J.POETIQUE DES ANNEES 80.
lundi 11 juillet 2022
jeudi 5 juillet 2018
INTRODUCTION AUX ECRITS POETIQUES DES ANNEES 80.
BRUT
Aux lecteurs:
LES TEXTES QUI SONT PRÉSENTÉS DANS CE BLOG SONT VOLONTAIREMENT DES TEXTES BRUTS.
J'en améliorerai la formes plus tard,mais aussi l'esthétique pour l'instant ce sont simplement des textes bruts.Les fautes de frappes et les incorrections font partie de la littérature dérivante telle que je la conçois,il ne faut pas y voir un simple effet de ma négligence.
BRÈVE D' INTRO
Les textes que j'ai réunis ici appartiennent à ce que j'appelle la poétique alternative de J mon alter ego ,ce ne sont pas tous des textes poétiques au sens stricte ,ils sont de toutes sortes et si certains d’entre eux comme Instants ou Destins sont des textes poétiques,beaucoup sont des textes du quotidien.Ils s'inscrivent dans la réflexion que J poursuit sur l'essence de sa propre vie,mais aussi sur ce qu'il appelle l'essence poétique,ce sont des récits de l'expérience poétique de la vie.Pour J ,l'essence poétique ne peut pas se limiter à des techniques narratives particulières;elle englobe toutes les facettes du narratif quotidien .Ces textes prolongent sa réflexion sur l'essence du récit.A travers eux J se projette dans une lecture renouvelée de la poétique moderne.C'est à travers l'élaboration d'un roman (perpétuellement inachevé,mais aussi perpétuellement en voie d’achèvement) ,qu'il conçoit la lecture de ces textes (qu'il dit expérimentaux) ,c'est un roman de l'expérience et du vécu que livre LA POÉTIQUE de ces années là.Elle est déjà une part du roman post-moderne ,qui va venir boucler la trajectoire pseudo littéraire de J quelques années plus tard.
ELEMENTS notes sur le théâtre.
ÉLÉMENTS
ÉLÉMENTS
(notes
sur le théâtre)
1980
(UN CAHIER VERT)
Quelques notes en
guise de préface
Shanghai.
Vendredi 5
janvier 2001.
Au départ
je n'avais pas l'intention de montrer ces textes qui semblent
présenter assez peu d'intérêt par rapport à l'ensemble des
écrits de la même période ( les années 80 )car ce sont pour
l'essentiel de simples notes prises en vue de concrétiser des
projets de théâtre) .Pourtant du point vue du mémorialiste ( je
suis mon propre mémorialiste ne l'oublions pas) toute sorte d'écrit
à son importance; les écrits pourvus qu'ils soient des écrits,
ont une même valeur, qu'ils soit écrits littéraires, qu'ils
appartiennent au journal, ou qu'ils soient de simples notes prises,
comme ici ( en vue de projets) ces écrits possèdent tous une égale
importance; c'est pourquoi le transcripteur
que je suis devenu aujourd'hui, doit se
résigner ( malgré lui)à les incorporer à la suite des autres
écrits car ils font partie ( que je le veuille ou non) de la matière
intellectuelle qui appartenait à mon univers de cette époque( le
début des années 80). Il ne s'agit pas pour moi d'étaler, ou de
compiler jusqu'à l'extrême( et de livrer en vrac )tout ce qui s'est
écrit ( de ma main ). Je dis cela malgré que la tentation me soit
venue durant une période de céder à ce caprice Compulsionnel
et de me livrer à la reconstitution
minutieuse de tous ces écritures qui
se sont accumulées dans mes cartons au cours des années passées(
entreprise qui observée sous cet angle pourrait faire penser à
celle d'un malade ou à celle d'un maniaque obsédé par la
restitution minutieuse du passé, même si ce dernier s'avère en
mains endroits totalement illisible).En réalité même dans ce genre
d'entreprise (obsessionnelle) il faut savoir se raisonner et
effectuer un tri; par exemple, beaucoup des écritures ( datant des
années 80) ne sont que de simples brouillons ou des notes prisent
pour l'étude que je devais effectuer sur Brecht Artaud ( étude qui
n'a jamais vu le jour) les restituer dans leur totalité confinerait
à la démence, en montrer quelques aperçu par contre peu avoir son
intérêt . D'autre part, à un autre niveau concernant ces divers
écrits, et plus spécialement dans le cas des éléments d'écriture
se rapportant au théâtre, il y a eu des éléments jouant en
contresens de ceux que j'ai noté plus haut ( ma propension à
vouloir tout montrer) il y a si l'on veut chez moi une sorte
d'autocensure qui s'est produite concernant ces écrits, et plus
spécialement celle concernant les écrits (ou les brouillons) se
rapportant à mes tentatives théâtrales. Cette autocensure se
rapporte à deux périodes de ma vie; la première correspond à ma
décision de monter sur Paris ( à l'âge de vingt quatre ans) à ce
moment, je décide de suspendre ma vie ( secrète de dramaturge ) je
n'arrêtais pas depuis l'âge de dix huit ans de concevoir des
pièces de théâtre ( deux ou trois seulement furent écrites en
entier).La deuxième période se situe quelques années avant la
naissance du peintre ( dans le courant des années 80) lorsque j'ai
décidé d'abandonner totalement et définitivement tous projets liés
au théâtre. On me dira en haussant les épaules ( et on aura
raison) que ma vie de dramaturge ne devait pas être si importante
que cela. En 1980 j'avais trente deux ans, je vivais à Paris depuis
environ huit ans, et durant ces huit années, je n'avais rien ou
quasiment rien écrit au niveau théâtrale, tout ce que j'avais
fais, c'était passer quelques années de mon temps à m'initier
aux techniques de l'acteur , par le biais des études théâtrales
que j'effectuais alors à la fac de Paris VIII. Tout ce qui me
restait de mon ancienne passion de dramaturge ( était resté dans
des cartons, dans la maison de mon village natal) et depuis que
j'étais à Paris je n'avais quasiment écrit aucune pièce de
théâtre. Pourtant c'est vrai, le théâtre demeurait toujours (
au début de l'année 80)une de mes préoccupation majeure; j'avais
presque renoncé toutefois à écrire des pièces de théâtres (
selon l'ancienne formule, et j'aspirais à crée une espèce de
nouveau théâtre inspiré du théâtre de rue, un théâtre ou
l'écriture dramaturgique soit directement liée au statut de
l'acteur.).Les ELEMENTS ( c'est leur titre) dont je livre ici la
transcription ,les éléments font (strictement) partie de mes
dernières obsessions concernant le théâtre, je ne crois pas que
mes cartons me livreront d'autres ( écrits) de ce type; c'est
pourquoi ils possèdent un intérêt à leur manière; ils conservent
l'empreinte des dernières formes d'obsession théâtrales qui
furent les miennes à cette époque, ce faisant ils complète
l'espèce d'autoportrait que livre presque à leur corps défendant
les différents écrits datant de cette période. C'est sans doute
pourquoi, le mémorialiste maniaque ( caché derrière mon dos) ne
pouvait que se réjouir d'un élément ( si infime soit il) qui
ajoute une touche supplémentaire de couleur au portrait (en
filigrane )que dessine ces écrits( une touche de couleur qui fait
légèrement contraste) et qui nuance l'idée générale qu'on
pourrait se faire de celui qui loge derrière ceux ci si ont les
avaient lu sans avoir entendu parler de lui par le passé.
La maison
de lumière 90CTOBRE 2001
Je dois
préciser qu'une grande partie des écrits théâtraux ont été
détruits ( une pleine caisse que j’avais récupérée ) lors de
mon départ de la base alternative des bords de seine . Tout ce qui
reste qui a rapport aux notes sur le théâtre, appartient à ce que
j'ai bien voulu sauver ( dans un dernier sursaut ) de cette activité
que j'avais décidé d'anéantir, après quelle m'ait si violemment
passionnée,et si violemment fait souffrir .
DESTIN version deux
ST.J.D'ASTRE
DESTINS
1981
TENTATIVE
DE RELECTURE- FÉVRIER 2000
Essai d'écriture
expérimentale -prosopopée -
LE ÉDITIONS DE L’ÉTRANGE ET DU BROUILLARD
DESTIN
PROLONGEMENT D'UNE TENTATIVE POÉTIQUE.
REPRISE
DU CAHIER FÉVRIER 2000
Je
tente de rebâtir un récit qui m'échappe. Peut-être voudrait-il
mieux l'abandonner, le retranscrire tel quel me semble presque
impossible vu qu'il est trop désordonné.
Année
1981.
Couverture
du cahier vert olive foncée, avec des raies blanches.
SUR
LES DEUX PREMIÈRES PAGES DU CAHIER, UNE SÉRIE DE HUIT PHOTO DE
L'AUTEUR PRISENT DANS UNE CABINE DE PHOTOMATON au-dessus un texte
écrit au stylo plume.
Destins:
Voir
se dérouler devant soi l'image de ses destins. Prendre peur, se
révolter ; puis soudain se prendre au jeu, s'emballer, les
poursuivre, mais sans courir, " se sentir", sentir la vie
qui naît, qui meurt, se défait et se refait " en soi"
Tout est là ! Tout ici est à dire, et encore à montrer ; à la
fois les joies, l'amour, les misères, la tragédie, et toutes les
formes encore irrévélées de l'univers intérieur du pathos quoi !
FIGURES
DU PATHOS.
PHOTOS
PHOTO PHOTO
PHOTO
de
l'auteur
PHOTO
PHOTO PHOTO
PHOTO
Chacune
des photos représente un visage de moi différent à chaque fois.
Mai
81 à Paris
Prosopopée.N.F.(Gr.Prosôpon,personne,
et poiein, (faire ). Procédé par lequel l'orateur ou l'écrivain
prête le sentiment et la parole à des êtres inanimés, à des
morts, à des absents : Platon a fait parler les lois dans une
magnifique prosopopée.
LAROUSSE
CLASSIQUE.1957.
DESTINS
4.2.81
NOTES D'UN SCRIPTEUR ABSENT.
PAYSAGE
ET DESTIN.
Le
travail misérable de la plume- qui avance et défriche-le laisser se
faire de lui-même ; laisser le sol et les airs se rencontrer sans
heurt dans l'étalement docile d'une écriture de la lenteur.
Écrire seulement quelques instants dans la journée, quelques heures par
jour, ou parfois moins ou carrément ne rien écrire.
les
ruptures de l'écriture correspondent à des mouvements d'errance de
doute d'imperfection qui sont le fait même de la vie.
Ils
rentrent dans L'IMMENSE CHAMP D'ERRANCE DE L’ÉCRITURE.
On
est lié à des projets à des plans - à des symétries - comme on
est lié à des dissymétries de toutes sortes. Sensations, ardeurs
psychoses, rêves, passions ; nous sommes liés, sans toujours
pouvoir distinguer, où va l'une, où va l'autre ; et sans voir
souvent, ni sentir, l'espace, les cieux ou simplement l'emplacement
des carrefours ou elles se croisent ces étranges réalités, que
j'appelle pour ma part DESTINÉES INCONSCIENTES, car elles ne savent
pas la plupart du temps ou elles vont.
Lorsque
les champs d'errance de l'écriture rencontrent ces étranges
destinées ; nous traversons alors une sorte de grand paysage. C'est
celui là que j'appelle le paysage de nos DESTINS, car il nous
représente tel que nous sommes à travers les formes inconscientes
de l'écriture c'est à dire à travers les formes inconscientes de
nos propres destinées à travers l'écriture.
ÉCRITURE EXPÉRIMENTALE
FIGURES A GARDER EN MÉMOIRE
DESTIN
I
Première
figure
PATHÉTIQUE ( celle d'un spectre, le spectre d'un poète)
J'écris
à contre temps, à contre monde, en lutte contre la désolation
intérieure qui menace.
Contre
l'ennui, contre la stupeur d'être.
C'est
que nous vivons désormais à l'âge des vertiges ; nos corps
intérieurs se sont soudains leurrés ; gagnés qu'ils sont par la
vitesse. Il nous reste peut de chose à connaître d'eux ( puisque
le plus souvent, nous les avons laissés recouvrir par les ossements
puérils de l'apparence).
Seule
la LA LENTEUR des sensations peut nous aider à retrouver la part de
l'être disparue derrière l'apparence de vie crée par la vitesse.
Accepter
l'insignifiance et la détresse (qui résulte de la lenteur) est le
plus difficile.
DESTIN
II
Deuxième
figure
DEUX
FOIS PATHÉTIQUE ( celle du poète accompagnée de son spectre)
Pour
voyager à mes côtés il faudra fermer les yeux quelques instants,
pour contempler un paysage qui semblera à plus d'un indiscernable ;
car il n'apparaîtra nouveau qu'avec une extrême lenteur.
DESTIN
III
Troisième
figure
MORTELLEMENT
DOULOUREUSE
CHIASMES
( elle montre un homme qui se lève tel un somnambule, d'un lit ou il
était couché dans une chambre a Paris)
Montagnes
sucrées vapeurs de cuivre, continents recouverts par des brumes
d'une épaisseur mille fois supérieure à l'épaisseur ordinaire ;
sables mouvants, monstres aux contours indiscernables, somnambulisme
fadeur.
(Il
est quinze heures je me lève.)
DESTIN
IV
Quatrième
figure
TABOU
( la figure du poète ( toujours le même) Il est mort il voyage en
compagnie de son double lumineux, il traverse des paysages
illustres)
Nouvelle
passion, comme celle d'un corps qu'on affiche. Rien de plus simple.
Pas de couleur voyante juste des tons assez contrastés pour produire
de l'énergie sexuelle
J'aperçois
sur la montagne qui me fait face (elle est juste face à moi)
l'image peu ordinaire d'une femme couverte de duvets noirs, (elle est
celle femme située dans l’anti-monde de mes rêves, et à leur
charnière sexuelle) ; c'est dire qu'elle est assez séduisante pour
me séduire, assez séduisante pour me faire taire, assez belle en
elle-même pour me faire sortir de ma torpeur (du moment).
En
fait cette femme est deux en une.
La
première est semblable à l'image de la femme telle que je peux la
vouloir ou l'exalter, solide attentionnée comme une mère ; (une
beauté virginale dans le visage) et une façon de dévisager les
sens et la réalité qui n'appartient qu'à ce genre de femme
"Terrestre"" Féconde" Terre à Terre".
Et
puis il y a cette autre femme qui lui fait face ( à l'envers mais
son visage est renversé à l'intérieur ) elle lui tourne le dos,
sœur jumelle de la première pourtant, venant d'on ne sait ou. femme
totalement séductrice, jouisseuse sans fin, au sourire qui éclaire,
au regard d'enfant ; elle qui est-elle ?
.
LES TEXTES PEINTS
.St J.D’ASTRE
REVOIR TOUS LES TITRES DES TEXTES PEINTS
OUVRIR UN RÉPERTOIRE TECHNIQUES DES ÉCRITS
NOTE
A PROPOS DES TEXTES PEINTS ET DES AUTRES QUI SUIVENT.:
Les textes
peints comportent deux cahiers et se finissent sur deux textes
d'abîme.
Ce qui
commence comme une expérience poétique ne trouve pas sa fin dans
les textes poétique, le vertige intérieur qui a saisit celui qui
est à la recherche de lui même la fait chuter.
