. Les visions que je transcrivais machinalement sur mes
cahiers reflétaient une partie du combat intérieur qui je livrait
à cette époque pour survivre .
DESTINS
(extraits
réordonnés *)
1981.
PROFONDEURS
ABBYSSALES I
L’homme
qui s’avance
sur les bords de l’abîme
contemple les plaines et les fleuves, les éléments fertiles, les
monts en friche et les forêts, il distingue les routes qui
serpentent à travers les montagnes et les vallées, celles qui
mènent à l’horizon,
et celles qui conduisent à des villages et a des villes.
Le
fleuve qu’il
aperçoit là bas, ressemble à un orvet dont les écailles
scintillantes brillent sur toutes leur surface. Le soleil est encore
blanc et jaune, le ciel est encore clair.
PAGE 54
L’homme
marche sur les bords de l’abîme,
sa tête est lourde, mais son corps est léger, il ne sait pas encore
cet homme ce qu’il
est venu faire ici en ces lieux remplit de beauté d’angoisse
et d‘immensité
PROFONDEURS
ABYSSALES II.
Ici
s’entremêlent
des ombres et des lumières, l’homme
qui marche se croit perdu au fond des multitudes, il ne sait pas
encore qu’en
voyageant ainsi parmi les ombres et les lumières se forge ici bas en
lui une autre destinée, une autre sans doute que celle qu’il
a vécu à une époque lointaine , dans des temps anciens que sa
mémoire a effacée.
Il
ne sait pas qu’il
est venu ici pour renaître à une nouvelle vie empreinte de joies de
douleurs et de souffrances.
NAITRE
RENAITRE
Chute
tension crispation douleurs, ces mondes clos qui dévalent en moi
depuis deux ou trois jours , ces mondes de l’épaisseur
et du silex, ces mondes plein et vides d’où
me viennent ils?
Mon
corps s’agite
dans le vide.
Je
suis dans l’un
et l’autre
monde.
Je suis réminiscences.
Ne pas trop donner de prise à
ces images qui dévalent en moi , comme des miroirs.Les miroirs des
espaces intérieurs les miroirs de mes vies passées, et ceux peut
être de mes vies à venir.
VISION
ABYSSALE I
J’
ai revu hier l’homme
qui peignait sur la paroi aux mains rouges il peignait un animal
sacré, le cœur enfouit dans une caverne remplies de lumières
dorées, il trempait ses mains lumineuses dans le sang, et dans le
sable; un animal sacrifié gisait sur le roc blanc de la caverne.
VISION
ABYSSALE II
Monde
d’oubli
aquatique, monde ancien dans les rêves.
Je
vois un homme qui rampe dans la nuit à contre jour d’un
espace transparent.
Il a laissé sur le sable une
empreinte grossiére.
Ses pas sont imprimés dans la
glaise blanche .
Il
frappe le sol pour laisser une trace de la douleur qui s’est
glissé en lui.
Sur le seuil de la caverne un
être éblouit par la lumière du soleil, chante un hymne à un Dieu
mystérieux.
Une
femme accouche d’un
monstre à deux têtes.
Un
feu couve à l’entrée
de la caverne.
Un oiseau dans le ciel pousse un
cri perçant.
Un
guetteur à l’affût
d’une
femme, guetteur perché sur un monticule ou se carbonisent les
restes d’un
corps calciné, un guetteur crie comme un oiseau pris dans un piége.
Des
mains tachées de brumes se perdent dans l’univers
temporel.
PROFONDEURS
ABYSSALES III
Au fond d’une caverne blanche
un homme est étendu. Ainsi ces nuits couverts de glaise ou l’être
habite à ses destins me reviennent en mémoire. Mon passé gît ici
dans les cavernes aux parois lisse, ou les odeurs d’humidité ronge
l’âme et les chairs. Ainsi les plis vertébraux du cerveau mis à
nu, je contemple la préhistoire qui m’habite, elle remonte sous la
forme de grands corps lumineux, je suis l’animal sortant des eaux
qui cherche à tâtons dans les replis du terrain à survivre, à
naître à une autre destinée. Ceci n’est rien, qu’une lutte
terrifiante . J’assiste à l’éclosion d’une ère ou les
principes minéraux rejoignent les principes végétaux, ou les
principes végétaux tendent à rejoindrent les principes du règne
animal, cycle dur et impersonnel , imperméables à toute sympathie,
à toute sensiblerie, s’agissant d’un principe naturel
d’évolution, il n’y a rien ici que la loi des règnes qui
prédomine. Celle ci cherchant à s’affirmer, s’affirme en dehors
de toute morale, en dehors de toute logique, elle s’affirme dans le
chaos des identités, dans le cahos des croissances, avec une belle
force d’énergie qui est « comme la vie. » le principe
essentiel qui domine, « comme la mort » le
principe essentiel qui fait croître. Pas de moral donc pas de
vulgaires tumescences sapientielles, pas de couleurs sentimentales,
mais une extraordinaire intelligence qui nous vient on ne sait d’où,
intelligence qui est le moteur central de cette évolution, et qu’il
faudrait plutôt chercher dans les flots de croissance tellurique qui
traversent l’univers, plutôt que dans les fluides galactiques qui
donnent représentation à l’homme de sa mémoire dans l’univers.