Il ne pourra
se ressaisir qu'à travers le corps d'un autre ( ce corps revêt la
forme d'un homme - (Nichiren ) que lui a fait connaître son
ami M…cet homme a prit la forme d'un bouddha -). Ici
c'est une autre épreuve qui commence, celle du poète ( à peine)
devenu disciple et qui oscille face à la recherche de la voie (
parce qu'il ne veut pas perdre l'usage de lui même). ( Fidèle à
ses habitudes , le scripteur prend des notes ( il écrit MANTRA un
texte qui relate les obstacles qu'il rencontre dans la récitation du
Mantra NA MOI R ). Le texte se boucle au final sur le rejet de la
pratique du Mantra, car l'image du maître qui se trouve derrière
le mantra, il ne parvient pas à l'aimer .Il n'aime pas cet homme qui
lui rappelle trop les hommes, il ne parvient pas voir en lui une
véritable réincarnation du bouddha.
Notes: La
plupart des Titres des textes peints ont été rajoutés par moi à
la frappe de ces textes; mais celui qui avait eut l'idée de les
présenter de cette manière, c'était celui qui les avaient écrits
il y a vingt ans de cela, il avait abandonné ces textes en route,
car il pensait qu'ils ne contenaient rien, j'ai voulu aller voir.
ST.J.D'ASTRE.
.St J.D’ASTRE
REVOIR TOUS LES TITRES DES TEXTES PEINTS
OUVRIR UN RÉPERTOIRE TECHNIQUES DES ÉCRITS
NOTE
A PROPOS DES TEXTES PEINTS ET DES AUTRES QUI SUIVENT.:
Les textes
peints comportent deux cahiers et se finissent sur deux textes
d'abîme.
Ce qui
commence comme une expérience poétique ne trouve pas sa fin dans
les textes poétique, le vertige intérieur qui a saisit celui qui
est à la recherche de lui même la fait chuter.
Il ne pourra
se ressaisir qu'à travers le corps d'un autre ( ce corps revêt la
forme d'un homme - (Nichiren ) que lui a fait connaître son
ami M…cet homme a prit la forme d'un bouddha -). Ici
c'est une autre épreuve qui commence, celle du poète ( à peine)
devenu disciple et qui oscille face à la recherche de la voie (
parce qu'il ne veut pas perdre l'usage de lui même). ( Fidèle à
ses habitudes , le scripteur prend des notes ( il écrit MANTRA un
texte qui relate les obstacles qu'il rencontre dans la récitation du
Mantra NA MOI R ). Le texte se boucle au final sur le rejet de la
pratique du Mantra, car l'image du maître qui se trouve derrière
le mantra, il ne parvient pas à l'aimer .Il n'aime pas cet homme qui
lui rappelle trop les hommes, il ne parvient pas voir en lui une
véritable réincarnation du bouddha.
Notes: La
plupart des Titres des textes peints ont été rajoutés par moi à
la frappe de ces textes; mais celui qui avait eut l'idée de les
présenter de cette manière, c'était celui qui les avaient écrits
il y a vingt ans de cela, il avait abandonné ces textes en route,
car il pensait qu'ils ne contenaient rien, j'ai voulu aller voir.
ST.J.D'ASTRE.
48
TEXTES PEINTS
EXTRAITS DE DEUX
CAHIERS
UN JOURNAL INTIME (CAHIER
ORANGE)
UN
JOURNAL INTIME ( CAHIER BARIOLE)
TOUS DEUX DATES DE:
1981
Beaucoup de mes écrits ne demeuraient que sous forme de
projets , les parties que j'en montrait n'étaient jamais finie,
c'était toutes ou presque toutes des parties de texte inachevées,
DES FRAGMENTS. Ces fragments d'écritures sans doute me fascinaient
comme m'ont toujours fascinés tous les écrits inachevés;( ils me
fascinaient , mais ils étaient marqués en même temps du signe
d'une malédiction, celle de mon impuissance à les prolonger) je
pouvais trouver ( dans mes meilleurs moments d'abandon à cette sorte
impuissance) une certaine beauté dans la chose inaboutie; comme si
la chose inaboutie montrait finalement autant dans son désespoir de
n'être rien, que les œuvres les plus signifiantes, les plus
constituantes de la littérature( cela je le pressentais plutôt
instinctivement). Cette sorte de désespérance, d'impossibilité
d'être je la trouvais fascinante, et j'en cultivais peut- être le
charme ( noir) s'en m'en rendre compte . Mon écriture de cette
époque, était sans doute à l'image de ce que j'étais alors un
être fait de fragments -de désirs de moi insatisfaits -( je le
savais c'est aussi pourquoi j'aspirais à naître). Ca c'était la
partie des écrits qui s'inscrivent chronologiquement dans les années
72-79- Venaient à leur suite, ceux des années 80, "et entre
autre" ce texte qui fait partie des "tentatives d'écriture
et de sauvetage par l'écriture" que j'avais amorcé au début
de 1981 en réponse à cette désespérance cette déperdition, que
je sentais en moi du seul fait que je me sentais impropre "à
naître " à naître à l'écriture ,mais aussi à naître à
moi même. Cette tentative pour donner à mes écritures une
consistance qu'elles ne semblaient pas pouvoir obtenir (ces écritures
me fuyaient continuellement) j'avais trouvé comme substitut ici
pour qu'elle prennent forme cette manière de les faire ressortir
,sous forme de" textes peints ". Je voulais qu'on les
voient exactement comme ils étaient, des textes peint "de
l'intérieur"; comme si le fait d'ajouter de la couleur ( une
couleur parfois tragique) à des textes d'apparence parfois
insignifiants pouvaient faire en sorte qu'ils se différencient,
qu'ils deviennent plus intéressant; plus évocateurs; comme si les
mettre en valeur de cette façon, c'était leur redonner de
l'importance dans le programme invisible d'écriture que je m'étais
donné, (assister à ma naissance par le biais de l'écriture)
véritable ÉPIPHANIE en fait programme de renaissance que je
mettais en exercice dans mes pages( à mes meilleurs moments) sans
être sur tout a fait que c'était bien là un acte de naissance qui
s'opérait, car ma conscience toujours était aveugle et je dérivais
( malgré quelques éclats de lucidité) . Je voulais peut- être
peindre ces textes comme je peignais à l'époque ( j'ai commencé en
effet à l'époque, à peindre sur des journaux; je peignais sur des
journaux qui se transformaient en des espèces de stèles ( des
totems plats )sur lesquels figuraient des signes primitifs que
j'avais volé aux anciennes peuplades archaïques, et que je déposais
sur les images (photographique) et sur les signes (typographiques) du
journal comme pour tenter de les mêler ou de les faire se confondre). J'imaginais peut-être de créer des textes tatoués,
comme des écritures ( tatouées sur la peau ou sur la page). Ce que
je tatouais; c'était sans doute et plus que probablement mes états
d'âmes, mes états d'être, mon impuissance à vivre et celle à
naître. Les textes peints appartiennent à une de mes tentatives (
vaine naturellement ) pour percer les secrets des espaces intérieurs
( ceux de l'être et ceux de l'écriture de l'être) colorer ces
textes c'était une tentative pour en faire jaillir des figures qu'on
ne pouvaient voir à l'ordinaire" car ces figures étaient
peintes à l'intérieur par les formes de souffrances et les formes
de plaisirs que celui qui écrivait éprouvait à l'instant ou il
se livrait à l'acte d'écrire". C'était forcément des
tentatives vaines et assez élémentaires pour percer les secrets de
l'être, mais c'était dans cet sorte d'égarement là, que je me
tenais alors.. C'est ce que je me propose d'aller revoir ici.
ST.J.D'ASTRE
Mardi 12 Décembre 2000Shanghai.
PREMIER
CAHIER
-1-Texte peint aux couleurs de l'attente
P.3
-2-Texte peint aux couleurs de la dissolution
-3-Texte peint aux couleurs de la résolution
-4-Texte peint avec la matière noire de mes chimères
-5-Suite des chimères
-6-Texte peint dans la couleur du ressassement
-7-Texte peint dans la couleur de mes nuits passées aux
messageries
-8-Texte peint avec des couleurs claires
-9-Texte peint avec la couleur de mes rêves d'écriture
-10-Texte peint aux couleurs de mes racines
-11-Texte peint dans la couleur de mes nouvelles
résolutions
-12-Texte peint dans la couleur de mes attentes
-13-Texte peint dans la couleur de mes rêves
adolescents
-14-Texte peint dans la couleur des Mac.DO
-15-Texte peint à travers ma fatigue
-16-Texte peint dans la couleur du …
-17-Texte peint de mes incertitudes
-18-Texte peint avec la couleur de nouvelles résolutions
-19-Texte peint dans la couleur de mes imprécations
-20-Texte peint dans la couleur de mes délires
-21-Texte peint au réveil avec du plomb ( texte peint à
la verticale de moi - même, texte
peint sans grâce)
-22-Texte peint avec les eaux d'une fontaine ou se
baignaient quelquefois mes nuits pleines
de Tristesse
-23-Texte peint avec des riens
-24-Suite du texte peint avec des riens
-25-Texte peint dans le feu de ma vindicte
-26-Peint avec mes hargnes
-27-Texte peint comme on peint un tableau
-28-Texte peint avec la couleur de la désespérance
-29-Texte peint contre moi
-30-Texte peint comme on dit…avec une très légère
emphase
DEUXIÈME CAHIER
-31-Texte peint dans mes rêves
-32-Texte peint avec mes anciens troubles
-33-Texte peint comme un roman
-34-Texte peint avec des souvenirs anciens
-35-Texte peint avec la douceur des abîmes
-36-Texte peint avec ma peine
-37-Texte peint avec mes peines ( suite)
-38-Texte peint aux trois- quarts sous hallucination
-39-Suite du texte peint au trois -quarts sous hallu
-40-Nouvelle suite des textes peints sous hallu
-41-Texte à demi peint et abandonné
-42-Texte peint entre deux anciens rêves
-43-Texte peint avec mes désarrois
-44-Texte peint avec ma peine (nouvelle suite)
-45-Texte peint à la va vite
-46-Texte peint sans beauté
-47-Premier texte peint dans l'abîme.
-48-Second texte peint dans l'abîme.
(1)
TEXTE PEINT aux couleurs
de l 'attente
C'est
une raison puritaine? Qui commande peut-être à ce genre d'attitude;
mais elle est chez moi inscrite dans ma nature comme une seconde
nature. Si je n'ai pas envie de donner, je ne donne pas, et c'est ce
qui se passe aujourd'hui. " Pas avare , mais économe"
disent les Vosgiens. En tout cas, ce dénouement n'est pas fait pour
me déplaire; inconsciemment, je désirais peut-être réajuster ce
lieu ( *) à mes passions, et lui redonner la possibilité d'être
plus autonome, car je pensais y attirer des femmes pour les
subjuguer. Je dois dire cela, avec un peu d'ironie, car je ne suis
pas certain d'arriver à mes fins avec la dose de légèreté que
requiert ce genre d'opération. J'ai décidé quoi qu'il en soit,
d'abandonner certaines rigidités de conduites liées à mes
fantasmes de création., j'ai comme une envie soudaine de m'éclater
d'abandonner mes vices ( mes tortures) et certains de mes principes
de morale devenus caducs. Il me semble avoir perdu les semaines
passées beaucoup trop de temps dans des opérations de "
survie" de la survie pure et simple. J'ai de nouveau envie de
vivre selon le rythme impulsé par mes désirs profonds, leur laisser
plus d'envergure pour s'exprimer, ne plus être à l'aguet ; cela
peut aller du voyage à l'écriture, en passant par tout le reste
soit théâtre et peinture; j'envisage même ouvertement de me
débarrasser de ce fil encombrant qu'est devenu ce projet de thèse à
rédiger; pour le moment faute de mieux; j'ai décider de continuer à
ramer dans mes nuits pour amasser du fric et pour voir venir. Mais
cette position ne me satisfera pas longtemps.
(2) TEXTE PEINT
AUX COULEUR DE LA DISSOLUTION
Point
mort.
Lagune,
mais aussi lacune dissolution, terre plane ( jusque là ou le relief
s'enfuit à l'intérieur des terres).
Manque
de cœur, solitude, tristesse peut - être (pourtant il ne sert à
rien de pleurer, les larmes seraient en trop).
Il
n'y a rien à montrer (au public).
Les
bancs ici d'ailleurs sont entièrement déserts ( pas de public pas
de lecteur, pas encore) demeure seule le vaste corps horizontal de la
plaine et le sable qui la recouvre ( il n'y a pas d'herbe)il y a
seulement debout sur le sable ,un homme qui marche presque sans but.
Il
avance à pas comptés, comme un drôle d'oiseau
Il
avance à pas comptés dans ses mouvements
Premier
mouvement
Celui
de la peinture, toujours trop rapide sans doute alors qu'il faudrait
prendre le temps de s'asseoir pour sentir, il se lève, s'active (
inutilement)il s'escrime avec ses pinceaux, et pour finir il en sort
des mondes absolument étrangers à tous ceux qu'il connaît
Théâtre
Pour
le théâtre c'est la même chose
Toujours
trop rapide
Il
court comme un damné, il pique un grand sprint de coureur de font,
Mais
il livre une course trop rapide, pas assez intérieur cet homme!
Il
court et tombe il fallait si attendre!
Retour
à la case de départ il fallait si attendre!
Il
court toujours avec la même hâte!
Il
a une quasi incertitude sur ce qui va se produire dans son futur!
C'est
pourquoi il court.
Mardi…(sans
date)
Résolution
TEXTE
PEINT AUX COULEURS DE LA RÉSOLUTION
Me
lève à 19H
Ai
dormis une partie de la nuit 2H
J'hésite
à ré attaquer l'étude sur B… A…je me pose des problèmes,
cela n'est pas bon,je dois pourtant poser des choix. C'est à
nouveau le désert intérieur.
Produire
pour produire, cela n'est pas bon.
Je
continue ( récemment) une petite série de peintures sur journaux,
en les enduisant de vernis à vieillir ( opération dangereuse ) pour
le papier. De toute manière cela donne des choses moyennes.
Si
l'acte de peindre ne se rattache plus à un mouvement intérieur, il
m'intéresse moins; en tout cas je le sens déphasé presque inutile.
C'est plus généralement ma position EN l'intérieur DE ce monde qui
est devenue problématique " trop extérieure". Je sens
moins les choses et les rattachent donc moins à la vie, car ma vie
est trop pressée.
J'ai
peut être trop d'idée toutes faites sur la vie. Des projections
dans la tête, beaucoup trop d'images.
Il
faut aimer les hommes c'est la seule chose importante, je ne les
aiment pas assez.
J'aimerais
bien rassembler mes forces pour en faire le point. Avoir des vues
plus claires sur mon destin au lieu de travailler au coup par coup
selon les humeurs et les coups de gueule; rejoindre la communauté
des hommes par le biais d'une activité qui m'offre satisfaction.
Mais ici à la place je m'offre un peu de tout et un peu de rien…je
manque de sagesse.. je panique sur l'avenir, je cherche trop à
entreprendre des choses extérieures à ma vie. Il y a un
mégalomaniaque qui soupire en moi.
Il
me faudrait rejoindre un temps des profondeurs ( celui qui me fait
défaut en ce moment) être moins spécifiquement rationnel en
certains cas.
J'aspire
à l'être universel et non pas à la spécialisation, c'est peut
être ce qui peut me créer certains problèmes parfois.
Aujourd'hui
encore je manque de détachement ( ou de consistance) car j'ai du
mal à présent de sentir la position que j'occupe dans le mouvement
naturel des choses. Et s'est important je crois de bien s'accorder
avec soi même pour se " réaliser". Pour me réaliser je
m'occupe encore trop de moi sans doute. Je dois prendre le temps de
laisser venir les choses à moi; avoir ce qu'on appelle "de la
disponibilité intérieure"
(4) TEXTE PEINT AVEC LA MATIÈRE NOIRE DES CHIMÈRES
Les
orages sont dans ma tête; absurde cette guerre des mondes
intérieurs? Que cherche le sujet en guerre? A trouver sa place dans
le monde? La satisfaction dans la contemplation d'une image qui se
refuse à lui? Je n'ai pas régler tous mes vieux conflits, ils
demeurent en moi à l'état brut; ils étaient demeurés tapis dans
un recoin d'espace; ils n'attendaient qu'un instant favorable pour
resurgir; ils ressortent exacerbés après tout ce temps passé à
se vautrer dans l'ombre. Leur donner du champs est nécessaire pour
qu'ils puissent s'exprimer. Ils prolifèrent en moi et forment des
petits et des grands tas de misère, qui fondent sur ma vie à des
heures régulières; ils portent surtout sur des questions d'identité
dirions nous; sur des images mentales obsessionnelles, sur des désirs
contradictoires. Je voudrais tout gagner, toutes les parties du jeu,
celles engagées dans des paris ( chimériques) sur la création,
être tout en même temps, et cela bien sur est absurde.
(5) SUITE DES CHIMÈRES
Je
dois opérer des choix silencieux; me défaire de certaines de mes
chimères, sinon je vais m'enfoncer, enfoncer encore plus mon restant
d'existence dans ce territoire "maudit" ou loges mes
sublimes folies intérieures; je dois m'éloigner de ce marécage
bruissant d'insecte, qui commence par puer avant de succomber. Au
surplus ici, il n'est question que du temps qui m'obsède, alors que
la bas quelques pas plus loin; la vie semble si simple est si
tranquille, elle semble souveraine.
20.2.81.
(6)
TEXTE
PEINT DANS LA COULEUR DU RESSASSEMENT
Des
champs de forces et de désirs se percutent, des étendues de ruse
silencieuses s'affrontent et travaillent ,ce sont des temps de
supplicié, ils sont de nature concrète, simple et stupide. J'ai
dressé hier , comme on dresse des CHIMÈRES de multiples projets en
théâtre, en peinture, en écriture , j'ai en quelque sorte engagé
des coureurs pour courir après ces maudites chimères, ce sont ces
coureurs qui me tuent à présent " coureurs performance"
comme je les appellent ils me tuent à petit feux. Ils voudraient de
la consécration peut être et s'énervent sur les standards de la
compétition; car l'homme ne peut tout faire en tout cas tout d'une
seule fois; encore le pourrait il qu'elle intérêt de l' faire s'il
le fait comme moi, au prix de la folie.
(7)
TEXTE PEINT DANS LA COULEUR DE MES NUITS PASSEES AUX MESSAGERIES
Lundi
14H10.
Réveil
embrumé, me rappelle l'époque ou je trimais en usine la nuit ,
même impression au réveil; et en sus il y a des impressions de nuit
qui me remontent à la tête ,celles liées à toute la faune
cosmopolite qui travaille là (aux messageries) celle que j'aime et
celle que je déteste; je pourrais parfois avoir envie de la décrire;
cela servirait il à quelque chose?
Si
ce devait être, je commencerais par décrire ceux que j'aime, le
premier serait :
A…ce grand Tunisien à la veste à carreaux rouges et
noirs ( canadienne) son éternel bonnet sur le crâne, il est fort en
gueule, c'est un personnage sentimental, qui réagit avec le cœur;
avec des détours calculés quand il veut produire des effets,
mais…je ne suis pas dupe. C'est lui qui ma guidé la première fois
pour aller à Bobigny. Il y a une sorte de connivence qui s'est crée
entre nous deux, une connivence que j'ai encore du mal à distinguer.
A….(je
ne retiens pas son nom ) me rappelle quelqu'un d'autre que j'ai
connu,( j'ai du mal à me rappeler qui…) peut être H…. qui
bossait aussi à l'usine ou j'étais dans les Vosges. Il a du sentir
(ou pressentir immédiatement) mes résistances et mes faiblesses,
mes points vulnérables; il m'a mit tout de suite au parfum (dans le
bain) le premier jour de mon arrivée, en m'initiant (tout comme H….
l'avait fait à la boîte ) aux combines et coup tordus qui ont lieu
ici (il la fait à sa façon…un peu brusque) en m'indiquant les
têtes à s' méfier; les têtes de cons, fayots, enculés, chefs,
petits chefs et apparentés qui risquaient de me rendre la vie ici
impossible si je ne les tenaient pas à distance. Peut être que ce
qui nous relie A…est moi, c'est notre sens de l'individualité;
nous sommes des têtes brûlées nous ne supportons pas qu'on touche
à notre individualité. Nous n'en faisons qu'à notre tête…
(8)
TEXTE PEINT AVEC DES COULEURS CLAIRES
Ah
! comme j'aimerais pouvoir mieux raconter les histoires pour avoir le
plaisir de montrer celle là, celle de mes compagnons de trime dans
la nuit, celle de ces individualités , montrer ces hommes de cœur,
(ces méchants parfois) ces simples hommes (et qu'ils soient homme
du peuple comme on dit homme du peuple comme moi c'est encore autre
chose). Pour écrire…je ne suis pas Aragon.
Si
j'aime beaucoup les romans populaires de K. ( comme ce roman Memed
le mince) c'est qu'une partie de moi se reconnaît dedans, des romans
qui décrivent la peine la dureté la révolte la solidarité les
bassesses et la haine des hommes cela ne peut pas être mauvais; j'ai
surtout envie de rencontrer l'homme plutôt que les cultures qui
l'ont façonné, plutôt que les classes sociales qui l'entoure;
(mais cette forme de naïveté chez moi je le sais, ne sévit que
sous un mode passager ); c'est un mode passager de conscience; car
quand je me réveil de ma naïveté, je sais que cultures classes et
conflits sont là; c'est pourquoi alors après avoir été naïf, je
commence par m'intéresser à la véritable nature des choses; c'est
la nature véritable des choses qui m'intéresse , mais alors
parfois, la nature presque à l'état brut , c'est pourquoi je peu
dire aussi que je m'intéresse quelquefois à la nature de l'homme
dans ce qu'elle à de plus élémentaire et de plus brut.( brut et
élémentaire comme certaines choses que j'écris sans m'en rendre
compte peut être).
(9)
TEXTE PEINT AVEC LA COULEUR DE MES RÊVES D’ÉCRITURE
Je
sens que j'aimerais accorder plus d'importance à tous ces
personnages qui courent à travers mes nuits, ils appartiennent
tellement à ma réalité qu'ils lui donne "chair" je dois
trouver des moments de liberté pour les compter (et les
entreprendre) car je voudrais les doubler à ma propre réalité ( à
celle que je vis dans les marges souterraine de mes fantasmes de
création)A LA FOIS PEINTRE SANS L’ÊTRE,A LA FOIS ÉCRIVAIN SANS L’ÊTRE DRAMATURGE SANS l’Être, A LA FOIS ACTEUR SANS L’ÊTRE, A LA
FOIS ÉTUDIANT SANS L’ÊTRE…ambiguïté culturelle et sociale;
ambiguïté temporelle et spatiale, ambiguïté humaine si l'on veut
( mais sans problématique outrée) sauf en des moments de "vertige"
( car l'unité demeure en l'homme malgré tout). Mais c'est l'intérêt
de ce cheminement qu'il m'intéresse de narrer un jour ( comme par
ces diverses tentatives j'avais déjà tenté d'en extraire les
grands thèmes, à travers OKAPOULKOFOU et Nuit aux pôles, et ce
roman ( l'épopée d'un héros) ; et je ne désespère pas un jour
d'entreprendre l'épopée épique surnaturelle et sociale de cette
LONGUE MARCHE VERS LE MILIEU DE MES RÊVES.
Mercredi
26 Discothèque Beaubourg.
(10)
TEXTE PEINT AUX COULEURS DE MES RACINES
Ambiance
éclectique des gens déplacent des postes vidéo( un fond musical
autour du cou).*
Je
viens à l'instant de contempler un reportage sur la fête dans le
Languedoc, cela donne envie d'y être, de faire la fête avec eux;
envie surtout de nouer des liens affectifs culturels avec une
collectivité; j'ai pensé aux Vosges en voyant ce reportage ( dans
l'est les traditions carnavalesques n'existent pas ) en tout cas pas
dans les Vosges. Cela me manque parfois le contact vrai avec une
collectivité. Mais la collectivité me semble t'il n'a presque plus
d'âme à présent et son identité se perd, elle est partie
ailleurs. Nous vivons en des temps ou la mémoire se perd. Quand les
racines culturelles d'un peuple s'épuisent, c'est qu'il est devenu
temps pour lui de renouer avec son histoire, pour retrouver en elle
de nouveaux motifs d'affirmation. Je ne suis pas pour le
nationalisme, je considère seulement que la survie d'un individu
comme celle d'un peuple passe par la reconnaissance d'une identité
culturelle collective ( ce qui est à la base des racines de chacun)
et que sans elle ( à moins de s'affirmer à travers une identité
culturelle de substitut) chacun peuple et individu sera en passe de
"périr". Dans ce pourrissement, il se fera peut être une
renaissance ( mais rarement) le plus souvent l'assimilation se fera
au profit d'autres types de valeurs culturelles parfois si éloignées
de celles qu'on trouvait à l'origine, que celui qui se fera
assimiler risquera fort de perdre " sa première identité"
son identité propre; cela se fera au profit d'un double culturel qui
créera en lui une -identité artificielle-; artificielle si cette
derrière est trop éloignée de son vécu véritable. L’identité
doit se construire aux sources du vécu, sinon l’homme dépérit.
Dimanche
29.
Soleil
sur Paris.
Me
lève à 13heure.
J'ai
fais hier soir la tournée "des amis" suis passé chez M..
qui s'apprêtait à fêter ses trente ans, il y avait X… et
C…*nous avons bu du champagne et plaisanté, je suis remonté
ensuite jusque chez C...qui n'est pas rentrée d'Italie; seule
COL.. se trouvait la bas. Je suis allé plus loin, chez S.. et
C.. j'ai passé la soirée la bas, avec C.. et sa sœur CHRIS
puis des amis qui sont passés.
JE
ME TROUVE A UN POINT DE STATIONNEMENT , LE TRAVAIL NOCTURNE AU VOLANT
DE MES J 7 SUCCESSIFS ABSORBE DE PLUS EN PLUS MON TEMPS ET JE
CONSACRE DE MOINS EN MOINS D’ÉNERGIE A MES PROJETS ARTISTIQUES
DIVERS.
Je
suis retourné pour la première fois aux séminaires de V.. sur les
DEA et Doctorats; je n'avais dormi que trois heures; tout cela s'est
passé comme dans un rêve. Je me suis contenté de m'apercevoir que
mon travail sur la thèse en était resté" à un stade
primaire" comparé au travail de certains . Je suis venu
chercher ici les points d'appuis pour me relancer, mais je vais
devoir fournir beaucoup d'efforts si je veux présenter un travail "
correct" en temps voulu. Je vais sans doute réamorcer une ligne
de travail d'ici peu. Ce serais dommage d'arrêter si prés de la
ligne d'arrivée. Mais je dois combler certaines déficiences, et
certains retards; je peu tenter ( pour m'aider) d'utiliser comme
support analytique pour mon étude le travail de M… P ...* sur
ce qu'il appelle " la trans culture" et trouver un rythme de
travail régulier, méthodique.
J'envisage
aussi de réamorcer certains " Travaux écrits". Je dois en
effet tenter certaines échappées dans l'écriture; mais pour cela
je dois consolider ma base " littéraire" si je puis dire,
faire preuve de plus de rigueur de travail.
(12)
TEXTE PEINT DANS LA COULEUR DE MES ATTENTES
Lundi
1er
mars
Après
" une étreinte" provoquée par la lecture de très beaux
contes arabes, je donne ( pour me justifier) quelques lignes dans ce
cahier ( pour justifier mes journées) ou il ne se passe rien ( façon
naturellement de parler, car si on y regarde de plus prés il se
passe toujours quelque chose). APRES CETTE ECLABOUSSURE DE SOMMEIL
QUE LES NUITS PROVOQUENT,JE SUIS PRET A M'EVEILLER A L'HEURE PRECISE
OU JE DOIS REPARTIR POUR UNE NOUVELLE ESCAPADE DANS
CES NUITS BLANCHES " TROUÉES DE TRAVAIL"( j'ai écris cette
phrase comme dans un rêve , comme si c'était de l'écriture
automatique, c'est pourquoi je l'aie soulignée).
J'ai
fais une nouvelle escapade à Beaubourg cet après midi, je voulais
me replonger dans l'étude sur B…et A…*je m'aperçois que c'est
plus difficile que prévu; je dois me fouetter, ranimer mon intérêt
pour ce travail( efforcer d'éveiller mon esprit) en vue d'une
approche critique ( qui me fait défaut). J’ai acheté en sortant du
resto.U. rue Mazet trois bouquins , entre autre un sur Gauguin, car Gauguin m'attire violemment à présent , sa vie, ses voyages, ses
toiles. Écrire une histoire de Gauguin pour le théâtre me
tenterais, mais comme j'ai déjà engagé de multiples projets sans
les poursuivre résolument et le plus souvent sans asseoir leurs
bases, je me demande si ce coup de foudre pour Gauguin n'est pas
qu'une passade. Projet aussi d'une pièce à l'aide d'un titre ( pour
stimuler son envol) …J'irai
pleurer autour du Gange…contenu
encore imprécis, mais il porte en soi mon désir de renouer avec
l'écriture théâtrale; l'inconvénient c'est que je risque de
manquer de place pour laisser glisser tous ces projets, vu ma lenteur
à en concevoir un jusqu'à sa fin.. à moins qu'une inspiration
radicale ne me vienne en aide et me pousse soudain à écrire…
(13)
TEXTE PEINT DANS LA COULEUR DE MES RÊVES ADOLESCENT
Mercredi
Certaines
sensations au réveil me bouleversent parfois, quand je m'imagine
tout à coup transporté dans un temps ( toujours plus lointain)
situé dans mon adolescence à la campagne, ou étant seul , je
découvrais avec passion " le plaisir et la réjouissance qu'il
y a à être seul"; je découvrais en même ( est ce par hasard)
la réjouissance infinie de l'écriture; écriture accolée à
certains états intérieurs; ou la seule passion est celle de la
nature, et des mots qui servent à l'écrire ( sensation d'un temps
sans brisure) temps pur de l'écriture, écriture invisible du temps.
Temps pur de l'existence, non accaparé par les "devoirs"
de l'existence, sorte de mysticisme intérieur ou la joie qui naît
provient aussi de l'illusion (littéraire) posée sur le monde. Temps
fort des années de formation individuelle ou l'écriture ( elle
seule) jouait comme une compagne; ou la compagnie d'autres écritures
( Rousseau, Chateaubriand) me transportait dans un siècle ou
n'existait pas encore la terreur des médias; sorte de fuite hors du
temps, bercée par des étreintes avec soi même, avec les autres par
le plaisir d'être soi même après l'écriture. Promenades dans la
nature ( sur le flanc de la montagne) promenade méditative chargée
de grandes espérances. C'est sans doute ce premier contact de
l'écriture qui me bouleverse; le retrouver un instant après tant
d'années d'errance et de misères ( intérieures) contact avec cette
écriture qui marque l'intimité du domaine intérieur et trace sa
voie silencieuse brutale solitaire royale; écriture de l'isolement
et des états méditatifs, plaisir de l'étreinte méditative; quand
le plaisir de vivre était plus puissant qu'aujourd'hui, malgré la
différence de l'âge. Vocation solitaire de l'écrivain, mon double
d'hier, que je m'oblige à délaisser pour des raisons particulières.