Sorte de révolution silencieuse des matières qui s’ordonnent
lentement, pour donner naissance à un être supérieurement doué et
infiniment fragile, l’homme, non pas encore!Seulement quelque chose
qui pourrait lui ressembler, une sorte de matière organique douée
de sens et de sensibilité, une sorte de fragment animal qui vient
juste de sortir d’un œuf enfoui à même le sol et qui découvre
soudain avec une extraordinaire jouissance toutes les fabuleuses
énergies qu’il porte en lui et toute la faune hallucinante et les
grands prédateurs qui l’entoure, les impulsions vitales à l’état
pur, la végétation toute cette explosion d’énergie cosmique en
fusion est encore en percée, joie organique et sexuelle de naître,
joie organique et sexuelle de croître, joie organique et sexuelle de
se reproduire, lutte terrifiante et lyrique pour la survie, appétit
terrible de vivre!
CAVERNES
I
Flux
reflux , sueurs tremblements. Je suis cet être enfouis INDISTINCT
qui cherche à éclore. Ma vie passe ici par tous les étages de
désunion, je traverse des cavernes aux fonds abruptes, ma main
n’arrête pas de caresser les pierres lisses et froides qui en
forme l’armature, je tâtonne avec fébrilité à la recherche d’un
appui ou d’une saillie, parfois je fais des chutes qui emplissent
mon âme de vertiges lumineux, parfois ces mêmes vertiges
m’emportent dans d’implacable tortures, et mon âme se tord
douloureuse à la recherche d’un ultime point d’accès .Je suis
un homme INFORME je suis un être embryonnaire, qui rampe dans la
nuit. Un prurit infernal me ronge , je me gratte et m’écorche
absorbé dans un plaisir douteux, l’instant qui suit me voit me
tordre tel un damné les sens en feu, les doigts meurtris par ce jeu.
Je
gît au fond d’une caverne blanche , le corps nu couvert de
cendres .Une lumière éclatante transperce mon corps, je ne sais
d’où elle vient.
CAVERNE
II
Mes
cavernes sont sans fin, j’avais cru en en traversant une parvenir
au jour et sortir de ce lieu habité par mes démons, mais à peine
suis je sorti de l’une qu’une nouvelle surgit, et l’attraction
du noir me précipite en son milieu. Là mes doigts labourent la
terre, ma tête heurte des parois dures et glacées , les yeux me
brûlent et ma langue se tire en avant sous le coup d’une soif
inapaisable. C’est à peine si j’ose me regarder dans les miroirs
fétides que forment les lacs noirs de la caverne. J’ai trop peur
que les insectes et les sangsues qui pullulent en ce lieu, ne
m’arrachent le visage; parfois seulement pendant un cours instant ,
je m’endors, je découvre alors des plages, et des rivières de
jade apaisent ma vue, je me baigne dans la fraîcheur de leurs
courants, et dans ces moments seul la paix me revient. Elle asperge
mon âme de douceurs et apaise mes sens. Alors je m’assieds au
centre d’un cercle de rêves pour goûter au plaisir de n’être
plus, de n’être rien, ni plus âme , ni plus homme, n’être ni
plus ni moins que ces pierres ni plus ni moins que ce sable, hors du
temps je me coule, hors du temps ; je demeure assis en extase dans
les cœur blanc d‘une caverne lumineuse.
NUIT
Je
me réveil à cette heure de la nuit ou les chiens hurlent .
Sédiments dans un vase ou reposent mes années. Sifflets dans le
creux de mes rêves, oblitération de l’ennui par des gestes
maculés de sperme. Un homme exécrable à prît forme en moi. Il
m’écrase lentement. Dans la caverne blanche, de mes rêves sur le
sol un homme gît ; une femme pleure à ses pieds. Je me suis
réveillé sans savoir ou j’étais.
Je
suis dans une caverne sombre qui n’a pas de lumière.
Je
suis dans une caverne sombre envahie par des mouches .
La
masturbation dans ce lieu SOMBRE ou je gis , la masturbation me sert
de pivot, elle est l’axe des fièvres qui m’aspirent à cette
heure, par elle à mon réveil je tente de faire surgir une détente
des nerfs, car j’ai peur à cette heure de ma PEUR. J’ai entrevu
dans un rêve, tout à l’heure, ma propre folie mystique , j’ai
peur de me perdre dans les ères vertigineuses de la nuit
contemplative, j‘ai peur de mes rêves de désolation et de nuit.
Alors je tente la chair, je l’excite afin de faire surgir la terre,
car la terre me rassure; mais c’est le feu qui naît de ces
pratiques amères. Vieilles pratiques héritées d’un autre âge
antédiluvien.
L’homme
que j’aperçois au fond du puit solaire qui me sert de miroir ,
cet homme s’est perdu ,il s’est perdu dans le mental de ses
rêves, il ne sait plus reconnaître en lui les lois du règne
naturel. Le voici tel un titan difforme en train de s‘accoupler
avec ses pires chimères, il lutte pour conserver des territoires
devenus stériles. La loi du règne naturel veut que l’ancien
meurt , pour que le nouveau puisse renaître , mais l’ancien ne
veut pas mourir;
Pourtant on ne peut aller
contre les lois de la nature, à moins de vivre en guerre avec soi
même.
MIRAGES
Parfois
des vents délicieux viennent rafraîchir la terre qui m’habite,
mais d’étranges coursiers carapacès de fer et aux couleurs
sanglantes dévalent les brèches terrifiantes qu’un seisme soudain
à creusé en moi.
Les
vallées luxuriantes que j’ai traversé avec pour compagnons des
animaux aux formes immortelles, ont fait place pour un temps à de
grandes étendues noires. Terres brûlées, roches noircies, végétaux
calcinés, pas âme qui vive dans ces contrées désertées par les
hommes, par les animaux et par les végétaux.