Trop tôt pourtant pour faire le point, pour m'arrêter dans
l'isolement de la campagne, dans les solitudes de l'écriture et dans
ses passions, ses étreintes, ses méditations, car je m'efforce
toujours de croire que j'ai des courses "à conjoindre" que
le temps de l'immobilité ne m'est pas encore donné, que les
épaisseurs de ma carrure sont encore trop visibles pour que je
puisse corps et âme m'abandonner au monde de la sainteté intérieur.
J'ai des courses à mener à travers le temps. Le temps des
réalisations et ces courses aussi ont de l'ampleur et de l'apanage.
Si je reste à Paris, n'est ce pas une des raisons qui est que la
ville m'oblige à la conquête d'autres espaces ( moins intérieurs,
plus sociables)des conquêtes- de
destin et de guerre
-. Ne suis je pas aussi un guerrier parti à la conquête de ses
images intérieures; un guerrier parti rejoindre les images qu'il
s'est donné à lui même, (comme une sorte d'exercice comme épreuve
comme passion) pour se réaliser (à travers elles à travers leurs
étendues presque sans fin). Le guerrier des songes intérieurs, et
des passions extérieures doit accepter ses destins intérieurs et
ses passions extérieures. Un jour peut être ses passions
imaginaires rejoindront peut être son histoire intérieure…ce jour
là il naîtra.
(14)
TEXTE PEINT DE LA COULEUR DES MAC DO.
Je
suis allé mangé dans un Mac Donald ce soir, cela m'arrive rarement,
puisque j'ai rarement du fric, mais j'ai déjà éprouvé d'autres
fois cette sensation de dépaysement lorsque j'y suis. C'est comme si
soudainement j'avais l'impression d'être un autre, et c'est une
sensation assez positive par certains côtés, puisque soudain
j'existe au milieu du monde, comme un acteur social; les femmes
peuvent me regarder et je peu les regarder ( je ne regarde qu'elles)
sans que cela ne pose de problème (de rapport) puisque nous sommes
entourés par des glaces, et la glace fait partie du rapport; il n'y
a pas comme dans le métro par exemple cet sorte de voyeurisme du
regard ( qui traque et qui s'empare à travers le reflet teinté de
la glace) de l'image de l'autre, position obscène, car la plupart du
temps, l'autre me fait face; et c'est ma peur ma mauvaise conscience
ou bien ma timidité mon manque de courage ou ma perversité qui fait
que je l'observe " de biais" en quelque sorte, sans nouer
de relation directe avec elle ( comme une personne à part entière).
Dans le Mac Donald l'artifice et une convention ( comme la nourriture
d'ailleurs) elle fait partie de cette culture d'avant garde que nous
as envoyée l'Amérique pour donner l'impression à l'homme de la rue
qu'il appartient au nouveau monde.
(
15) TEXTE PEINT A TRAVERS MA FATIGUE
Je
manque à certains égards de résolution dans mes projets, c'est
souvent le reproche que je me fais. Il me manque aujourd'hui "une
force de travail accomplie" pour organiser et développer"
des espaces de création". Je suis sous le coup d'une fatigue
qui me double en permanence, et j'aimerais parfois mieux résister à
cette sensation de glissement qui s'opère au contact "de ce
travail nocturne aux messageries" qui me sert aujourd'hui de
justification contre ces manques au niveau créatif. Je voudrais
faire effort pourtant pour atteindre à d'autres rendement; mais cela
suppose une dose de détermination qui n'est pas encore en moi.
J'accorde encore trop de prix à mes sublimes états intérieurs.( La
confusion des sentiments n'aide pas à se ressaisir).
Dimanche
15 .3.81.
(
16) TEXTE PEINT DANS LA COULEUR DU …
Le
printemps s'éveille, je le sens au remue ménage que commencent par
faire les oiseaux sous mes fenêtres . Le printemps est toujours une
renaissance; une nouvelle sève monte dans l'arbre, et c'est à
nouveau le bourgeonnement. Des odeurs de campagne viennent donc me
chatouiller les narines et c'est tant mieux, car j'en avais mare de
cet hiver froid et pourri.
J'aimerais
en profiter pour faire le ménage dans ma maison, (y voir un peu plus
clair ) ensuite remuer la terre de mes jardins , réfléchir
,savoir ou semer et quoi semer.
Le
besoin d'écrire monte en moi, comme une jeune sève, mais mon arbre
est fragile.
(
17) TEXTE PEINT DANS LA COULEUR DE MES INCERTITUDES
Je
suis attiré par la fable l'épopée et le conte sans que cela ne se
traduise concrètement par un travail ( qui irait dans ce sens) Si
l'épopée la fable les types de narration populaire me captivent;
c'est que je sens qu'il y a là une sorte de sociabilité de
l'écriture; une sociabilité de l'écriture qui rejoint le grand
public,( c'est sans doute cela qui m'intéresse). Car écrire pour
n'être lu que par des intellectuels à cessé de m'emballer ou pire
écrire comme je le fais ( pour un lecteur invisible) est difficile.
Je sens qu'il est possible à travers les principes de narration de
la fable et de l'épopée de renouer avec une tradition de la parole
, - ou l'histoire
mise en jeu s'expose comme un bien public
- , ou le divertissement n'exclut pas ce qu'on appelle pompeusement (
la prise de conscience) . Mais j'ai encore un peu de chemin à faire
avant d'être en état de pouvoir écrire de telles choses. Car
quelle épopée mettre à jour? Quelle fable? Quel roman réutiliser?
Je sais que dans ces journaux (intimes)que j'écris je pourrai demain
venir puiser quelques matériaux; pourtant les choses ne
m'apparaissent pas assez nettement encore . Je peu certes imaginer
des héros; mais mes héros hélas s'affrontent se bousculent au
portillon de l'histoire sans savoir laquelle ils doivent affronter;
le roman d'essence autobiographique se le dispute dans ma tête au
roman d'épopée classique . Je dois consacrer quelques heures de
réflexions ( à ce grave problème qui me tourmente par instants)
de façon à préciser ou je veux vraiment aller…
(
18) TEXTE PEINT AVEC LA COULEUR DE NOUVELLES RÉSOLUTIONS
1
Avril 81
Grand
rire sur la surface de mes cahiers, au moins 7 à 8 cahiers
commencés, l'un sur INSTANTS L'AUTRE SUR DESTINS, un autre sur
PEINTURES, et puis quoi encore…Mais j'ai l'impression que les
choses avancent peu. Je veux trop saisir à la fois, et ce n'est pas
possible. Je me dis qu'il doit bien sortir quelque chose de tout ça
un jour ou l'autre ( ce n'est pas possible d'être aussi touche à
tout).
Aujourd'hui
je suis libre à plein temps pour quelques mois, ( deux ou trois).
J'aimerais consacrer le meilleur de mon temps à cette étude sur
B..A..mais la peinture me talonne…et ce que je produis est
trop fugitif trop rapide pour me satisfaire.
Ces
signes japonais pendus avant hier dans mon espace ( le début sans
doute de quelque chose) mais trop fugitif. Je suis un peu saturé de
ces courses de part et d'autre, je dois me donner le temps de saisir
davantage les rapports qui s'installent, et faire preuve de fermeté,
c'est à dire privilégié un rapport( celui de l'étude) en
approfondissant ce rapport, sinon je ne fais rien de bon, cela je le
sens avec de plus en plus d'évidence…c'est pourquoi une discipline
m'est nécessaire, je dois me donner un emploi du temps, trouver un
rythme et être à l'aise dans ce rythme( celui de l'étude).
J'ai
vu une expo cet après midi A… et C…* deux peintres qui
quelque part me servent de référence. J'aimerais au niveau pictural
( toutes proportions gardées) faire preuve de plus de "
consistance".
Pour
peindre, je dois me placer en dehors du temps.
(
19) TEXTE PEINT AVEC LA COULEUR DE MES IMPRÉCATIONS
Mars
le 4
J'hésite
soudain à tracer des mots sur le ( plâtre blanc ) de la feuille.
Cette
réalité là à travers l'écriture, est ce bien moi qui la parle?
Ou est ce l'écriture qui la parle pour moi? Le centre d'une "
solitude totale" n'a jamais cessé d'exercer ses attraits devant
moi. Et c'est de nouveau comme une sorte de fascination qui agit,
l'écriture me tire et elle me recouvre en même temps ( elle
m'enfouit) à travers elle je m'extrais et pourtant en mains endroits
je m'enfonce. Cette écriture là qui s'écrit n'est qu'un simple
moment de ce qui m'appartient, puisque dans ma propre réalité, elle
se refuse à éclore, à s'affranchir elle se refuse à avoir des
rapports avec le monde; cette écriture là à la fin DEVIENT SA
PROPRE FIN. Quelque chose doit cesser, quelque chose doit éclore,
quelque chose doit cesser dans ce mouvement perpétuel qui va de mes
doutes ultimes à mes passions excessives. Je dois sortir de l'homme
que j'aurais voulu être, pour rentrer dans celui que je suis
réellement. Et cet homme à moitié femme est un corps en révolte
contre les impératifs de la tête ( et de l'histoire?) ce corps là
se cherche un partenaire résolu et sans peur, comme un corps
d'écriture ou
l'esprit et les sens se marient ( sans angoisse, sans fausse pudeur)
avec résolution.
(20)
TEXTE PEINT DANS LA COULEUR DE MES DÉLIRES
Réguler
certaines visions non mûres
Les
apprêter, les extirper, les polir.
Mais
les genres s'entremêlent
A
travers le NOIR (strié, mordant) GRIFFER la plaque (Lisse et dure)
de l’apparence.
Besoin
de ce contact, mais…désarroi
Désarroi
devant l'impuissance momentanée..
JE
CHERCHE A CONSTRUIRE UN LIVRE DE POSSESSIONS
Aux
tableaux d'écriture illustré par l'auteur (Dante un second Dante)
auteur vivant peut être cette fois au XX ème siècle (mais
personne ne le saurait).
MOI.
L'écriture
sera t'elle ce lieu magique et enchanté (ou s'acharnant contre les
éléments hostiles) le poète va sortant de la nuit? De la nuit ou
son génie repose. Sortant il va pour démystifier L'ARTISTE ET SES
SUBLIMES POUVOIRS dit il.
Mais
LUI, je le vois devant moi.
IL
CLAME TOUJOURS SON DÉSARROI :
Il
dit :
Je
ne sais d’où me vient CE MANQUE A COMBLER, CETTE DOULEUR, je ne sais
d’où me viennent ces fièvres, ces tourments qui me rongent.
Souffrance
combat avec la cruauté la douleur, la lumière, et pour finir les
ombres, les couleurs, les cris et le silence terrifiant , qui tourne
en rond comme le PATHOS.
QUESTION
ABSURDE dit il , rien n’arrive je suis sur le point de m’écraser
sans retour.
MOI
à lui à ce poète maudit je dis :
RESTONS
DEBOUT , REFLEURISSONS, SOYONS CLAIR , PEUT ON CONCEVOIR QUELQUE
CHOSE DE CONGRES LOIN DU PATHOS QUI FAIT DURER LA NUIT DE
MALHEUR ,LOIN DU PATHOS QUI FAIT FUIR LA RAISON.
Jetons
sur la table comme un jeu nos arguments.
LE
MIEN LE VOICI :
CONCEVONS
UNE CHOSE QUI SOIT DIFFÉRENTES CHOSES , UNE CHOSE QUI SOIT A LA FOIS PIÈCE DE THÉÂTRE ROMAN ÉPIQUE ET PEINTURE CINÉMA GRAVURE POÉSIE
GRAPHIQUE HOLOGRAMMES SONORES ET VISUELS , CHANT ET
CANTIQUE , LIEU PROFANE ET SACRE , UN FUSIONNEMENT ET UN
BOULEVERSEMENT QUI OBLIGE LE SPECTATEUR A L’EXTASE , ET AU
CHAVIREMENT, UN BOULEVERSEMENT METTANT TOUS LES SENS A CONTRIBUTION
. Établissons des règles simples pour construire ce projet.
LUI
ne me voit !
IL
CRIE .
IL
SE TORD .
Il
hurle comme dément !
N’écoute
pas mes arguments.
LUI
-
Quelle démarche intérieure furieuse rame en moi ici ! Besoin
de briser, attaquer de toucher …TOUCHER LE CŒUR DE L’ÉMOTION.
TOUCHER LA PIERRE DURE DE LA DOULEUR ;
Quelle
est cette vision aperçue lors de mes déroutes CETTE DOUBLE VISION
APOCALYPTIQUE .
D’UN
COTE
ATTAQUER
LES NERFS COMME ARTAUD ATTAQUER LA SENSIBILITÉ ATTAQUER LA
CULTURE ;
D’UN
AUTRE RIEN D’AUTRE QUE DE SUBLIMES INSTANTS MARQUES PAR LE DÉSIR
illustre DE POÉSIE et PAR LA TRANSE SACRÉE DES ANCIENS VOYANTS.
LA
DIVINE COMÉDIE DES MONDES PRÉSENTS .
-------------------------------------------------------------
DÉLIRE
(SCENARIO)
AINSI
SE DEPLOIT ENTRE LUI LE POÈTE FOU ET MOI SON ALLANT UNE FRESQUE
QUE NI L’UN NI L’AUTRE NE PARVENONS A maitriser.
(24)
SUITE DU TEXTE PEINT AVEC DES RIENS
On
voit DANS UN PREMIER ÉTAT sur un écran immense.
L’Excitation
mentale du poète
ET
LA PREMIÈRE VISION CINÉMATOGRAPHIQUE QU’ELLE ENGENDRE
Planche
Dantesque- Vision Théâtrale - Des mondes actuels , buildings, avions
,trains, volcans , arbres immenses, animaux , foules en délire
passent et repassent, gros plans de visages et de ruines, gros plans
de ciels et lumières, gros plans de tempêtes et de terres sans fin,
gros plan de ciels et d’horizons sans fin gros plan d’eau aux
horizons sans fin.
Poèmes
symphoniques sur un immense écran ou la musique abstraite, se
mélange aux cris du monde .cris d’enfants d’oiseaux, de douleur
de plaisir, vagissements craintes folies,cris d’amour de douleurs,
de détresse d’extase etc..
Cris
DEUXIÈME ÉTAT
PARTITION
PEINTE
Ébauche de la vision de son ALLANT sur un deuxième écran immense.
Fresque
noir et blanche à la plume ou à la gravure gravure à l’eau forte
.On voit l’allant peindre.
Les
gravures Correspondent aux états mental du poète vu par L’ALLANT
à travers ses visions, L’ALLANT représente le poète au moments
de ses descentes dans les gouffres intérieurs.
TROISIÈME ÉTAT ;
ESSAI
typographique et cinétique projetés sur un troisième écran
immense.
QUI MÉLANGE ;
UN TEXTE
POÉTIQUE QUI N’EST PAS ENCORE ÉCRIT
ET QUI RESTE A ÉCRIRE
UNE VISION POÉTIQUE D’UNE TRAVERSÉE DES MONDES INTÉRIEURS DU POÈTE MATÉRIALISÉ PAR UNE VISION CINÉMATOGRAPHIQUE .
Traversée de précipices de
plages de paysages de neige et de déserts.
LE CORPS NU DU POÈTE .
Nouvel écran immense on aperçoit
un homme nu en train de peindre une grande toile .