Mes
os me font mal, ma tête bourdonne, mes pieds sont en sang, et dans
le cœur j’ai une espèce de brasier qui me fait souffrir mille
morts. C’est à peine si le visage d’une femme enchevêtrée dans
un rêve, entre deux nuages, c’est à peine si ce visage peut
rafraîchir ces brasiers intérieurs.
Cette
déesse m’est apparue entre deux éclats du soleil, un matin ou le
ciel avait soudain pris l’allure d’un cérémonial antique, la
couleur de ses cheveux, la douceur de sa peau, la forme de son
visage, son léger sourire et toute ses fleurs aux couleurs
merveilleuses qui pendaient à son cou, me firent pleurer de joie à
son apparition. Elle me rappelait des rêves d’enfant, et des
années de tendresse, elle me rappelait au bonheur de vivre et aux
délices du monde. Mais cette apparition ne dura pas, le ciel
s’obscurcit aussi vite qu’il venait de s’éclaircir. Le soleil
disparu et de terrifiants nuages transformèrent la voûte céleste
en une sorte d’affreux cauchemar que mon esprit à nouveau égaré
contemplait avec angoisse et stupeur.
Je
vomis pendant des heures, et me traînai sur le sol, mes mains
cherchaient vainement dans ce lieu une touffe d’herbe vierge; elles
ne touchaient hélas que des cendres.
LUI
Lui
je le vois comme un autre, mais je sais pourtant que c’est moi.
Je
le vois ,devant moi sous une forme humaine qui me ressemble. Parfois
son regard s’illumine et ses mains croisées sur sa poitrine
dessinent presque un lotus.
La
caverne silencieuse ou il est parvenu, lui renvoi l‘écho d’un
univers sans limites.
Au
fond du silence dans les profondeurs sans nom du monde qu’il
traverse, il peut assister sans presque y croire à la naissance du
verbe.
Son
cœur qui se refuse encore à revêtir la tunique de lumière qui
ceint le corps des disciples du soutra, son cœur est comme une jeune
femme qui frémit avant l’annonce des fiançailles.
Son
regard caresse les parois lisse de l’œuf blanc et pur qui gît au
centre de la caverne silencieuse; c’est à peine si ses mains osent
effleurer la matière dure lisse et sensuelle qui en forme la coque.
Sur
les flancs de la caverne, une musique délicieuse glisse telle une
cascade sur la roche. Elle projette dans l’air des myriades de sons
qui éclatent comme des bulles au milieu un espace divin. Telle l’eau
d’un ruisseau, cette musique rafraîchit les sens, elle apaise la
soif qui avait creusée dans ce ventre des précipices obscurs.
KARMA
I
Il
avance nu au cœur de la planète qui a bien voulu accueillir son âme
de retour.
Nous
sommes toujours en lui , dans la naissance d’un être au cœur mêlé
. Nous sommes toujours au centre d’un monde qui forme les
divisions.
Mais
les chemins ici se creusent, pour laisser apparaître un instant,
les six doigts d’un bouddha qui a les bras tendus en direction de
l’ETRE.Et l’univers qu’il touche avec les deux paumes de ses
mains, n’est pas encore visible, pour l’enfant (le nouveau né)
qui s’avance pour boire la rosée qui coule sur les lèvres de
celui que l’on nomme, « Le tout pur » car son être
est encore à la merci « des voiles énigmatiques »
qui tendent sur son regard des étreintes invisibles, telles mille
désirs, mille douleurs ,et la vie et la mort qui se chasse dans les
nuit, dans les jours, au centre d’un chariot qui tourne sans
s’arrêter.
KARMA
II
Hier
soir, un œil
s’est ouvert
Entre
mes deux yeux
Un
œil s’est ouvert
Entre
mon cœur
Et
mon cerveau
KARMA
III
Au
centre d’un carrefour, un être ( mon démon) s’est arrêté
pour jeter des blasphèmes en direction de l’ETRE qui s’apprêtait
à naître.
Et
le démon que j’aime ma arraché le corps.
Et
le démon que j’aime ma poussé dans l’abîme,
Et
dans le rêve.
Et
la caverne profonde ou méditait mon être,
S’est
soudain obscurcie
Et
l’œil qui s’est ouvert, s’est refermé torsadé sur mon front
.PAGE 45
Karma
IV
Page
58
Le
« je » du moi héros perdu dans les nuées
Celui
qui pousse le char du destin
Ce
je s’avance
Pour
traverser l’autre versant
Celui
qui conduit par un chemin escarpé
À
ce qu’il croit être l’ultime épreuve
Celle
qui mène droit au sphinx.
Karma
V
Les
visages des femmes aimées qui étaient en moi ont cessées de me
fasciner.
Dans
mon cœur le doute fait place à l’espérance.
Je
suis seul sur le chemin des marcheurs.
J’ai
laissé mes dernières armes se rouiller dans des taillis couverts de
fleurs empoisonnées. Je me suis étendu sur le sol, à cet endroit
ou le soleil l’éclairait encore. Je me suis endormi.
Dans
mon sommeil des rêves sont venu de nouveau assaillir mon doux repos.
Ils parlaient des épreuves que tout homme doit surmonter afin d’être
en règle avec lui même face à son destin.
Avais
je seulement rêvé? Etais je vraiment endormi?Quand donc viendrait
l’heure du réveil?La peur m’envahit plus forte qu’une tempête,
elle fait ployer mon corps et l‘écrase sous son joug.
KARMA
VI
Ainsi
ce n’était qu’un rêve.
Je
m’étais endormi, oubliant l’autre bout du chemin.