AU MÊME INSTANT SUR TOUS LES ÉCRANS S’INSCRIVENT ( en clignotant) CES LETTRES
LA
DIVINE COMÉDIE DES MONDES PRÉSENTS VA S’OUVRIR DEVANT VOUS APPRÊTEZ
VOUS A L’EXTASE.
Des danseurs vont apparaître
sur la scène, ils danseront des danses extatiques aux airs de Baratta ,mais écrites dans une langue inconnues.
Tous les danseurs et les danseuses
seront nus, ils danseront sous les écrans immenses, ils auront le
corps couverts d’une fine pellicule de neige et de paillettes qui
brillera et se dissipera dans l’espace au fur et à mesure de la
danse. Les danses cosmiques dureront des heures durant.
L’hémicycle qui accueillera le
spectacle aura la forme d’une sphère lumineuse .
PREMIÈRE PARTIE
POÈTE SURGISSANT
AU PIEDS DE LA VISION DU MONDE
DANTE RESSUSCITE
Reprise de la
divine comédie de Dante ( par phases) actualisée sous une forme
symbolique entièrement nouvelle. Visible sur tous les écrans
simultanés, reprise en rythme par les danseurs sur l’espace plane
en contrebas.
CECI
EST UNE FRESQUE NOUVELLE
POUR UN MONDE
NOUVEAU°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
*
A
TERMINER
(
21) TEXTE PEINT AU RÉVEIL avec du plomb
(TEXTE PEINT A LA VERTICALE DE MOI MÈME TEXTE PEINT
PRESQUE SANS GRÂCE).
Le
9.4.81.
Réveil
tardif, je m'étais promis de me lever plus tôt, je dois m'inscrire
dans un rythme qui s'accomplisse de lui même. Je tente de
retravailler sur cette étude; je me contente pour ainsi dire de
prendre des notes; mais mes capacités d'absorption sont limitées.
Je peu faire des découvertes qui profitent à ma sensibilité, comme
le début de lecture de ce livre sur l'art de C...*mais je suis
très lent à m'éveiller ( je suis très lent à prendre conscience
de moi-même ). Et c'est dans et par cette voie ( la prise de
conscience de moi même) dans laquelle et par laquelle, doivent
s'accomplir "mes destins" ( si je puis m'exprimer ainsi). Il
me semble que c'est à ce niveau, et seulement à ce niveau que les
choses peuvent commencer à prendre de l'intérêt ou de l'ampleur .
Je n'ai pas encore pris conscience de ma vie, JE SUIS TOUJOURS
L'AVEUGLE QUI TRAVERSE DES PAYSAGES HUMAINS SANS VRAIMENT SAVOIR CE
QUI LA POUSSE ICI, A PART CETTE QUÊTÉ SILENCIEUSE ABSOLUE IRRÉPROCHABLE QUI SE DÉROULE…
JE
N'AI PRESQUE PLUS RIEN, BEAUCOUP DES RÉFÉRENTS QUI ME SERVAIENT
AUPARAVANT DE POINTS DE REPÈRE SE SONT ESTOMPES.
Ma
conscience est encore trop ordinaire, trop empreinte des fantasmes,
(des clichés) des forme d'une civilisation régentée par la vue. Ce
sont mes sens qu'il me faut développer ( et en particulier ) celui
qui fonde la conscience de soi ( conscience de l'univers qui est en
elle et de celui qui l'entoure).
(
22) TEXTE PEINT AVEC LES EAUX D'UNE FONTAINE OU SE BAIGNAIENT
QUELQUEFOIS MES NUITS PLEINES DE TRISTESSE
Cette
nuit( ma nuit est jalonné d'espaces vivants que je suis à peine à
même de sentir tant mon absence est grande). Cette nuit, il y a eut
cette nouvelle rencontre avec Aurélie, qui fut pour moi une sorte de
joie pure. Aurélie est une femme aux mille visages; je l'ai
rencontrée la première fois alors que je déambulais aux limites de
moi même en compagnie de cet acteur perdu qui avait pris les traits
et le corps de Balzac. A ce moment, Aurélie était perdue elle
aussi, et ce n'était pas sa beauté physique qui me surpris alors,
mais une sorte d'élégance profonde qui s'échappait de son être et
qui semblait provenir d'un siècle d'une rare beauté invisible (pour
l'essentiel) à mes yeux. Elle était perdue dans les fossés noirs
de son être, et son regard était tendu vers l'extérieur à la
recherche d'une lueur, c'est pourquoi elle fut happé par Balzac, cet
acteur entièrement aveugle qui dissimulait en lui même une profonde
faiblesse, Balzac était le seul à pouvoir l'apercevoir, car il
avait été placé là pour ça par une main providentielle. Aurélie
cherchait une main pour la sortir de cet endroit du monde ou elle
glissait; elle était à la recherche de tout ce qui surnageait sur
les ruines de ce siècle et quand elle vit Balzac elle comprit qu'il
portait une auréole de mystère qui égalait la sienne. Aurélie
possédait en elle le sens du jeu, du grand théâtre. Elle était
peut être perdue, mais elle était perdue comme une femme belle et
profonde peut l'être ( lorsqu'elle conserve le sens souverain de sa
nature) devant la fourberie grouillante et ruisselante de la race
humaine. Aurélie était d'ailleurs moins aveugle, moins atteinte
peut être par la nuit que je ne l'étais moi même; car elle avait
senti instinctivement que Balzac n'était rien d'autre qu'un "
cave". L'acteur ne servait qu'à dissimuler un homme perdu (
absent à lui même) un homme enfouis dans le désir inaccessible de
la femme, mais incapable de l'aimer, sauf comme un enfant qui désir
un objet pour en faire l'objet de son plaisir. Mais j'aimais Balzac ;
sans doute étais je encore aveugle captif et séduit par le
personnage qui s'était manifesté à moi sous les traits ensorceleur
d'un si
bel
acteur; je ne m'attendais pas à trouver derrière lui, un tas si
grand de misère humaine.
(
23) TEXTES PEINTS AVEC DES RIEN
Le
plus difficile dans l'écriture, c'est sans doute de trouver un
rythme, et de s'y tenir, disons qu'à ce moment là il faut une
certaine résistance, du souffle si l'on veut. Pour ma part je n'en
suis pas encore là. Je peu écrire certains passages qui me
satisferont momentanément, mais le plus difficile c'est de tenir sur
une lancée, et de travailler dans la respiration. Je manque
d'entraînement sur les longues distances; l'écriture spécifique
liée "au journal " ne prête pas dans l'immédiat à de
grandes narrations, comme le demanderait un travail sur la fresque ou
sur l'épopée par exemple qui exigerait une capacité d'énergie
plus considérable.
J'en
suis encore au niveau d'écrire, à la phase de découverte, à la
phase d'apprentissage si l'on veut. Je sens circuler des fluides en
moi, je les laissent s'écouler, après j'examine. Dans le cas
présent, je suis plutôt mal en point ( je parle plutôt de
l'instant présent). Je n'ai pas le ventre plein, et c'est comme si
( dans ce cas là) écrire devenait une difficulté supplémentaire;
c'est comme si je devais m'affronter à un gros tas de cailloux et
les transporter quelques mètres plus loin; lorsqu'on a le ventre
plein, c'est un effort qui s'effectue sans trop de difficulté ( à
part la sueur) mais lorsqu'on a le ventre vide, la sensation d'effort
est multiplié par autant d'efforts qu'il y a de cailloux ( pour
chaque cailloux je dois accomplir un nouvel effort à cause de mon
ventre vide). Alors sans doute dira t'on je devrais manger,
abandonner ( ne serais ce même que momentanément) ce rite
d'écriture et reprendre des forces…Je vais peut être le
faire…mais c'est ennuyeux…j'attendais 2H30 pour manger…car si
je grignote maintenant, je risque de couper ma faim, car il reste à
peine une heure avant d'aller manger…ceci est un détail pratique
anodin dirons nous, mais un détail qui a son importance . C'est que
le travail d'écriture exige des forces, une sorte…( Rupture je
picore) d'équilibre aussi bien physique que psychique. On peu
toutefois probablement être en proie à différents "états
intérieurs" et la sorte d'écriture qui s'associe à tel ou tel
"état intérieur" prendra alors telle ou telle "couleur",
ET C'EST PROBABLEMENT UNE CHOSE INTÉRESSANTE QUE DE POUVOIR PEINDRE
AVEC LES MOTS SELON LA NATURE DE L’ÉTAT INTÉRIEUR, ET DE S'EN RENDRE
COMPTE,CAR CE 'EST PAS TOUJOURS AUSSI ÉVIDENT QU'IL Y PARAIT A PREMIER E VUE.
Écrire
épuise, et cet épuisement est celui d'un lutteur qui cherche dans
le corps à corps avec l’écriture à " traduire une réalité
intérieure"( ou à décrire une réalité intérieure). Dans
l'un et dans l'autre cas, il est besoin de pas mal d'entraînement
avant de se rendre compte de la nature du combat qui est livré. ET
C'EST A PARTIR DE CETTE CONSCIENCE QU'ON A DE SOI A TRAVERS LA NATURE
DE L’ÉCRITURE QUI NOUS TRAVERSE QUE LE COMBAT PREND FORME. Il est
donc toujours question d'un rapport de soi à l'écriture; et c'est
la nature de l'écriture qui fonde un certain rapport à
l'émotion……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….fatigue………………………………………….déclinaison…………………………………………………………………………………………………………….à
prolonger
Lendemain
12H
Parfois
j'ai l'envie psychique de peindre; mais c'est une envie impulsive;
impulsive comme les jaillissements D'UN CORPS COMPRIME EN LUI MÈME
QUI A BESOIN DE JAILLIR A L’EXTÉRIEUR COMME UN GEYSER; corps comprimé
à l'intérieur, dans une coque translucide qui me sert à la fois de
protection et de boîte à mensonge; mensonge peut être sur la
nature de es désirs; puisqu'une bonne partie de ces impulsions là
sont d'ordre sexuelle, forces vitales qui ne trouvent pas à
s'exprimer autrement à l'extérieur, comme si encore en moi une
séparation sévissait qui appartiendrait à une forme d'isolement à
la foi consenti et refusé. Car je suis bien à l'intérieur de ce
ventre ( charnel, substantiel ) doré par des chaleurs animales (
sensuelles féminines). JE VIS SANS DOUTE DANS LE VENTRE PROTECTEUR
DE CETTE FEMME DEPUIS MA NAISSANCE, naissance qui n'a jamais
réellement eut lieu en réalité; je ne sais pas comment je me suis
arrangé pour me réserver cette place à part? C'est comme si je
portais en moi cette poche intérieure A LA FOIS VENTRE ET
LABORATOIRE, laboratoire de rêves, de projets, de fantasmes, corps
lové dans mon propre corps, et naissance sans cesse retardée, en
vue de naître autre " différent" mille fois plus fort;
afin de " naître homme". J'ai pu tenté de sortir de force
de cette membrane qui m'empêche parfois d'être intégralement moi
même; j'ai même tenté de 'expulser de force, et de me projeter
hors de moi dans un sursaut désespéré; alors que l'isolement
intérieur me conduisait à l'asphyxie Cette opération ultime,
extrême, ne m'apparaît pas encore clairement; je sais seulement que
ce jour là, j'ai bien failli rester "hors du monde" pour
toujours, si je n'avais pas rencontré une femme sur ma route à qui
je puisse crier mon " amour". Et des asiles de passage, ou
je puisse refaire ma santé, sans risqué d'être englouti par "
le monde".
LA CONQUÊTE DE L'UNIVERS EXTERNE SE POURSUIT,LA PREMIÈRE NAVETTE
SPATIALE VIENT DE DÉCOLLER ( Sans heurt) SUR LES PLAGES DE LA
FLORIDE.
Quand
la compréhension intérieure de 'homme aura atteint le degré de
compétence dont il fait preuve à l'extérieur; NOUS ATTEINDRONS UN
NOUVEAU POINT, UNE NOUVELLE CONSCIENCE HUMAINE JAILLIRA DANS
L'UNIVERS.
(
25) TEXTE PEINT DANS LE FEU DE MA VINDICTE
EXORCISMES
Colère
Je
viens de me faire tirer la recette du mois ( un peu plus de 1000F);
j'ai failli ( sur L'instant, j'ai failli laisser éclater ma
colère..). N'ayant qu'un coupable ( imaginaire) à m'offrir en
pâture , je suis forcé d'atténuer ma vindicte. J'ai de grandes
idées sur le coupable ( c'est ainsi qu'on se fait baiser la gueule
par un petit truand d'la poésie) bref, le coupable ne vaut même as
la peine qu'on le désigne tant sa petitesse est désobligeante. Je
pourrais pourtant en faire une description spontanée tant qu'à
faire ( d'après moi, c'est un zonard de quatrième zone qui n'a ni
père ni mère, puisqu'il les assassinent dans son for intérieur de
petite salope; il ressemble à une femme de mauvaise vie (à qui
manquerais les plus purs attraits de la féminité) pour n'en rester
que les choses les plus sales. Bref c'est un être lubrique et
légèrement salace, à qui manque la moindre parcelle de volonté;
il s'identifie parfois à Méphistophélès; mais c'est plus par le cul que
par la bouche qu'il lui ressemble , c'est un être vénéneux, (donc
à châtrer par le venin). Je me propose quand je le reverrai de lui
faire cracher sa braise par un bout ou par un autre; si du moins
d'ici là ma colère n'est pas retombée. ALÉAS JACTA ES
(
26) PEINT AVEC MES HARGNES
Matinée
poisseuse
Je
viens de rencontrer mes voisins dans l'escalier; il m'est parfois
difficile de me rendre compte du " point de vue unique" ou
je me place ( l'expression n'est pas heureuse peu importe), ce point
de vue unique, point de vue de l'ambiguïté me renvoi à l'image de
celui pour qui je me prend. Mes voisins ont l'âge de mes parents;
ils me renvoient à l'image de ce que je suis ( sans y paraître) à
l'image d'un fils prodige te ambitieux; à l'image d'un enfant que
j'ai du mal de situer. Cette toile de vanité qui me sépare de mes
origines qui la tissée? Depuis le jour ou j'ai décidé " de
fuir ma condition" je suis devenu " en partie aveugle".
L'orgueil terrible qui est en moi n'a jamais pu accepter d'être un
laissé pour compte; j'ai toujours attendu avec impatience de pouvoir
prendre ma revanche sur le monde. En m'identifiant à l'artiste
créateur je trouvais peut être dans l'imaginaire de mes fantasmes,
certaines compensations à mes défaites passées ( et présentes). Un
arriviste revanchard s'est glissé en moi, un jour de grande
humiliation, il m'arrive de ne plus savoir le distinguer de ce qui
m'est cher.
Il
y a le point de vue du haut, et puis il y a le point de vue du bas;
tout se tient ans cette confusion qui sépare les points de vue et
dans cette confusion…qui les entretiens.
Lé 13.4.81
(
27) TEXTES PEINTS COMME ON PEINT UN TABLEAU
Ai
aperçu deux expos en passant prés du forum des halles( de jeunes
peintres). L’une ma surprise, à cause de l'univers qu'elle dégage en
surface; c'est plein de petits bonhommes blanc saisit dans la réalité
; 'est à dire que ces personnages semblent sorti d'un album pour
enfants tristes. Ces personnages n'ont pas de vie propre, et c'est
sans doute ce qui est surprenant ici; seule la couleur qu'ils portent
sur eux, ( signe d'une fonction ou d'un univers qui les enveloppe)
peut avoir de l'importance. Ce qui est déterminant ici, c'est le
masque blanc ( dans un premier temps) qui sert de visage et qui renvoi à une absence de signification, en effet tous les
personnages sont construits de la même manière , à la manière
d'un jeu de construction pour aveugles ( masques blanc, mains
blanches) chaque suite construite renvoie à l'absence de
signification au niveau des rapports entre les hommes; chaque scène
construite est la préfiguration d'une autre scène qui peut la
suivre ou bien la précéder; pas de roman dans ces scènes, à art
le roman de l'image sur l'image, du signe sur le signe, de la couleur
dans la couleur. Cette vision du monde m'est difficilement
accessible, car elle suppose une sorte de naïveté que je ne possède
pas, ou bien que je ne conçois pas sous cette forme, car ce qui
retient mon adhésion à cette vision, c'est le côté"
préfabriqué de la vision" comme si le peintre qui passait par
là, ne peignait pas la vie, mais son absence; il montre les contours
de la vie; mais en tout cas, il montre une chose sans doute
paradoxale ( à notre époque qui fait semblant d'admirer l'inverse)
c'est que le décor à plus d'importance que l'homme qui le traverse.
L'homme ici n'existe plus, il est noyé par les signes, noyé par les
formes qui 'entourent, il est devenu lui même un objet singulier aux
dimensions d'une toile, de tout petit format.
Le 14.4.81.
La
seconde exposition qui avait lieu dans la même galerie ( une galerie
pseudo - marginale) ma beaucoup attirée, car elle participe de ma
propre sensibilité. Ces sont des dessins à l'encre de chine (
technique bout de bois je crois) très graphiques, comme des
instantanés photographiques , des éléments de la vie pris sur le
vif et isolés dans un espace qui les met en relief.
Il
y a cette voiture qui passe ( la vitesse et le mouvement sont saisis
par le peintre qui en saisit l'instantané) devant cette voiture un
homme pousse une charrette. La juxtaposition de ces deux mouvements
renvoie immédiatement à l'espace environnant, il fait sentir l'âge
ou nous vivons mieux que n'importe qu'elle photographie ne le ferait;
car il nous suggère le mouvement et nous oblige à prendre
conscience ( pour un temps très bref mais suffisant ) de cette
simultanéité des espaces qui s'affrontent et qui sont présents
autour de nous. Il y a l'automobiliste et l'homme à la charrette (
Il y a aussi le rapport à l'espace que nous ne voyons pas, il y a
encore quelque part en Afrique en Asie ou en Amérique du sud un
homme qui marche avec une charrette). De même, il y a le balayeur,
et l'espace vierge qui demeure devant lui ( espace qui ma induit en
confusion, il ma fait prendre ( un instant)le balayeur pour un
colleur d'affiche.) il y a ces espaces plein, brisés par des lignes
verticales ( qui sont en fait des portières de voiture laissées
ouvertes) prés des piétons. Le peintre ici nous fait sentir cette
simultanéité d'espace et rend compte du mouvement qui en est à
l'origine; c'est sans doute ce qui constitue l'originalité de sa
vision qui est d'ordre perceptive et non illustrative, comme celle du
peintre précédent. Il y a le joueur de basket ou un éclat de lavis
sur la feuille crée la perception du mouvement, ou une simple ombre
celle du ballon projeté dans les airs crée la sensation d'un "
présence". Il y a aussi cette ultime petite chose qui
représente un homme tirant une charrette, un homme en train de
traverser un pont; c'est à celle ci que vont mes préférences,
malgré l'attirance que j'ai pour les autres; car cet homme m'a
semblé être "
le voyageur qui traverse le temps" il
m'a fait penser encore, à un de ces personnage de cent ans de
solitude ( le fondateur du village) ce personnage extraordinaire (qui
vit en dehors du temps) qui ne suit que son idéal, et qui le
poursuit en dehors de ce qui se passe autour de lui. Il ma semblé
sortir de l'Amérique latine et traverser un pont en Europe, en
tirant sa charrette comme si tout ce mouvement autour de lui
n'existait pas, comme si la sagesse qu'il portait en lui, suffisait à
son propre univers cette sagesse ( qui provenait d'ailleurs) il
l'avait peut être transporté avec lui sur une simple charrette
comme celle là ( n'est ce pas le comble pour la sagesse ( cette
reine fière ) d'être transporté sur une vulgaire charrette).
Paris
le 14.4.81.
(
28) TEXTE PEINT AVEC LA COULEUR DE LA DÉSESPÉRANCE
Lassitude,
lassitude avec deux T ou un seul T, avec un seul je crois comme
latitude; grande fatigue du corps et de l'esprit( c'est écrit dans
le dictionnaire). Quand je jette un œil sur ma vie, j'éprouve
parfois d'étranges sensations de vertige, de vertige et
d'impuissance; le doute sur ce qui fait l'objet de mes "
recherches" le doute sur mes capacité réelles "
d'artiste"( puisque je ne produit rien) rien qui vaille la peine
d'être nommé. Quelle est ma voie? En dehors de toutes ces pensées?
Mardi
28.4.81.
(
29) TEXTE PEINT CONTRE MOI
Je
suis rentré des Vosges depuis Dimanche soir, avec une crève pas
possible. Et la voici qui continue. Suis resté couché toute la
journée d'hier à lire la descente aux enfers de Dante ( fortes
sensations contradictoires). Je suis encore fragile sur le plan
physique. Mon séjour dans les Vosges sans doute été bénéfique,
mais au fur et à mesure que les années passent, un écart se creuse
entre ma vie à Paris et ce monde là bas. J'ai pu m'en apercevoir
cette fois encore avec inquiétude parfois, car je ne décelais pas
l'origine de ces troubles de comportement qui se sont produits une
fois ou deux, alors que je me retrouvais en présence d'amis. C'est
en fait comme si la distance jouant, je m'étais enfermé en certains
endroits dans une nouvelle manière de vivre ( ma façon de vivre à
Paris) et que je devais à chaque nouvelle prise de contact avec mon
milieu d'origine réajuster mon tir, limer mes prétentions, mettre à
niveau mes "fantasmes". Car un décalage se crée très
vite entre individus aux préoccupations forts différentes les uns
des autres. Mes préoccupations à moi trop "Intellectuelles"
à mon goût se heurtent à la réalité la plus simple,( par exemple
à celle que je rencontre lorsque je suis remis en contact avec la
façon de voir " des gens simples". Ce contact est pour moi
strictement nécessaire, car il m'oblige alors à reconsidérer mes
positions ( toujours trop extrêmes) ou démesurées. Car je suis un
être trop entier dans ses passions, et il m'arrive ce faisant, pris
à mes passions de dériver trop à l'envers de la vie( quand mes
passions mènent trop à l'envers de celle ci); je prend le cas du
théâtre, toute mon étude actuelle me porte à des excès, quand je
dis des excès c'est une façon de parler, cette étude me porte à
l'envers du théâtre actuel, ( du moins dans sa démarche) elle
tente de renouer avec les grands espaces sacrés, et c'est une sorte
de tentation dangereuse que d'y céder tout entier, car c'est
provoquer une sorte d'isolement de l'homme de théâtre . Le théâtre
n'est pas que le sacré, elle est aussi le profane, et c'est de l'un
et l'autre que naissent les vertiges de ce siècle. Les bases de
notre culture sont vacillantes et c'est une erreur que d'aller
chercher trop loin des " raisons" à ce bouleversement des
esprits. Il me faut être plus attentif pour ma part, à ce qui
m'entoure ( plus terre à terre). Nombre de problèmes théoriques
que je me pose, n'ont peut être pas lieu d'être; c'est en observant
et en écoutant davantage ce qui se produit ici bas, que nos
connaissances se développeront. Creuser trop loin à l'intérieur de
l'être n'est pas toujours la bonne méthode, car elle isole trop
celui qui la pratique, et c'est cet isolement lui même qu'il faut
parvenir alors à briser(en renouant peut être avec des traditions
de pensée qui ne traitaient pas l'individu de la même façon que
nous le traitons, en tout cas qui n'isolaient pas autant l'expérience
individuelle de l'expérience collective, rendant par la même
problématique l'expérience humaine elle même, et toute sa
transmission) .
(
30) TEXTE PEINT AVEC COMME ON DIT…AVEC UNE TRÈS LÉGÈRE EMPHASE
Mercredi.
Notes
incessantes, notes répétées, moins comme une litanie que comme un
désir forcené de clarté. J'ai en effet le désir fou de sortir de
l'errance(et de me mettre au travail). Mais ma table est encore
pleine des restes de mes voyages antérieurs, pleine de ces restes
qui forment des tas ( des tas de vie encore non déchiffrés). Pour
pouvoir être efficient, il me faut lester ce qui m'empêche
d'avancer, donc faire le point sur mes terres. Mes terres sont
pleines de champs en friche, pleines de champs incultes. Il y règne
dans certains secteurs une grande anarchie; dans d'autres, un début
d'ordre s'installe. Je dois faire une effort considérable pour mieux
pourvoir à l'administration de mes domaines. Ce sera mon objectif
premier pour les mois et les années à venir; j'en ai marre en effet
d'être un aveugle sur mes terres, et de travailler à tâtons. Il
n'est pas bon pour un homme d'être à la menée de ses destins. Il
est très légitime pour un homme de pouvoir exercer ses pouvoirs à
l'intérieur de ses terres; encore faut il qu'il sache user de ses
pouvoirs, et qu'il n'en gaspille pas les forces n'importe comment.
Ainsi pourra t'il voir celui là qui se sera rendu maître de ses
domaines quels sont les habitants (qui le peuple) anges et démons,
femmes à têtes de gladiateur et maquerelles reîtres et héros
pisteurs, cavaliers mendiants et religieux, canailles et forçats,
vieillards et enfants, hommes de lige et trafiquants, pervers et
honnêtes hommes, hommes de foi et homme de feu, homme de chair et
homme de fer; le lâche et l'intrépide, le tueur l'assassin et
l'incontinent, l'homme de parole et l'homme de reniement; car presque
toute l'humanité s'affaire dans son domaine parfois souvent sans
qu'il le sache. Hélas nombreux sont les rois borgnes, nombreux les
rois aveugles perdus dans l'étendue de leur règne; ils marchent
comme des Divinités à qui manqueraient la vue ( comment peuvent ils
toucher du regard les vastes étendues et les vastes supplices, les
vastes plaisirs, les petites joies passagères que dessinent autour
d'eux le peuple assemblé des humains). Encore les verraient ils (
certains) que leurs yeux (seuls) n'y suffiraient pas, car à ceux là,
il manque le cœur (pour éclairer cet organe essentiel la vue)
n'est il pas l'organe véritable celui qui permet d'aller voir au
delà de ce que l'œil seul ne saurait percevoir, celui qui permet de
distinguer le bien du mal, l'ombre de la lumière le faux du vrai
l'ami de l'ennemi, le précipice ou nous voulons nous jeter de celui
ou nous voulons nous extraire.
FIN
DU CAHIER ORANGE
JOURNAL
INTIME
DEUXIÈME PARTIE MAI 81
UN
CAHIER AVEC DES MOTIFS COLORES
Le
4. 05.81
Je
tente de réamorcer avec une certaine détermination des projets en
suspens ( ou latents) - J'aimerais construire une pièce d'une
certaine envergure ( je vais m'y préparer ) il s'agit de - J'irai
mourir près du Gange -. Rien n'est encore assez précis, mais je
suis bien décidé à la mettre à jour. J'ai d'autres actions
positives à mener à bien , les plus récentes, je les aies
accomplies récemment, elles sont dans l'ordre, la construction d'un
banc avec B…à Epinay, et le coup de téléphone que j'ai donné
à A...* des actions disproportionnées les unes par rapport aux
autres dirons nous, mais qui ont chacune leur importance. Ce soir je
suis pressé ( Pas le temps de moduler l'écriture).
Le
.5.05.81.
Temps
difficiles ( se battre contre le vide) ce terrible corps à corps
contre un vide intérieur, qui vous ronge, vous ravive, vous étreint.
Révolte contre cette ténacité enveloppée ( d'ombres) et de cette
chose mystérieuse qui s'apparente à du sucre.
Mal
physique qui étreint et contre lequel je me bat, avec l'énergie (
désespérée) d'un lutteur qui veut cesser une fois pour toute de se
battre contre ce ( rien) ce (vide?). Misère du corps qui crie
famine. Misère du cœur qui crée famine; misère de l'autre; cela
suffit il à l'exercice de la guerre?. J'ai besoin d'un corps à
saisir comme on saisit un obstacle. Ce qui me désarme dans ce
combat aujourd'hui, c'est ce ( vide) cette absence de réplique. Ici
seule la chair du vide , la chair inerte me répond. (Acharnement de
ma défense).Je me bat contre des merdes, contre des restants de
vieilles petites merdes, qui ne se décident pas à foutre le camp de
mes espaces. J'aimerais les voir de face et les toucher, leur dire
deux mots à ces ( très ennuyeuses ) petites choses là. Je suis
donc encore là , aveugle, encore aveugle, comme si des arêtes de
nuit s'étaient fixées sur mon cerveau à certains endroits,
m'empêchant de battre les abîmes qui sont là (allongés face à
moi.) Je suis sonné, mais je me bat, je me bat comme un lutteur
insensé, les mains ouvertes, la face contre l'abîme.
(
33) TEXTE PEINT COMME UN ROMAN.
Le
10.05.81.
Il
est sorti de chez moi, avec son chapeau de paille et ses lunettes
russes que lui avait donné P…*il s'est trouvé un pseudonyme
Liberman, et je trouve que cela est un très bon pseudonyme.
Ainsi
M… est rentré de son voyage dans le sud de la France, il ma
conté une bonne partie de ses périples. Nice Monaco, Aix en
Provence, Cassis et d'autres lieux encore, avec N… *ce peintre
russe qui m'est encore en partie une énigme. Il me semble les voir,
renouant avec la tradition invisible des artistes Européens; ils
sont allés dans le sud pour faire provision de lumière, et pour
redécouvrir, je serais presque tenté de dire les gens de leur
lignage ( ceux qu'on visite dans le sud dans des musées ensoleillés)
près de Nice, ils sont allé rendre visite au musée Fernand Léger,
au musée Chagall et au maître Vasarely. Vasarely et le peintre qui
s'apparente le plus à la démarche que tente N... ( mis à part
Mondrain). Nous avons avec M…de longues conversations sur les
rapports étonnants qui les lient l'un à l'autre, lui et N…;
cela se situe au niveau de la peinture, et cette sorte d'osmose qui
agit entre les deux est assez exceptionnel; j'aimerais en parler plus
longuement, car c'est pour moi un sujet d'étonnement perpétuel,
comme si par l'intermédiaire de M…, j'étais le témoin (
indirect) d'une étrange alchimie qui a lieu là et qui se produit
entre les deux. Non moins étrange d'ailleurs que le rapport qui nous
lie et qui forme une sorte de jonction entre l'écriture ( le
théâtre) et la peinture. Il me plairait de prendre pour "
héros" les étranges personnages que nous formons pour en
retracer un jour l'épopée, ou simplement l'histoire. Car n'est il
pas singulier, pour le moins exceptionnel ( comme le dirait Brecht)
que dans ce temps ou nous vivons, de tel hommes entreprennent avec
une telle persévérance, un tel acharnement, ce
voyage invisible
qui les mène
jusqu'au bout de leurs rêves,
qui est aussi leur passion. Dans le cas de N… c'est de la
peinture qu'il s'agit, dans celui de M… c'est momentanément la
peinture, mais c'est aussi 'écriture et quelque part le théâtre,
car cet individu est doué du "don invisible" de sentit
aussi bien dans un domaine que dans l'autre.