SUR
LA FACE DE L’AUTRE VERSANT
J’AI
VU RESPLENDIR UN ETRE DE LUMIERE
Mais
j’étais déjà loin
Lorsqu’il
est survenu
Et
Je
n’ai pas pu
L’approcher.
KARMA
VII
Plus
loin.
Encore
et toujours des crevasses, carrefours, ou failles.
Peu
de repos dans ces nuits ou des coureurs s’affolent en moi.
La
pyramide intérieur qui forme un cœur dans le silence de la nuit,
cette pyramide peut s’effondrer à tout instant.
Je
ne cesse de frôler des abîmes, des rénégats en moi s’exténuent
à prendre pour argent comptant chacune de mes pensées.
La
dérive intérieure de mon être ne cesse de s’accomplir, flux,
reflux, mes nuits sont peuplées d’incertitudes, je vascille .
Seule
l’aube m’aide à renaître.
KARMA
VIII
Ces
ersatz d’âme que je traverse en chancelant, sont tels des parois,
plus lissent qu’une montagne de glace.
Par
endroit il y a ces failles , ces infractuosités ,ces passes qu’il
semble quasi impossible de franchir.
Et
puis ces crevasses, ces parties du sol, ou le sol manque ,ou la chute
paraît imminente, ces glissements, ces escarpes, ces fantaisies que
la nature a disposée sur cette route, comme autant d’obstacles
douloureux sur lesquels je bute tel un débutant, l’âme en proie à
d’infinis tourments.
Sortir
de cette contrée aux multiples obstacles. Ce pourrait être un rêve.
Sortir de cette effrayante
traversée pour déboucher sur un sommet , et contempler l’espace
et les plaines environnantes.
Epreuve
incessante, paysage infini.
Ainsi pour survivre
je
dois trouver la voie, « la meilleure voie d’accès » .
RENAÏTRE
SANS CESSE
Lentement
j’apprends à grimper, j’apprends lentement à fondre mon corps
dans le mouvement intérieur d’une discipline alpine.
Aujourd’hui,
je suis encore un de ces grimpeurs qui a du mal à détacher son
corps de la roche qu’il gravit, et il n’est pas sur non plus que
je maîtrise mes vertiges.
Cet
entraînement m’exalte, me grise parfois, ou bien soudain je suis
pris de découragement, et j’ai envie d’abandonner, mais un
grimpeur peut il s’arrêter en cours de route?
SANS
CESSE ME PERDRE
J’ai
trop longé les abîmes
Une
sorte de nausée
S’est
emparée de moi.
Je
songe à ma mère.
DERNIER
JOUR
Je
remonte une grande faille creusée à l’intérieur du roc, cela
fait des jours et des jours que cela dur.
J’ai
l’impression que ce couloir est sans fin.
Je
n’ai pas rencontré âme qui vive depuis un temps infini.
La
présence humaine me fait parfois défaut, même si je sais
combien elle est changeante pour la désirer trop .
Je
me demande:
-
Devrais je marcher ainsi longtemps encore?-
Ce
soir il me semble entendre des voix des éclats de rire même des
pleurs, comme si de l’autre côté du roc existait un village.
Un
arbre est caché derrière ma vitre
Quand
viendra l’heure
Je
partirai.
SECONDE
PARTIE
DOCUMENTS
*
16
MAI 2005
Le
texte qui figure ici est tiré d’un cahier vert olive foncé daté
de 1981 paraphé de ce titre Destin en couverture, titre que j‘ai
repris ici également .
Les
textes que contiennent ce cahier , d’une soixantaines de pages , ne
sont pas exactement dans l’ordre qu’on les trouvera ici. Les
textes qui composent ce long poème phrasé , étaient disposés
souvent d’une façon qui semblait anarchique dans le cahier. J’ai
entrepris un jour de décembre 2004, la frappe de ce manuscrit. Ce
jour là j’ai pensé qu’il était nécessaire de replacer dans un
ordre légèrement différent, les parties phrasé du texte, ce
n’était pas forcément la solution la meilleure, je me suis
aperçu, après de nombreuses relecture de mes manuscrits que leur
forme originelle était souvent la meilleure, et que retoucher un
manuscrit ancien ( même un brouillon) pouvait parfois produire des
effets désastreux.
Pourtant
dans le travail de relecture de mes écrits, je dois souvent
intervenir pour remettre de l’ordre dans des cahiers, qui se
présentent souvent sous forme de brouillons. Désirer conserver à
tout prix la forme initiale qu’ils revêtent à l’état brut
pourrait décourager le lecteur, car il arrive souvent que des
parties poétiques soient mélangées à des parties plus
confidentielles. C’est le cas de ce cahier, on y trouve des
passages écrits qui appartiennent à l’écriture du journal,
tandis que d’autres sont des entités plus spécifiquement
poétiques; mélanger les deux , dessert le contenu primordial de ce
texte qui a pour nom DESTINS. C’est pourquoi, je me suis autorisé
à remettre de l’ordre dans ce qui n’était me semble t’il
qu’une ébauche de ce que je voulais réaliser en propre à
l’époque, et que je n’ai pas jugé bon de terminer.
Je
peu dire d’une certaine façon que je repasse derrière moi
aujourd‘hui , pour achever le travail de prospection poétique que
j‘avais entrepris à l‘époque de mes trente ans, et que j’avais
abandonné, car je l’avais jugé après coup sans intérêt . En
fait ce travail n’était pas totalement sans intérêt, il portait
même des fruits juteux, puisque je peu encore m’en repaître pour
partie à présent. Et ce n’est pas la moindre de mes surprise, de
retrouver à travers ces écrits d’hier, un être bien plus lucide
et bien plus au fait de lui même que je l’avais imaginé; car dans
l’idée que j‘avais de moi à cette époque , j’étais resté
sur l’idée que j‘étais un perpétuel raté de l’écriture,
ce qui n’est pas tout fait vrai, et je dois me rendre justice,
j’avais déjà à l’époque de mes trente ans des élans
créateurs que ne peu pas renier l’homme plus âgé que je suis
devenu . A cette époque j’étais en attente de l’homme nouveau.
Et dans mon esprit, l’homme nouveau , c’était l’homme de
l‘écriture. Cet homme, j’avais cru le rencontrer bien des
années plus tard, après une longue traversée dans la peinture. Je
l’avais rencontré au milieu des années quatre vingt dix, à une
époque ou la peinture me fuyait , et ou l’idée du voyage m’avait
repris , mais sous une forme beaucoup plus concrète que celle du
passé . J’avais écris mon premier texte intégral - un
bref voyage en pays Celte -
à l’occasion d’un voyage que j’avais fait en Bretagne.
Quelques temps plus tard, j’avais écris un autre texte à la suite
d’un voyage que j’avais fais en Italie - un
cours voyage en Italie-
Ces premiers textes donnaient corps à ma passion de l’écriture,
mais surtout ils étaient des textes complets et pas seulement des
fragments. Par le passé je m’étais toujours considéré comme un
raté de l’écriture, car je n’avais jamais réussi à terminer
un texte en entier , je ne produisais que des ébauches de texte et
des ratures. C’est pourquoi, le jour ou j‘ai écris , mon premier
vrai texte en entier, je me suis senti renaître, j‘avais vraiment
l‘impression d‘être devenu un homme nouveau.
Destins
fait partie de mes ratures anciennes. C’était une vrai rature, et
à l’époque j’en étais désespéré .
Avec
le temps j’ai appris à être moins cruel avec mes textes anciens
, DESTINS je crois était une belle rature.
Manuscrit
original
Le
manuscrit original comprend 67 Pages numérotées.
REFERENCE
AUX RENVOIS DE PAGES DU MANUSCRIT ORIGINAL
PROFONDEURS ABBYSSALES I
PAGE 54
PROFONDEURS ABYSSALES II.
Page 55
VISION ABYSSALE I
Page17
PROFONDEURS ABYSSALES III
P.25/26/27/28
CAVERNES
I
p.29
30
CAVERNE
II
P.30.31
NUIT
P.32/33/34.
MIRAGES
P.37./38/39.
LUI
PAGE/40/41/42/43/
KARMA
III
PAGE
44
Karma
IV
Page
58
Karma
V
Page<
58/59/
KARMA
VI
PAGE
60
KARMA
VII
Page
61
KARMA
VIII
Page
62
RENAÏTRE
SANS CESSE page 64
SANS
CESSE ME PERDRE Page 65
DERNIER
JOUR
Page
65/66/67/
Un premier texte Daté
du 4 février 1981page de 1 à 4.
J’écris
à contre temps contre monde en lutte contre la désolation
intérieure qui menace.
Contre
l’ennui, contre la stupeur d’être.
Ce
travail misérable de la plume qui avance et défriche avec lenteur
les pans tantôt lourd tantôt grave de ces espaces internes qui font
leur monde en moi, j’aimerais le laisser
se faire de lui même, laisser le sol et les airs se rencontrer sans
heurts dans l’étalement docile d’une
écriture de la lenteur.
Un
homme est toujours soumis à mille contingences, je ne sais pas si
celles que je voudrais montrer rentreront dans le cadre de celles que
l’on a déjà décrit.
Prenons
le temps par exemple, écrire seulement quelques instants dans la
journée, quelques heures par jour, parfois moins ou pas du tout,
cela peu créer pour celui qui écrit une certaine confusion, un
champs d’imperfection, ou la les ruptures
de l’écriture correspondent en fait à
ces moments d’errance de doute
d’imperfection qui sont le fait même de
la vie.
On
est lié à des projets, à des plans, à des métriques de toutes
sortes; sensations, ardeurs psychoses rêves, passions; sans toujours
distinguer ou va l’une ou va l’autre
, et sans plus voir ni sentir, l’espace ,
les cieux, l’emplacement des carrefours
ou elles se croisent. C’est que nous
vivons désormais à l’âge des vertiges
et que nos corps intérieurs se sont soudain leurrés , gagnés par
la vitesse. Il leur reste ainsi peu de chose à connaître d’eux
même puisqu’ils ont laissé recouvrir ce
qu’ils sont par les ossements puérils de
l’apparence.
Ainsi
je souffre depuis quelques temps de cette honteuse maladie qu’est
la souffrance du - manque - du manque sans discernement. Je voudrais
parfois en trouver l’explication
.Pourtant aller chercher l’origine
mystérieuse de son souvenir dans mes rêves ou dans mes pensées ne
me tente plus. Je veux dire qu’à l’heure
présente , je suis moins tenté d’aller
pousser « mes introspections » dans des domaines qu’on
pourrait nommer soit psychanalytiques soit rationnels , ces domaines
là ne me satisfont plus; ils sont de l’ordre
périmés, ils appartiennent à cet aspect du monde des contingences
- qui me rend fou- car il me brime. Et aujourd’hui,
j’ai bien plutôt envie de me laisser
prendre par la mouvance de mon être et de « laisser faire »,
pour ensuite « Voir » .Voir si toutefois il
s’avère qu’il
est possible de VOIR.