(
34) TEXTE PEINT AVEC DES TROUBLES ANCIENS.(SUITE)
Le
13.Mai.81.
Me
voici de nouveau planté dans ce journal avec des sentiments confus,
comme si des prismes d'identités multiples me traversaient
l'intérieur du corps. Naturellement, d'un côté je poursuis cette
dérive intérieure qui ma poussée à ce point de confusion extrême
, ou des parties ( contradictoires)se jouent en moi, sans que ma
conscience soit très claire. Les étendues du corps qui m'ont
placées ici, que deviennent elles?
J'ai
par moment la sensation de devenir petit tout petit ( à la limite
presque petit vieillard) je deviens un petit ( petit) comme si je
m'apprêtais à disparaître.
J'ai
souvent jacter sur la renaissance, à présent j'ai quelques doutes;
mais les exposer ne sert pas à grand chose. Cette maladie du journal
épuise mes forces.
A
quoi bon disparaître ( mourir) si ce n'est pour renaître (
revivre).
(
35) TEXTE PEINT AVEC LA DOUCEUR DES ABIMES.
Je
me dit souvent ( car je me parle souvent à moi même comme les fous)
seule une femme peut me sauver, et en disant cela, je pense à A…*
mais rien n'est assez clair dans ma tête. Des comètes constellées
d'humains grisés par leurs affreuses manières circulent toujours
en moi (comme des ombres venues de la préhistoire) certains en
parlant font jaillir des lacs d'étincelles.( qui se répandent sur
ma mémoire). J'en oublie qui je suis.
(
36) TEXTE PEINT AVEC MA PEINE ( SUITE).
Si
j'avais la conscience de dire les choses telles qu'elles sont cela
m'aiderais peut être à situer ma vie dans ce passage difficile,
mais des écrans invisibles me transpercent de leur milliers de
facettes. Je voulais m'accoucher il semble ( accoucher à terme ), je
voulais accoucher de moi sans tambour ni trompette, mais je suis
hanté par des peurs par des ( effraiements) sordides . Mon héros (
à la face de chimère ) s'est engagé dans une passe difficile,
sortira t'il victorieux de ce combat ( obscur et fatal ) contre lui
même? Le cycle de mes jours présent est encore peuplé de rêves
meurtriers.( c'est donc à peine si j'arrive à m'enfanter). Pourtant
les êtres que je rencontre sur ma route, ne ménagent pas leur peine
pour me venir en aide ( mais avec cette conscience trouble qui est en
moi, je fais mauvais ménage avec les choses). Je pourrais dire, que
je suis trop obstiné, que ceci…que cela…Mais dire m'épuise, et
pourtant il m'est vitale de DIRE. Dire pour réduire ma peur, pour
éclairer ma conscience. Mon voyage ( mental) devrait suffire à
présent, mais entre dire et se contenter d'être, un fossé s'est
creusé. Ainsi ma vie en ce moment ressemble à une étrange……
(mot illisible), je passe de cric en crac sans savoir ou cela mène.
Je suis manifestement mur pour une sorte d'éclosion. Cette éclosion
est difficile à exprimer en images concrètes; sans doute je
voudrais trop dire à la fois, et trop faire. Ma parole s'égorge,
mes pas sont maladroits. ET C'EST TOUT CET UNIVERS INTÉRIEUR QUI EST
MA PROIE, à travers lui comment lire la trame ( d'une partition)
comment sentir ce mouvement ( venu du fond lointain du monde)…?
(
37) TEXTE PEINT AVEC MES PEINES (NOUVELLE SUITE)
Ce
stage de danse que j'effectue en ce moment ,* sorte de renaissance
indistincte, comment le décrire? Mes réalités oscillent à divers
degrés. La toile de mes jours est faite de hauteurs vertigineuses et
de profondeurs sans fin, comme si mon centre vital s'était soudain
laissé fléchir, et que ma force intérieure basculait ( soudain)
dans des abîmes indiscernables. J'ai voulu jouer au maître il me
semble, mais ma conscience demeure obscure, les chemins que je
découvre sont peuplés de ces milliers de figures semblables à ces
démons qui assiègent l'âme pure du bouddha. Mon bouddha à moi par
quel lieu vient il? Mon bouddha ou se trouve t'il?
L'enfant
merveilleux que je porte en étreinte est encore tout petit, et les
images tentatrices qui rôdent autour de lui l'empêchent de naître
tout à loisir; sont protecteur (derrière lui) est hanté par des
rêves qui le font reculer un peu plus d'un jour à l'autre; ils
empêchent que la fleur qu'il porte dissimulée en lui puisse
s'ouvrir spontanément. Et l'enfant ( mon enfant ) est plein de
désespoir, parce qu'il croyait trouver la porte du temple ouverte ,
il pleure, parce qu'il voit le temple ici bas semblable à une sorte
d'immense pyramide ( beaucoup plus grand qu'il n'imaginait) dont la
porte est au sommet il se désole car (il croit) qu'il va devoir
l'escalader (parce qu'il voudrait naître à nouveau) il se désole
(celui qui n'est jamais née) il à peur il est pétrifié Qu'il
ouvre les bras et qu'une femme l'appelle c'est à peine s'il ose
s'avancer, il a peur; il est figé ; figé par quelle sorte de peur?
…Si je la connaissais j'aimerais bien la lui montrer, mais à cette
heure c'est ma propre lassitude qui gagne. Et surtout cet sorte de
grand voile sur la conscience.
Je
me dit cet enfant était doué dés la naissance pour les choses
simples ( c'est pourquoi il se confectionnait à une certaine époque
des guitares en contre-plaquée, il se construisait même des barques
en bois, il aimait les images et les parfumes qu'il trouvait dans la
nature, rien ne l'obsédait moins que ces images puériles qui sont
venues plus tard hanter la mémoire de l'adulte, pourquoi l'homme qui
se tenait derrière l'enfant avait il chuté?)L'homme était devenu
obstiné implacable, aventureux, homme sans nom, homme sans âge,
homme perdu. Qu'était venu chercher l'homme? Pourquoi s'était il
égaré?
(
38) TEXTE PEINT AU TROIS QUART SOUS HALLU.
J'aimerais…
retrouver une certaine… emprise sur mes espaces…me retrouver par
la même occasion. Mais navigations intérieur ne sont certes pas
terminées…mais je suis un peu épuisé …épuisé par mes
facéties. Par ailleurs je dois prendre une décision ( Est ce que je
continue la danse ou pas?)…En ce qui concerne la danse…je
m'aperçois que j'aime beaucoup apprendre dans une relation de
plaisir. La relation mère enfant avec M…….*me plaisait beaucoup,
mais… des interférences sont apparues. J'aurais besoin peut être…
de me donner un programme… de travail… non arbitraire, très
terre… à terre, quelque chose qui m'oblige à sortir de mes…
"états" intérieurs. Un de mes problème particulier est
lié à ma dispersion, un autre découle de mon manque de rigueur…
ceci est un constat sur un plan global. J'ai peut être s'en m'en
apercevoir laisser se glisser en moi une grande faiblesse …tout au
long de ces années, je dois l'accepter et la voir clairement…c'est
la seule façon me semble t'il de parvenir à la limiter.
J'ai
des désirs contradictoires… je dois parvenir à être plus clair
sur mes désirs. Il y a en moi des figures qui se heurtent… il y a
une figure d' homme et une figure de femme… ( la femme peut être
est il encore trop tôt pour la montrer) Cette histoire
(inconsciente) que je porte en moi et dont j'aimerais accoucher fait
partie de ma vie… mes désirs contradictoires sont contradictoires
…contradictoires seulement en apparence…les figures qui se
heurtent en moi, sortent d'une famille conflictuelle qui s'agite dans
mes rêves…c'est à peine si je parviens à la dessiner.
Renaître…
cela pourrait vouloir dire renaître à soi …à sa véritable
destinée .( cela voudrais dire que celle ci m'a échappée jusqu'à
ce jour)…Non pas forcément abolir les conflits, mais les lire
autrement ( interpréter les figures qui sont en moi d'une façon
différente).Réaliser certains de mes désirs enfouis ( encore
inconscients)… effectuer une reconnaissance de ma
vie…reconnaissance nécessaire …afin de me libérer de certains
conflits inutiles …de certaines de mes obsessions vaines…faire en
sorte de dessiner ma vie autrement. Accepter les contradictions……et
non pas les nier ou vouloir les abolir. Accepter les
contradiction…les contradictions comme nécessaires à tout
dépassement.
(
39) (SUITE) DES TEXTES PEINTS AU TROIS QUART SOUS HALLU.
Paris
le 29.
Voilà
ce stage bouclé…CETTE PERIODE TRANSITOIRE TRES DOULOUREUSE…celle
de ma tentative de naître…et la traversée de ces états…états
de conscience à peine perceptible encore pour moi.
Cette
soirée hier soir…avec les stagiaires et les gens de K…..que
j'aime beaucoup…car il y a en eux quelque chose de très très
fin, très très sensible qui m'attire énormément, une subtilité,
un humour…je sens je crois les gens…comme des fleurs, et …c'est
leur parfum qui m'attire…Mais beaucoup d'états de conscience sont
encore peu clairs en moi.. et mon amour propre me masque souvent ma
propre réalité, sans parler de mes autres faiblesses…de mes
peurs. Ainsi ma vie est recouverte par des MASQUES qu'il m'est
impossible de DECOUVRIR SEUL…car il existe une loi des compléments
dans la nature; qui est la voie par laquelle…passent les
réalisations. Et c'est mes pensées ( ou plutôt mon ego)qui
persiste et s'affirme…m'empêche à chaque mouvement de découvrir
la véritable nature de mes passions…si l'on peut dire. Un maître
ambitieux et fatal s'est glissé en moi, il est mon maître et mon
démon…M…….raconte des histoires très bien à ce propos…cette
histoire( faut il que je m'en souvienne)…de ce démon ( héros de
Katakali un Dieu)…déguisé en femme. Il prit l'aspect d'une femme
dont la pointe du sein était empoisonnée…le démon est tantôt (
dans ces histoires)une très belle femme possédée par un diable
(mais il peut revêtir d'autres aspects)…cette femme démon va
allaiter le jeune Krisna…Alors le jeune Krisna va sucer son son
démon de l'intérieur ( comme on suce une plaie pour en faire sortir
le venin) le démon s'enfuit…la jeune femme purifiée renaît.. et
telle une fleur à peine éclose… bientôt elle resplendit…je
raconte très mal cette histoire…M..la raconte bien mieux. Je
sens combien cette histoire peut n'être que la transposition
immédiate de figures qui sont en nous. Et quand M…la raconte
cette histoire, je pressens qu'elle lui parle au même niveau qu'à
moi, parce que nous possédons ( à quelques nuances prêt) elle et
moi, la même complexité intérieure (les mêmes démons ).Pour que
naisse la fleur de la divinité, il faut que le Bouddha de l'un mange
"le puissant démon" qui est terré dans l'autre (et vis
versa). Notre problème avec M... ce sont nos deux démons
contraires et semblables en même temps. De la même façon qu'elle a
reculée de peur devant "moi" à chaque fois que l'occasion
s'est présentée ( de travailler seuls) de la même façon, j'ai
reculé devant elle…je recule devant elle…car ma peur d'elle est
la même…la même que celle qu'elle à de moi.. je crois qu'elle
est elle même consciente de cette chose…parce que
intellectuellement nous sommes arrivés…à … un même degré de
compréhension des phénomènes qui régissent l'intérieur ( des
figures) que nous possèdent et qui obscurcissent notre vision.
(
41) TEXTE A DEMI PEINT ET ABANDONNE
11Juin.
Mise
au point.
La
confusion n'est pas levée, il me faut cerner mieux certaines
fréquences .
Sur
le plan de l'étude,je suis arrivé au point mort. Je
risque probablement e différer cette étude, mais en même temps
rien n'est sur. C'est que mes idées ici ne sont pas encore assez
claires. Je suis arrivé à un point ultime du conflit. Je peu
renaître peu à peu, renaissance spirituelle si l'on veut.
Poursuivre néanmoins certains objectifs que je m'étais fixé; même
en même temps retrouver la patience nécessaire à toute
entreprise. Depuis une semaine ( à peine) j'ai
(
42) TEXTE PEINT ENTRE DEUX RÊVES ANCIENS
État des lieux.
Beaucoup
d'interrogations sur des étendues variables.
Mes
champs de conscience sont encore séparés( trop distincts),mais cela
fait partie de mes limites, et ne pas les reconnaître serait laisser
champ libre à ce démon qui loge en moi et qui se considère à
l'égal d'un Dieu.
Pourtant
mes figures intérieures se précisent mais aussi avec elle toute
l'étendue de mes peurs et celle de mes faiblesses, mais surgit
aussi en même temps ma part de force et de pouvoir. Toutefois, il
est très difficile pour un homme de faire le ménage chez lui
lorsqu'il ne connaît pas encore l'étendue réelle de son domaine.
Aux
figures du législateur et du juge, que j'avais déjà cru
reconnaître ( dans mon spectre intérieur) doit s'ajouter avec plus
de précision à présent l'image du sage qui réfléchit et celle
d'un médiateur qui délibère et qui tranche. Ce qui est nouveau
pour moi, c'est l'image de cet enfant , je l'appelle "mon
enfant" j'en parle comme si il était arrivé depuis peu, en
réalité, je l'ai toujours porté en moi, souvent sans trop m'en
rendre compte ( c'était ma façon à moi de vouloir le préserver
). Mais à présent que j'ai choisi de le faire renaître et de
l'initier à la vie, je ne peu plus m'éviter de le prendre en
charge. Je l'ai trop caché, c'est pourquoi il est devenu sauvage et
timide. L'image de la femme ( son traumatisme ancien) lui fait
toujours aussi peur; mais je compte bien l'apprivoiser peu à peu. Si
j'ai du régresser avec lui si longtemps, ce ne sera pas pour rien.
Je dois à présent avec l'aide de mon sage, l'inviter à prendre le
chemin de la véritable aventure qui commence , avec ses périls ses
obstacles et toute la poésie. Ce sera difficile, mais je compte bien
y arriver. Arriver où? Je l'ignore. Je n'ai pas eu la renaissance ,
que j'escomptais renaissance spirituelle; c'est sans doute que je
suis trop imaginatif; mais peut être viendra t'elle plus tard. Un
fossé me sépare encore de mes désirs. Je dois mieux cerner
l'aspect positif de mon étrange démon; ainsi un jour je pourrai
écrire la vie d'un héros avec plus d'allant. Je parlerai aussi du
père qui est en moi, celui qui à repris cet enfant, la sortit, la
poussé jusqu'ici. Et cette histoire je me la raconterai pour me
faire rire.
(
43) TEXTE PEINT AVEC MES VIEUX DÉSARROIS
J'aimerais
trouver l'articulation qui me permette de changer de cap. Je
traverse des périodes difficiles certes, mais ce n'est pas en me le
répétant systématiquement que les choses se modifierons. C'est une
sorte d'attitude intérieure qu'il faut changer en moi, et ma
tentative pour renaître va dans ce sens; mais l'erreur à mon sens
et d'avoir voulu ( pendant un temps) supprimer toute conscience de
soi. Mon mode de pensée est déficient et sénile. Il ne suffit pas
de vouloir renaître, encore faut il naître à une nouvelle
conscience de soi; c'est à cela que je dois travailler. Naître à
une nouvelle conscience de soi, cela peu tout simplement vouloir
dire, prendre tout simplement conscience de ses lacunes, entre autre
celles que je me suis toujours masquée par peur de découvrir
soudain ma réalité ( mon désarroi). Je concevrais alors cette
nouvelle conscience de soi, comme une nouvelle rigueur, non plus
rigueur extérieur, mais rigueur intérieure; lâcher moins de leste
à mes complaisance, cela peut être une arme excitante si on sait la
manier. Dénoncer les lacunes qui me pèsent et m'empêchent d'agir,
cela suppose que je prenne conscience de cette faiblesse sur laquelle
je me lamente sans cesse et qui est la cause de tout mon ancien
désarroi
(
44) TEXTE PEINT AVEC MA PEINE
Juin
5
Grande
Ö grande est ma faiblesse, grande est ma peine.