C’est
ainsi que commencera mon voyage, il sera fait de tous ces aléas que
comportent les voyages, lorsque le voyageur mal préparé à voyager
rencontre sur son chemin certains obstacles miraculeux qui donnent à
sa course la sensation grisante de l’imprévu,
mais aussi celle désagréable de la peur, lorsque surgit devant lui
des formes encore inconnues de lui.
Des formes dirons nous, qui tracent son destin.
Page 5.Un texte inédit:CHIASMES.
Page
5 à 10 un texte daté du 14.2.81.Brouillons d’un
texte frénétique, qui parle de sexualité et des femmes, à
réinvestir peut être un jour.
Page
de 11à 15.Un texte que j’ai décidé
plusieurs fois de supprimer.
Page
16/17/Partie d’un texte en rouge, non
utilisée, sauf à partir du bas de page dans VISIONS ABYSSALES.
Curieusement
les pages 18 et 19 en rouge n’ont pas été
réexploitées alors qu’elles pourraient
l’être.
Page 20. 21Un beau passage non employé.
Triomphe
des nuits, travail chancelant de l‘imagination,
monde à part qui traverse les mondes. Voyageur assis , homme
contemplant sa mémoire, traces de pas, traces des mains, traces
d’outils,
chaleur des forges, lourdeur des gestes, passage à vide dans les
articulations du désert. Guetteur à l’affût
d’une
femme, guetteur perché sur un monticule de déchets ou se
carbonisent les restes d’une
histoire. Passager silencieux. Demeures plates. Sommeil tombant sur
les joues des carènes. Nuits fortes, odeurs de sueur. Passage lents
dans les tombereaux de matières blanches que charrie les lumières
de la crasse.
Heures
improbables. Divers attouchements. Sexe tiède. Brulûres annales.
Mes
mains tachées de brume se perdent dans l’univers temporel.
Page
24.
Un
texte pour accompagner les photos qui se trouvent en tête du cahier.
Pages
de 25 à 28 Epreuves originelles. Ce texte est repris dans
PROFONDEURS ABYSSALES
Page
35 à 40 un passage à supprimer.
Page
50 à 53. Notes de voyages . Morceau de mémoire .Brève narration
du périple effectué avec mon ami M..vers la Bretagne en stop.
C’était l’époque ou nous pratiquions le mantra. Nous avons été
accueilli chez mon autre ami D… que je retrouve ici, vêtu d’une
étrange façon, en combinaison bleue avec le crâne rasé . C’était
l’époque du MANTRA nous récitions le mantra dans les près
derrière la maison de D…qui s’amusait de nous voir faire. Il
m’avait dit - c’est toi qui ressemble au maître , car tu a une
posture superbe, M.. lui paraît complètement cassé !.- M.. se
contentait de rester assis sur un banc pour pratiquer, car il avait
des problèmes de varices. C’es pourtant M.. qui m’avait initié
au mantra.
Cette partie bien entendu s’insère dans les
journaux .
Page
55 à 57 deux pages a supprimer.
relecture
suite
#Je
dois placer ici également une tentative de retranscription du
manuscrit , que j’avais réalisée en Février 2000 sous le
pseudonyme que j’utilisais couramment encore à cette époque,
celui de St Jean D’Astre. Il sera intéressant d’observer , les
suggestions produites par le texte initial et les variantes que
j’en ai tiré, car une partie du texte qui figure ici, n’a plus
rien à voir avec celui du manuscrit d’origine.
#ST.J.D'ASTRE
DESTINS
1981
UNE TENTATIVE
DE RELECTURE- FEVRIER 2000
Essai
d'écriture expérimentale -prosopopée -
______________________________
LE
EDITIONS DE l’ÄNE
____________________________________________________________
PROLONGEMENT
D'UNE TENTATIVE POETIQUE.
REPRISE
DU CAHIER FEVRIER 2000
Je
tente de rebâtir un récit qui m'échappe. Peut-être voudrait-il
mieux l'abandonner, le retranscrire tel quel me semble presque
impossible vu qu'il est trop désordonné.
_____________________________________________________________
Année
1981.
Couverture
du cahier vert olive foncée, avec des raies blanches.
SUR
LES DEUX PREMIERES PAGES DU CAHIER, UNE SERIE DE HUIT PHOTO DE
L'AUTEUR PRISENT DANS UNE CABINE DE PHOTOMATON au-dessus un texte
écrit au stylo plume.
Destins:
Voir
se dérouler devant soi l'image de ses destins. Prendre peur, se
révolter ; puis soudain se prendre au jeu, s'emballer, les
poursuivre, mais sans courir, " se sentir", sentir la vie
qui naît, qui meurt, se défait et se refait " en soi"
Tout est là ! Tout ici est à dire, et encore à montrer ; à la
fois les joies, l'amour, les misères, la tragédie, et toutes les
formes encore irrévèlées de l'univers intérieur du pathos quoi !
FIGURES
DU PATHOS.
________________________________________________________________________
PHOTOS
PHOTO PHOTO
PHOTO
de
l'auteur
_________________________________________________________________________
PHOTO
PHOTO PHOTO
PHOTO
_________________________________________________________________________
Chacune
des photos représente un visage de moi différent à chaque fois.
Mai
81 à Paris
DESTINS
Prosopopée
Prosopopée
.N.F.(Gr. Prosôpon,personne, et poiein, (faire ). Procédé par
lequel l'orateur ou l'écrivain prête le sentiment et la parole à
des êtres inanimés, à des morts, à des absents : Platon a fait
parler les lois dans une magnifique prosopopée.
LAROUSSE
CLASSIQUE.1957.
PAYSAGE
ET DESTIN.
PROLOGUE
EXCENTRIQUE
POUR
ACCOMPAGNER LES NOTES D'UN SCRIPTEUR ABSENT.
Le
travail misérable de la plume- qui avance et défriche-le laisser se
faire de lui-même ; laisser le sol et les airs se rencontrer sans
heurt dans l'étalement docile d'une écriture de la lenteur.
Ecrire
seulement quelques instants dans la journée, quelques heures par
jour, ou parfois moins ou carrément ne rien écrire.
les
ruptures de l'écriture correspondent à des mouvements d'errance de
doute d'imperfection qui sont le fait même de la vie.
Ils
rentrent dans L'IMMENSE CHAMP D'ERRANCE DE L'ECRITURE.
On
est lié à des projets à des plans - à des symétries - comme on
est lié à des dissymétries de toutes sortes. Sensations, ardeurs
psychoses, rêves, passions ; nous sommes liés, sans toujours
pouvoir distinguer, où va l'une, où va l'autre ; et sans voir
souvent, ni sentir, l'espace, les cieux ou simplement l'emplacement
des carrefours ou elles se croisent ces étranges réalités, que
j'appelle pour ma part DESTINEES INCONSCIENTES, car elles ne savent
pas la plupart du temps ou elles vont.
Lorsque
les champs d'errance de l'écriture rencontrent ces étranges
destinées ; nous traversons alors une sorte de grand paysage. C'est
celui là que j'appelle le paysage de nos DESTINS, car il nous
représente tel que nous sommes à travers les formes inconscientes
de l'écriture c'est à dire à travers les formes inconscientes de
nos propres destinées à travers l'écriture.
ECRITURE
EXPERIMENTALE
PROSOPOPEE
FIGURES
A GARDER EN MEMOIRE
Pour
accompagner la naissance d’un poète
DESTIN
I
Figure
I du PATHOS .
PATHETIQUE
( celle d'un poète qui se parle à lui même )
UN
IMMEUBLE UNE CHAMBRE SOUS LES TOIT A PARIS DEBUT DES ANNEES MILLE
NEUF CENT QUATRE VINGT.
Le
poète est assis à une table .
VOIX
DU POETE:
-
J’ écris à contre temps, à contre monde, je lutte contre la
désolation intérieure qui menace.
J’écris
contre l'ennui, contre la stupeur d'être.
Le
ciel est bleu d’un bleu d’azur, un oiseau heurte sa fenêtre .
LE
POETE EST NU , IL MARCHE DANS SA CHAMBRE EN PRISE A LA COLERE
VOIX
DU POETE
-
Nous vivons à l'âge des vertiges ; nos corps intérieurs se sont
leurrés ; gagnés qu'ils sont par la vitesse. Il nous reste
désormais peut de chose à connaître d'eux puisqu’ils se sont
laissés recouvrir par les ossements puérils de l'apparence.-
APPARITION
DU SPECTRE BLANC DU POETE DANS UNE GRANDE GLACE QUI LUI FAIT FACE.
LA
VOIX de son spectre.
Ami
, calme toi, seule la LA LENTEUR des sensations pourra t’ aider à
retrouver la part de l'être disparue derrière l'apparence de vie
crée par la vitesse. APAISE TON COUROUX et regarde plutôt s’élever
dans le ciel la splendide lumière que tes MOTS capteraient s’ils
jaillissaient d’un cœur aussi blanc que faience
.
AINSI
JE DIS OU PLUTÖT LE SPECTRE D’UN POETE ANCIEN QUE TU AS CONNU ME
FAIRE DIRE CECI:
-
Il faut accepter l'insignifiance et la détresse (celle qui résulte
de la lenteur) est le plus difficile à accepter .
DESTIN
II
Deuxième
figure
DEUX
FOIS PATHETIQUE (ou on voit le poète accompagnée de son spectre
blanc ils marchent tous deux nus dans un grand paysage de neige)
VOIX
DU SPECTRE:
Pour
voyager à mes côtés il faudra fermer les yeux quelques instants,
pour contempler un paysage qui semblera à plus d'un indiscernable ;
car il n'apparaîtra nouveau qu'avec une extrême lenteur.
Regarde
cette mer blanche, elle est celle qui accompagnera tes rêves lorsque
tu croira les avoir perdu.
Ne
désespère jamais de me voir réapparaître, le jour ou te sentant
proche de la mort , tu croiras m’avoir perdu.
DESTIN
III
Troisième
figure
MORTELLEMENT
DOULOUREUSE
CHIASMES
( elle montre un homme qui se lève tel un somnambule, d'un lit ou il
était couché dans le creux d‘une vallée immense remplie de sable
et de pierres blanches)
VOIX
DU SPECTRE :
Ne
craint pas poète la vision qui t’apparaît à l’instant .
Montagnes
sucrées vapeurs de cuivre, continents recouverts par des brumes
d'une épaisseur mille fois supérieure à l'épaisseur ordinaire ;
sables mouvants, monstres aux contours indiscernables, somnambulisme
fadeur.
Elle
est un supplice que tu dois accepter, car celui qui prétends marcher
sur les pas du céleste Dante, doit en payer le prix.
DESTIN
IV
Quatrième
figure
TABOU
I
(
la figure du poète ( toujours le même) Il est mort il voyage en
compagnie de son double lumineux, il traverse des paysages
illustres)
VISION
DU POETE LORSQU’ IL TRAVERSE LES PAYSAGES.