Je
m'en aperçois à chacun des mouvements que j'effectue depuis deux
jours à travers les exercices de ( Baratta) que j'effectue,
tellement grande que je peu à peine la voir.
D'autre
part je récite le NA MOI R* des bouddhistes, hier j'ai atteint ne
sorte d'illumination avec cette pratique ( qui consiste en la
récitation d'un Mantra ) mais comme l'utilisation de cette pratique
est toute récente, je reste sur mes gardes. C'est peut être
pourquoi aujourd'hui après un temps singulièrement long de
pratique, je ne suis parvenu à rien, sauf à bander, et à susciter
en moi un désir; il a fallu que je me masturbe après cette séance,
ne sachant trop d'ailleurs comment me comporter avec mon pénis,
laisser venir la jouissance ( l'éjaculation) ou la retenir; après
cette séance je me suis aperçu qu'il m'étais à priori assez
facile de la retenir; pourtant j'ai fini par éjaculer. Je pense que
j'aurais besoin qu'on m'aide à préciser mon attitude là dessus. Je
devrais être mon propre maître, mais c'est ne chose que 'on dit( et
que je distingue encore mal) car les points de référence à l'heure
ou je suis me manquent; ma confusion interne m'empêche de saisir (
par exemple) l'attitude que réclame une telle pratique. D'une façon
générale, j'ai peur de lâcher le mental; mon mental résiste et
s'accroche comme une bête. J'ai tenté en récitant le NA MOI R de
fixer tout à l'heure de fixer un point au mur. J'ai du mal en fait
de faire apparaître ce point; d'autre part je suis peut être trop
volontaire, et je dois éclaircir a position sur mes désirs. Je me
suspecte de pratiquer depuis hier et aujourd'hui en vue de trouver
cet état d'éblouissement intérieur qui est apparut hier dans
l'après midi, que je pourrais décrire ainsi: J'avais la sensation
soudaine que mon corps était extérieur à moi même que le mantra
coulait de ma bouche comme une sorte de filet continu; et c'est à ce
moment qu'une sorte d'éblouissement s'est produit; d'abords
progressivement, ensuite de plus en plus net; ma chambre devenait
extraordinairement lumineuse, les couleurs les murs, le papier , le
blanc du tissu sur le mur devenait scintillant; j'avais l'impression
de pénétrer dans un autre espace, dans une autre dimension. Cet
état d'éblouissement je le connais partiellement, je l'ai déjà
rencontré ailleurs, mais de façon plus fugace, et ces
scintillements aussi m'étaient déjà apparus en d'autres
circonstances; lorsque je m'entraînais A VOIR. Mais ceci est encore
trop précoce pour qu'il me soit donné d'en faire n'importe quel
commentaire. Je suis placé aujourd'hui dans une situation
paradoxale; mes journées se passent en dents de scie; à certains
moments de la journée je me dis que je suis complètement, mais
alors complètement fou de m'imposer de telles contraintes, aussi
bien au niveau de la danse ou je dois payer quarante balles la séance
qu'au niveau de la pratique bouddhiste, car j'éprouve toujours une
sorte de résistance profonde à ce genre de pratique. Mais ceci
n'est qu'un état particulier de mon état ( en même temps et
presque simultanément) je me dit quand je veux me fuir ( m'enfuir
d'ici, pour aller en Bretagne par exemple pour ne plus penser me
détendre ,me changer les idées) que je dois affronter cette fois ci
ma propre réalité, que partir ailleurs ne serait que remettre cette
confrontation à plus tard. D'ailleurs, je ne vois absolument pas, ce
que je pourrais faire d'autre actuellement que ce que je trouve
immédiatement à ma portée; ces exercices de Baratta et le travail
en théâtre qui continue, mais qui a du mal à sortir sous une forme
concrète. Je suis donc dans une étrange période, et je ne sais ce
qu'il va advenir de moi; je sais seulement que j'ai besoin de tenir
les fils que je me suis donné, avec cet emploi du temps récent:
Pratique de NA MOI R le matin, ensuite écrire des contes ,manger (
bouffer serait plus juste) au resto - U revenir, pratiquer NA MOI R à
nouveau, reprendre ensuite les exercices de danse; ensuite aller dans
une bibliothèque prendre des notes sur le théâtre de Baratta; mais
tout se passe comme dans un brouillard épais et avec une difficulté
extrême, comme si je devais produire un effort considérable pour
exécuter la moindre action en apparence la plus simple qui soit;
c'est comme si j'étais devenu lourd, lourd, mais alors très lourd à
porter, et terriblement rétif.
(
45) TEXTE PEINT A LA VA VITE
Paris
le 17
Je
suis rentré des Vosges hier soir. J'ai eu de bons contacts avec les
frères et sœurs, beaux frères et belles sœurs, mais mon passage
là haut fut relativement bref. Je suis remonté à l'occasion des
législatives. Comme par ailleurs, je traverse une période de vie
confuse et que e désir de transformation et e changement immense qui
est en moi doit trouver à se concrétiser; je m'étais fixé pour
objectif ce cours de Baratta aujourd'hui, pour m'obliger à la
vigilance, et conserver une trame d'activité. Mais l'état de
confusion demeure en moi, que ce soit sur le plan des désirs ou sur
celui des objectifs de création. Les questions que je pose par
rapport à la pratique bouddhiste pourraient s'éclaircir peu à peu;
pour le moment j'ai choisi de poursuivre cette pratique; malgré des
réticences d'ordre intellectuelles. Il faut parfois se jeter à
l'eau et beaucoup de mes appréhensions devant cette pratique peuvent
provenir de mes préjugés; en tout cas, elle correspond dans
l'immédiat à une nécessité interne de régénérescence de mes
centres psychiques. Elle constitue ainsi une aide dans cette passe
difficile que je traverse. Sur le plan du cœur beaucoup de choses
confuses; hier soir j'ai fais une rencontre encore un peu irréelle
pour moi, celle de V…..*Je l'aie rencontrée dans le train en
remontant sur Paris. C'est comme si l'attirance que j'ai pour elle
sortait des faits ( catégoriels); je ne parviens pas à me
l'expliquer totalement, sauf par une sorte de coup de foudre comme on
dit. Je crois bien que je suis amoureux d'elle mais je ne sais pas à
quel niveau. Je vais la recontacter le plutôt possible. Mon esprit
cartésien est mit à rude épreuve aujourd'hui; c'est peut être le
changement le plus positif qui apparaisse à ce jour. Parfois des
événements totalement imprévisibles se produisent, tel hier soir.
Et mes désirs qui apparaissent soudain plus nets. A…ma récrit;
elle avait perdu mon adresse. Avec A..mes sentiments sont encore
confus. Trois femmes hantent ma vie. Il y a E..avec qui je n'ai
pas fini d'éclaircir mes sentiments, il y a A…que j'aime
beaucoup et qui m'attire, à des niveaux encore énigmatiques, et
puis il y a cette rencontre soudaine avec V…qui m'attire d'une
autre façon, à un autre niveau. Je suis en quelque sorte amoureux
de ces trois femmes à différents niveaux; seule la vie et
l'enchaînement des circonstances pourrait m'aider à préciser ce
qui est encore confus en moi au niveau des désirs. Sur le plan
intellectuel le point d'interrogation qu subsiste, c'est celui de
l'étude engagée sur Brecht Artaud. Il y a le désir profond en moi
de continuer un travail théorique, mais en même temps l'énormité
du travail qui reste à accomplir me fait peut être un peu peur.
C'est comme si du côté là j'attendais un second souffle.
(
46) TEXTE PEINT SANS BEAUTÉ
(
47) PREMIER TEXTE PEINT DANS L' ABÏME
Il
faudrait que je puisse distinguer à l'intérieur de mes désirs
parfois paradoxaux, ce qui fonde ma division. Car le malheur de mon
malheur aujourd'hui, c'est d'être conduit par des conduites qui n'en
sont pas . En quelque sorte mené à vue par le train d'une confusion
qui est en partie faite de désirs non identifiés, d'images
paradoxales et saisissantes. Remonter le cours de ces contradictions
est impossible, impossible si je tente de poser par le biais
mystique comme un absolu cette nécessité. Des mondes apparaissent
en moi, qui forment autant de continents qu'il y a de désirs, et ces
continents se heurtent aussi violemment en moi que les principes qui
sont supposés les soutenir C'est que l'exigence de la loi, je veux
dire de cette loi des contraires qui forme en quelque sorte le
principe souverain de tous les interrègnes et qui en est le principe
médiateur. Cette loi n'est pas encore acceptée par moi. Parce que
je n'en ai as encore une conscience claire. Et ce faisant je me
heurte à la multiplication infernale de mes désirs qui croissent et
se multiplient sans qu'il soit possible de distinguer à travers eux
un principe essentiel qui puisse régir ma vie. D'où cette période
infernale que je traverse. Ainsi la projection infernale de mes
désirs, me transforme peu à peu en une sorte de gros caméléon,
virant au rouge selon l'heure, au rose ou au vert, au jaune ou au
bleu dans la demi heure qui suit. Ma sagesse en réduite à ce niveau
à des bouts de ficelle, elle ne peu plus contrer toutes ces
divisions qui s'acharnent à vouloir imposer leur principe selon un
ordre de grandeur qui m'échappe encore. Le principe égoïste est
l'un des principes qui guide ma vie, comme tout un chacun, mais il
n'est pas le seul. Le principe égoïste appartient comme beaucoup
d'autres à une nécessité, celle de la conservation, conservation
d'une nature essentiellement matérielle. Que cette affirmation
égoïste de soi soit source de souffrance, n'est pas un secret, la
souffrance apparaît lorsque ce principe est tenu en suspicion par
des principes provenants d'autres interrègnes. Comme le principe de
grandeur absolue par exemple, celui qui m'invite à projeter des
images de moi dans un futur tout aussi absolu, nous dirons utopique.
Par exemple, ce désir profond qui est en moi de m'identifier aux
sources du sacré, d'où provient il? Il m'est impossible de le
refuser, car aujourd'hui il me semble qu'il appartient à une
nécessité (à un désir mystique) profond, qui est de rompre avec
les divisions qui s'accentuent dans les interrègnes de mon propre
règnes enlaçant et nouant mes espaces dans un vertige sans fin.
C'est un peu comme si les tentatives obsessionnelles de ma "
pensée" se heurtaient soudain à travers lui ( ce vertige
d'absolu) à un désir de renaître absolu, de se fondre et de naître
véritablement à un nouveau commencement à une nouvelle donnée de
l'être donnée essentielle qui serait en temps normal ( oubliée,
refoulé, niée, occultée) donnée que seule un sursaut de la
mémoire pouvait faire surgir et apprivoiser, donnée primordiale si
l'on veut; correspondant à la genèse ( au début des débuts) à
cet âge où l'homme des commencements n'était pas encore l'homme
divisé, homme des coupures, homme des conflits, homme des
séparations et des douleurs. Désir d'osmose, de communion, désir
de paix, de joie, de sérénité de dépassement de "soi".
Mais les formules sacrées ont ceci d'absolu, c'est qu'elles exigent
d'être habités par l'être tout entier, sans le moindre écart; en
quelque sorte don de soi, don à l'autre don à la nature profonde de
l'être, don à l'extrême de sa propre nature; à la nature toute
entière, nature habitée soudain par le vide et dont le vide est un
plein. Mais plonger dans ce plein, c'est prendre en partie ce qui
fonde une partie de mon plaisir, de ma nature; c'est accepter de
perdre ce principe d'individualité qui s'acharne et persiste à
affirmer ses raisons d'être en moi et qui exulte littéralement au
contact de lui même; égoïsme primordial de mes désirs qui
désirent cloîtrent et se perpétuer dans l'infini de leurs
extase à croître en plaisir. Sorte de cercle infernal de la passion
de soi sur soi qui est sans cesse en train de s'inventer d'autres
formules pour subsister. Ainsi cette passion de soi m'est nécessaire,
elle ne veut pas mourir, aussi vitale que la pensée, aussi
destructrice que celle ci, elle forme dans mon être intérieur ce
lieu secret qui garde à soi les plaisirs reconnus, qui les fait
prospérer et les fait circuler au grès de sa fantaisie ( cette
ultime passion de soi). Cette ultime passion m'entraîne dans ses
excès, si je la freine ou tente de la briser, elle se révolte et
c'est la guerre de soi contre soi; guerre des DESTINS, guerre des
PASSIONS. Il n'existe alors pas de principe absolu, tout se
relativise ici bas, tout m'exalte, mais tout m'ennuie, tout me plaît,
tout me déplaît. La source incessante de mes maux se situe à
l'apogée de ces territoires multiples que forment ces interrègnes,
lorsque soudain possédé par un désir impétueux de rompre avec ces
divisions, je cède au principe absolu, et lui cédant je fixe alors
ma place sur un trône incertain; sur un trône fait de folies et de
nuits, sur ce trône s'installe un despote absolu dont le règne
tyrannique sans cesse borné épuise mes nuits et chasse mes jours.
Reconnaître le principe souverain, se soumettre à sa loi, serait
beaucoup plus sage, mais , ce principe médiateur(ce centre)
disparaît parfois dans certaines profondeurs; et c'est alors
l'anarchie et le chaos qui s'installe dans mon royaume. Le principe
médiateur pourrait être la pensée, il pourrait être " l'
ailleurs" aussi; et c'est la source de mes malheurs, la source
de mes angoisses de l'avoir perdu, ce principe médiateur, de l'avoir
perdu en profondeur; parfois il resurgit, c'est à peine s'il a
surgit qu'il disparaît ( tout aussitôt) me laissant indécis et
malade aveugle et aux limites de la folie et de la mort.( identifier
ce principe médiateur, lui reconnaître la place qui est la sienne,
accepter sa loi, telle devait être la véritable sagesse…si je
l'avais en moi, ma vie ne longerait pas les abîmes.)
(
48) SECOND TEXTE PEINT DANS L’ABIME.
10.Juin.
J'aurais
besoin de parler à quelqu'un, mais je ne sais pas à qui? L'écriture
ne m'est pas forcément une aide dans ces moments de profonde
transformation (de désarroi total) que je traverse. Ma conscience se
modifie, mais en même temps je suis à plat devant mes "
illusions" comme si j'avais atteint ce point ultime de
disjonction entre la pensée et la matière, l'esprit et es sens?
Parfois je retrouve une partie de moi même, la plus ultime, mais
cette sensation de ne plus parvenir à me saisir est terriblement
nouvelle pour moi. Et j'ai du mal à enregistrer ce qui se passe ici,
comme si a renaissante prenait des formes qui surprennent ma pensée;
ne possédant plus les références de la pensée pour me guider,
comme si j'étais soudain livré à toute l'étendue d'un désarroi;
celui qui reste après que les bases de la pensée sur lesquelles je
m'appuyais aient soudain disparues. Je me trouve donc confronter à
toute l'imperfection et à toute la limite de ma*
FIN
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