VOIX
DU POETE:
-
Nouvelle
passion, comme celle d'un corps qu'on affiche. Rien de plus simple.
Pas de couleur voyante juste des tons assez contrastés pour produire
de l'énergie sexuelle
J'aperçois
sur la montagne qui me fait face (elle est juste face à moi)
l'image peu ordinaire d'une femme couverte de duvets noirs, (elle est
celle femme située dans l'antimonde de mes rêves, et à leur
charnière sexuelle) ; c'est dire qu'elle est assez séduisante pour
me séduire, assez séduisante pour me faire taire, assez belle en
elle-même pour me faire sortir de ma torpeur (du moment).
En
fait cette femme est deux en une.
La
première femme que j’aperçois est semblable à l'image de la
femme telle que je peux la vouloir ou l'exalter dans mes rêves ,
solide attentionnée comme une mère ; (une beauté virginienne dans
le visage) et une façon de dévisager les sens et la réalité qui
n'appartient qu'à ce genre de femme "Terrestre""
Féconde" Terre à Terre".
Et
puis il y a cette autre femme qui lui fait face ( son visage est
renversé à l'intérieur ) elle lui tourne le dos, sœur jumelle de
la première venant d'on ne sait ou. femme totalement séductrice,
jouisseuse sans fin, au sourire qui éclaire, au regard d'enfant ; au
corps lisse et attirant, elle tient sur son ventre un rameau d’or,
et dans son sexe ouvert l’on aperçois une rose qui resplendit.
Ces
deux femmes m’invitent à les suivre , et je me vois les suivre
accompagné de mon double de lumière.
DESTIN
V
Cinquième
figure.
TABOU
II
Scène
d’amour scandaleuse avec les femmes au milieu d’une vallée
remplie des ossements d’une guerre récente. Le double lumineux du
poète est absent.
VOIX
DU POETE :
-
Je
prends l’une par derrière et l’encule , elle crie et joui en
même temps, du sang coule sur les ossements blanc qui jonche le sol,
je prends un os et le colle dans le sexe de sa sœur , qui se
masturbe avec , une pluie de rose sort de son sexe, et des serpents
dorés glissent sur le sol, un soleil ardent apparaît remplacé
bientôt par une fine pluie de fils de soie. Je me roule dans le
corps ardent de la femme à la beauté virginienne au visage de
madonne, elle me tire la langue, je me jette sur sa toison noir et
je la baise, son corps blanc se tord au milieu des éclats d4os qui
jonchent le sol d’une ancienne guerre fatale, des armes d’or à
demi rouillées nous servent de rempart, je jette mon sperme dans les
cuisses de cette femme qui m’attire a elle et qui me sert, elle me
regarde d’un regard de cristal bleu qui déteint sur le ciel
d’azur phosphorescent . Je mords et creuse les flanc de la
séductrice qui s’est approchée de nos étreintes pour s’y mêler
tout entière Je suis celui qui brise les totems interdits, car je
sais que l’une et l’autre son sœur , ou peut être même mère
et fille. Mon sexe érigé en totem se coule dans les profondeurs ,
avec lui coule l’inceste, car ces filles sont aussi de ma chair,
comme si leurs soupirs entendu à mille lieux réveillaient ma
jouissance, je sens en moi surgir un désir d’e m’unir à elles
toujours plus violent. Alors devant moi bientôt je vois surgir le
devin de la chair et de l’esprit , il agite son branle et jette ses
feux de lumière , je le vois répandre son sperme sur la vaste
étendue du paysage ; il est l’engendreur , celui qui multiplie les
orgasmes et fait jouir les lois, ses poèmes sont des poèmes de
sperme, et son nom résonne au milieu des nuées, ils s’appelle
DIONIS.
DESTIN
VI
Scène
de crémation.
Le
poète EST ETENDU NU SUR UN BÜCHER il est mort deux femmes sont
au pieds du bûcher, elle jette des fleurs ET DU PARFUM sur le
bûcher. Un prête attends pour brûler le bûcher.
Le
spectre du poète et son double lumineux sont debout à côté du
bûcher.
VOIX
DU POETE
Je
me réveille d’un rêve que j’ai fais, je ne sais pas si je dois
m’apitoyer sur moi même ou m’enfuir, mais m’enfuir ou?
Car
le rêve que j’ai fais était d’une étrangeté si rebutante que
j’ai cru mourir en jouissant dans mes rêves.
Mais
ou suis à présent?
VOIX
DU SPECTRE DU POETE:
-
Tu t’apprête à revenir de la mort, tu va bientôt apercevoir,
ton nouveau visage, lorsque les flammes du bûcher dévorerons ton
corps, tu seras déjà au delà de la naissance, tu erreras dans une
nouvelle vie, car dans celle ci tu auras cherché en vain la
naissance et la mort dans des endroits qui n’offraient que la
désolation.
Demain
tu reviendras peut être purifié , car tu as rencontré celui qui
sait comment - ON SE LIBERE EN CETTE VIE de toutes perceptions -
Et
les femmes qui pleurent ta dépouilles se réjouiront avec toi , car
elles te verrons renaître, dans une vie semblable à celle qu’elle
désirent depuis toujours pour elles .
VOIX
DU DOUBLE DE LUMIERE;
Regardes
amoureusement le feu qui brûle , il va te faire renaître.
FIN
De
grandes flammes s’élèvent au bords d’un fleuve , dans un grand
paysage de neige .
Deux
femmes voilées jettent des cendres dans un fleuve.
.
_____________________________________________________________________
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